Blessures de longue durée, Wendie Renard met en garde les instances
Après avoir perdu contre l'Allemagne vendredi dernier (2-1), l'Equipe de France a rendez-vous ce mardi contre la Suède (18h45). Avant cet amical contre une référence européenne, néanmoins tenue en échec par l'Espagne (1-1), Wendie Renard a donné une interview au quotidien L'Equipe. Parmi les thèmes abordés figure celui de la récurrence des blessures graves chez les joueuses. Une situation qui tend à s'amplifier avec la multiplication des matches.
"C'est forcément difficile parce qu'on a eu très peu de vacances après l'Euro, a-t-elle expliqué. On a enchaîné rapidement sur notre saison avec nos clubs. Même si on aime ce genre de choses quand on est compétitrices, notre corps est notre outil de travail et à un moment donné, par moments, il dit stop".
Si elle se considère en phase ascendante, la défenseure sait également que l'absence de réelle plage de repos constitue un problème pour récupérer et éviter le passage à l'infirmerie : "c'est sûr qu'il y a de la fatigue, il ne faut pas s'étonner qu'il y ait de la casse avec les déplacements et les matches tous les trois jours. Quand on rentre de sélection, on va enchaîner aussi. Il sera important d'être très professionnelles en dehors du terrain, avec une hygiène de vie parfaite, pour essayer de tenir le plus longtemps possible sans pépin".
Pas de vacances avant 2026
Mais avec l'enchaînement Euro 2022-Mondial 2023-JO 2024-Euro 2025, de nombreuses joueuses européennes ne bénéficieront pas de vacances prolongées avant... 2026 ! Une situation à même de mettre en péril leur intégrité physique et que doivent prendre en considération les fédérations domestiques et internationales : "il y a de plus en plus de blessées, de longues blessures, donc il faut se poser les bonnes questions. Nous ne sommes pas dans les instances. Les matches, on aime les jouer, mais à un moment donné on laisse aussi des plumes et, surtout, on se pète".
Une usure qui s'amplifie avec les différences de conditions de jeu qui peuvent varier en fonction des installations des clubs : "il y a parfois aussi une alternance des terrains, avec des équipes qui alternent entre synthétique et l'herbe. À ce niveau de la compétition, et même en Ligue des champions, pour moi c'est inadmissible. Ce sont des choses que le corps, ses articulations, n'accepte pas. Avec l'enchaînement des matches - on le voit aussi chez les garçons - il y a énormément de fatigue, de casse. Le Covid a peut-être décalé énormément de choses. Mais il ne faut pas oublier qu'on est des êtres humains et qu'à certains moments on a besoin de récupérer, ne serait-ce que psychologiquement".