Bilan Ligue 1 : une saison sans saveur sauvée par le parcours épique du Stade Brestois
Le PSG n'a même pas eu besoin de combattre
La saison dernière, le RC Lens avait poussé le Paris Saint-Germain dans ses retranchements et c'est une confrontation directe au Parc des Princes qui avait mis un terme au suspense. Cette fois-ci, le titre a été acquis avant même les 1/8 de finale de la Ligue des Champions.
La marge du club de la capitale était bien trop élevée. Seul Nice a réussi à lui infliger quand ça comptait encore (2-3 lors de la 5e journée). Pour le reste, la concurrence a été éparpillée alors même que l'équipe de Luis Enrique a enregistré 10 matches nuls en 34 journées.
Le spectacle en a pâti, le PSG aussi. À un moment où la LFP cherche des diffuseurs qui n'ont toujours pas été annoncés, la construction des effectifs laissent songeur et la volonté des clubs à contester la suprématie parisienne est sujette à caution. S'il faut attendre tous les 5 ans pour voir émerger un nouveau champion potentiel, l'audience est vouée à baisser inéluctablement.
Heureusement Brest était là !
Oui, la France préfère les petits aux mastodontes mais le Stade Brestois n'a pas joué avec le frein à main en installant un bus à impériale devant ses cages. Bien au contraire, il y a eu des scenarios fous, des buts construits, des fulgurances, des joueurs qui se sont révélés et un coach, Éric Roy, revenu en majesté alors qu'il était revenu sauver le club l'an dernier de la relégation.
Brest est une anomalie sur le plan de la surface financière mais pas sur le plan du jeu. Les Bretons ont joué comme devraient le faire les cadors hexagonaux, trop souvent incapables de bâtir un effectif cohérent pour lutter sur plusieurs tableaux, au point que la déception est régulièrement au rendez-vous. Sur le plan mental, le SB29 a conclu sa saison en allant chercher le troisième but qu'il fallait pour devancer Lille sur le podium, alors que les Dogues ont plié sous la pression.
Lyon, le mercato qui a tout changé
John Textor s'est beaucoup plaint de la DNCG mais quand le gendarme financier l'a autorisé à dépenser de l'argent en janvier, l'Américain ne s'est pas privé. Lucas Perri, Adryelson, Nemanja Matic, Orel Mangala, Saïd Benrahma, Malick Fofana, Gift Orban : on ne prête qu'aux riches et l'OL a pu corriger une grande partie de ses erreurs estivales. De dernier à européen et finaliste de la Coupe de France, Pierre Sage a beau avoir bénéficié d'un sacré coup de pouce, son management a été brillant, surtout pour une première expérience en tant qu'entraîneur numéro 1.
Marseille, le calice jusqu'à la lie
Passer de Jorge Sampaoli et Igor Tudor à Marcelino García Toral était incongru mais voir un entraîneur invaincu quitter l'OM dès septembre après des dirigeants des groupes de supporters ont tenté un putsch, cela ne pouvait qu'aboutir à une catastrophe. L'essentiel des dirigeants sont partis, Pablo Longoria, pourtant réputé quant à sa connaissance du marché, a réalisé des transferts catastrophiques puis fait venir Gennaro Gattuso, rejeté par l'OL quelques jours plus tôt. Le bilan de l'ancien milieu est infâme et Jean-Louis Gasset a failli sauver les apparences. Las, en Ligue 1 comme en Ligue Europa, l'ancien sélectionneur de la Côte d'Ivoire n'a pas pu faire de miracle avec une équipe absolument pas au niveau et incapable d'être européen. S'il fallait donner une note, elle serait négative.
Lens et Rennes, européens sans continuité
On se doutait que la saison serait longue pour Lens et elle le fut. Les départs de Seko Fofana et Loïs Openda ont rapporté de l'argent mais ils ont eu des conséquences sur le jeu artésien. Jamais les Sang-et-Or n'ont semblé dominer leur sujet. Un point commun avec Rennes qui a rappelé Julien Stéphan après que Bruno Genesio n'a pas trouvé les ressorts pour relancer son équipe. Les Rouge et Noir ne seront pas européens et cela ne souffre d'aucune contestation tant ils ont été friables. Quant aux Nordistes, incapables de battre Montpellier dimanche soir pour terminer 6es, la Ligue Europa Conférence reste un strapontin bien payé par rapport au contenu.
Lorient, le crash
Les Merlus ont longtemps cru que la descente ne serait pas pour eux. L'abîme les a aspirés. Sur le plan comptable, il a manqué un but pour arracher une place de barragiste mais, dans les faits, il a manqué tellement plus que ça. Jamais Régis Le Bris n'a su résoudre les problèmes défensifs de son équipe et l'arrivée de Mohamed Bamba cet hiver a été une solution à court terme. Sans ligne directrice, Lorient a vendu sans compenser, fait de mauvais choix avec la tête en partie tournée vers Bournemouth, nouvel actionnaire.
La saison n'a pas été des plus brillantes à Nantes ou à Strasbourg mais eux ont su réagir car les promus Le Havre et Metz n'ont jamais abdiqué. Avec 80M€ de budget, Lorient n'a pas voulu y croire et a fini par sombrer.