Zaccharie Risacher, un profil moderne et une carrière en NBA qui lui tend les bras

Zaccharie Risacher, 2.05 mètres pour 90 kg, est donc le premier choix de la NBA Draft 2024. En balance avec un autre Frenchie, Alexandre Sarr (choisi en n°2 par les Washington Wizards), il va donc rejoindre les Atlanta Hawks pour la prochaine saison. Le choix logique pour la franchise de Géorgie, tant en terme de talent, le Tricolore est l'un des plus prometteurs de cette cuvée. 

Mais surtout un produit d'excellence de plus de la formation française. Après Victor Wembanyama, un deuxième Bleu est appelé consécutivement pour être le n°1 de la Draft. C'est historique, puisque jamais un pays autre que les États-Unis n'avaient placé deux joueurs aux deux premières places, et cela démontre, outre une internationalisation désormais bien ancrée, le crédit que le basket tricolore a à travers le monde. 

Un crédit donné dans un premier temps grâce aux équipes de jeunes. Sur les Euro dans les catégories U20, U18, U16, la France a raflé quatre titres rien que sur les deux dernières années, sans compter la multitude de médailles. Sur les deux dernières éditions des Coupes du monde U19 et U17, pas moins de quatre médailles. Une présence constante au plus haut niveau qui favorise l'éclosion de jeunes talents.

Risacher lui-même a fait partie de ces équipes de jeunes qui ont ferraillé à travers le monde, un point de départ en même temps qu'il tentait de faire son trou à l'ASVEL. Mais sa décision de quitter le club lyonnais et de rejoindre la JL Bourg l'été dernier a été la meilleure qu'il pouvait prendre quand on voit le résultat. 

Dans l'Ain, il est devenu le meilleur jeune joueur du Championnat de France, et a fait partie d'une des équipes phare de la saison, demi-finaliste de Betclic Élite et surtout finaliste de l'EuroCoupe, seulement battue par le Paris Basket. Beaucoup de matchs à enjeu, des semaines chargées en terme de nombre de rencontres jouées, et un temps de jeu conséquent à sa guise, une préparation parfaite pour ce qui l'attend. 

Car c'est le challenge pour n'importe quel joueur arrivant en NBA, il faut se familiariser avec la grande ligue, son rythme infernal, ses 82 matchs de saison régulière, la moitié du temps passé dans un avion, et on en passe. Physiquement, à l'instar d'un Wembanyama, il va devoir se densifier, le tout sans perdre sa capacité de mouvement qui fait de lui le joueur qu'il est. 

Néanmoins, il a tout ce qu'il faut pour briller dans la NBA moderne. Un profil taillé "3&D", joueur qui défend et qui shoote à trois points donc, mais cela semble tout de même réducteur. Actuellement, les ailiers polyvalents sont clairement les joueurs les plus côtés du marché - en témoigne la prolongation de contrat cette nuit pour OG Anunoby, qui sera payé plus de 40 millions l'année par les Knicks. 

Mais il est tout de même vu par certains comme le role player +++. Pas une star, mais un joueur essentiel à un collectif. Il défend bien, shoote bien, facilite le jeu, est redoutable en transition avec une belle vitesse de déplacement, mais c'est surtout son intelligence qui est louée pour justifier sa sélection en premier choix. La passe de plus, le placement parfait dans le corner, l'aide défensive nécessaire, le jeu sans ballon, autant de cordes à son arc qui lui permettront indubitablement de bien s'intégrer. 

Néanmoins, et c'est de coutume, une question se pose : est-il tombé dans la franchise idéale ? Les Atlanta Hawks connaissent une période moyenne. Pourtant, cette équipe semblait avoir lancé une ère importante. Depuis la draft de Trae Young en 2018, les Hawks ont connu d'abord trois premières années de qualité, une progression constante récompense par une finale de conférence en 2021, après une série inoubliable - pour plusieurs raisons - contre le 76ers, ne cédant que contre les futurs champions, les Milwaukee Bucks. À ce moment là, la franchise semblait partie pour un futur prometteur.

Depuis ? Deux coachs en trois ans, aucune série de playoffs gagnée, une élimination en playin cette saison, et surtout un climat ambiant délétère, avec des rumeurs d'explosion du roster et de départ de Young et / ou DeJounte Murray. Des rumeurs qui se sont calmées quand la franchise a su qu'elle héritait du first pick. Néanmoins, on ne sait pas exactement quel sera le cinq majeur en octobre, et surtout quels seront les objectifs de la franchise. 

Malgré tout, Zaccharie Risacher devrait sans trop de mal occuper une place importante dans le projet. Titulaire, bien entendu, avec des responsabilités, un meneur - s'il reste - parmi les meilleurs passeurs de la ligue, les lumières braquées sur lui, il a les cartes en mains. S'il n'est pas et ne sera probablement pas aussi fort qu'un Victor Wembanyama, il a sans nul doute une belle histoire à écrire avec la NBA. Et confirmer que la France a désormais une place majeure Outre-Atlantique.