Bernard Laporte condamné, à moins d'un an de la Coupe du monde de Rugby
Le tribunal a jugé que Laporte avait fait preuve de favoritisme en attribuant un contrat de sponsor de maillot de l'équipe nationale à un ami proche, Mohed Altrad, le propriétaire milliardaire de Montpellier, champion du Top 14. C'est pourquoi le dirigeant français a été condamné pour corruption passive, trafic d'influence, prise illégale d'intérêts, recel d'abus de biens sociaux et abus de biens sociaux.
L'avocat de Laporte a déclaré que son client ferait appel. Il a également été interdit d'occuper tout poste dans le domaine du rugby pendant deux ans, mais cette interdiction est suspendue en attendant l'appel. Pour rappel, Bernard Laporte est aussi vice-président de l'organe directeur mondial du sport, World Rugby.
Le tribunal a estimé que Laporte avait assuré une série de décisions commerciales favorables à Altrad - qui a été condamné à 18 mois de prison avec sursis.
L'amitié et les liens commerciaux des deux hommes sont au cœur de l'affaire
L'affaire remonte à février 2017, lorsqu'ils signent un accord aux termes duquel Laporte, patron de la FFR, accepte d'apparaître dans les conférences du groupe Altrad, et cède un contrat d'image, en échange de 180 000 euros.
En mars 2017, Laporte décide de signer un contrat de 1,8 million d'euros avec l'homme d'affaires, faisant de son entreprise éponyme le tout premier sponsor à figurer sur les maillots de l'équipe nationale française.
Aujourd'hui encore, le logo d'Altrad figure sur les maillots grâce à un accord complémentaire négocié par Laporte en 2018 et qui, selon les procureurs, présente toutes les caractéristiques d'une corruption.
Laporte, ancien sélectionneur qui a conduit la France deux fois en demi-finale de la Coupe du monde (2003 et 2007), est également accusé d'être intervenu auprès de la commission disciplinaire fédérale du rugby français.
La commission a réduit à 20 000 euros l'amende infligée à une société Altrad - qui était initialement de 70 000 euros - après un appel de Laporte.
Alors que les procureurs considèrent cet incident et plusieurs autres comme la preuve d'un favoritisme illicite, Laporte lui-même a affirmé qu'il n'y avait pas de "relation de cause à effet".
Le verdict intervient neuf mois seulement avant le coup d'envoi de la Coupe du monde de rugby en France, le 8 septembre 2023.