Bien commencer sans s'enflammer : la course de fond démarre dimanche pour les Bleues
Hervé Renard devient un habitué de l'exercice. Entre la Coupe d'Afrique des Nations et la Coupe du monde, le sélectionneur est en terrain connu. La conférence de presse de veille d'entrée en lice dans une compétition majeure est un exercice qu'il maîtrise. En novembre dernier, avec l'Arabie saoudite, il était dans la position du petit pays face à l'Argentine qui, un mois plus tard, se cousait une troisième dorée. Ce samedi, il était dans la peau du favori, une nouveauté finalement pour lui qui a souvent déjoué les pronostics avec des équipes sous-cotés.
Une tuile de dernière minute en défense
Les Bleues ne sont pas outsiders mais sont-elles favorites pour autant ? Probablement entre les deux et la phase de groupes en dira beaucoup des capacités de l'Equipe de France dans ce Mondial. Il est inconcevable de ne pas sortir de cette poule. En revanche, le Brésil pourrait être un écueil pour atteindre l'objectif de la première place.
La défaite contre l'Australie il y a 8 jours (1-0) et la blessure de Selma Bacha a rebattu les cartes. Le 4-3-3 ambitieux mais qui laisse beaucoup d'espaces au milieu devrait être délaissé au profit du 4-4-2, plus compact et équilibré. Une façon de se rassurer contre la Jamaïque avant de défier la Seleçao ou véritable crainte des Reggae Girlz ?
Les blessures de Marie-Antoinette Katoto et Delphine Cascarino ont été un coup dur pour le jeu offensif. Le forfait d'Amandine Henry est aussi préjudiciable en ce qui concerne l'expérience qu'elle aurait pu amener, sur comme en dehors du terrain. L'absence d'Oriane Jean-François à cause d'une pubalgie a aussi réduit le champ de possibles au milieu. Défensivement, ce n'est guère plus reluisant. Après le forfait de Selma Bacha, touchée à la cheville en fin de match contre les Matildas, Renard doit faire dans Elisa de Almeida, blessée au mollet. "elle a reçu un coup sur le mollet il y a 48 heures, a-t-il expliqué devant la presse. Et elle ne pouvait plus poser le pied par terre, donc c'était compliqué. Aujourd'hui, ça va mieux, mais elle ne sera pas en mesure d'être alignée dimanche". Sortie à la pause contre l'Australie, la Parisienne avait été tancée par le sélectionneur mais sa remplaçante, Estelle Cascarino, n'avait pas été non plus à la fête. De quoi faire davantage monter la pression.
Tout donner...mais en garder sous le pied
Pour autant, les Bleues ont toujours su être au rendez-vous quand sonne le début du combat. La capitaine Wendie Renard a connu suffisamment de grands événements pour ne pas être rattrapée par la pression, surtout que, sans le changement de sélectionneur, elle serait en France plutôt qu'à l'autre bout du monde. "C'est vrai que par le passé, on a eu cette tendance à vouloir bien démarrer. On l'a souvent bien fait", a-t-elle exposé.
Pour autant, la Martiniquaise sait aussi qu'il s'agit d'une course de fond qui peut durer un mois si tout tourne enfin dans le bon sens. Bien démarrer est une obligation mais cela ne garantit rien : "effectivement, dans les phases à élimination directe, il nous a manqué peut-être un peu plus de fraîcheur. Mais chaque compétition est différente, on se doit de se servir de tout ce qui s'est passé par le passé parce que c'est de l'expérience". Et de se faire philospohe : "on ne perd jamais, on apprend".
Parce qu'il faut tout de même une bonne nouvelle, Hervé Renard s'est montré très satisfait de l'évolution de la cheville de Bacha qui a repris l'entraînement avec ballon : "elle va de mieux en mieux, vous l'avez vu par vous-même. Elle accélère. Tout est parfait. On a eu très peur, je ne vais pas vous le cacher. Donc on est vraiment très heureux qu'elle ait retrouvé le sourire, qu'elle ait retrouvé la forme. Dimanche, on ne prendra pas de risque avec elle. La compétition, on l'espère, est encore longue pour nous donc on a suffisamment de joueuses prêtes pour commencer ce premier match".
La Lyonnaise sera vraisemblablement de retour contre le Brésil. Mais dans quel système et à quel poste ? Une grande partie de la réponse se trouvera dans le contenu et le résultat obtenus contre la Jamaïque, même si les premières vraies conclusions seront tirées après le choc contre la Seleçao. Une chose après l'autre.