Victor Wembanyama ira aux Spurs, qu'attendre des débuts du prodige tricolore ?
Toute la saison, la "hype" autour de Victor Wembanyama n'a cessé de grandir. Si certains – dont le principal intéressé – ont tenté de créer un semblant de suspense autour de Scoot Henderson, il n'en sera rien, et les Spurs, titulaires du "first pick", ont sélectionné le Français cette nuit.
Une décision logique, mais qui soulève ces questions. Autour de la capacité de "Wemby" à s'adapter au jeu NBA, mais surtout au fait qu'il puisse transformer une franchise. San Antonio entame une nouvelle ère, compte sur le Tricolore pour la magnifier, mais combien de temps cela va-t-il prendre ?
Car San Antonio est depuis quelques saisons en fin de cycle. La franchise qui a créé une legacy avec 5 titres de 1999 à 2014 a vu logiquement sa domination s'arrêter. Il faut un nouveau projet, et le prospect français en sera la clé de voute. Mais la question principale n'est pas de savoir si Wembanyama sera fort, il l'est déjà.
La question, c'est de savoir s'il peut être, en plus d'un grand joueur, un vrai leader. LeBron James - à qui il est souvent comparé pour les attentes qu'il suscite – a emmené les Cavaliers en finale en quatre ans, échouant face... aux Spurs. Son meilleur coéquipier était alors Zydrunas Ilgauskas. Une performance souvent sous-estimée dans la litanie de grandes performances du "King".
Cette fois, la situation est quelque peu différente. Mais l'est-elle en réalité ? À la limite, le Français est mieux loti. Certes, lors de sa première saison, LeBron James avait avec lui Carlos Boozer, mais ce dernier n'était pas encore le joueur double All-Star qu'il allait devenir au Jazz.
Wembanyama, lui, aura quelques joueurs prometteurs, comme Keldon Johnson ou Devin Vassell, ce qui est un bon début. Mieux, les Spurs ont tous leurs tours de draft, et quelques-uns d'autres équipes pour les trois années à venir. Cependant, même s'il n'appartient pas encore officiellement aux Spurs, il a mis la pression dès sa première interview post-lottery auprès de Brian Windhorst.
"Je suis un joueur d’équipe. Je vais tout faire pour gagner le maximum de matchs possible. Je veux gagner une bague le plus vite possible, soyez prêts."
Visiblement, pas d'histoire de reconstruction "step by step" comme au Thunder par exemple. La franchise a de la place pour accueillir un All-Star, mais osera-t-elle ? L'heure est aux armadas, comme le prouve le récent transfert de Bradley Beal. La raison voudrait que progression raisonnée, mais dans cette NBA où tout va très vite, la patience sera-t-elle de rigueur ?
Il semble que de ce côté-là, la franchise dans laquelle il est tombé ait une certaine habitude de gérer des gros prospects. Comme ce fut le cas avec Tim Duncan, mais c'était il y a 26 ans, et la NBA a changé depuis. Chaque mouvement de Wembanyama sera disséqué, analysé, quantifié.
Et si les résultats ne viennent pas, si la franchise ne parvient pas à maximiser l'incroyable talent de Wemby, les doutes vont arriver. Et si les Rockets avaient eu le "first pick" ? On s'égare, mais dans cette NBA où seule la bague compte, où le temps passe vite, où il ne faut rien rater, la pression pourra vite devenir insupportable. S'il est celui que tout le monde pense, Victor Wembanyama saura la supporter.