Bleues : en Suède, nouveau sommet sur la route du Mondial
Les Françaises sont engagées dans une série de matches amicaux en vue de la Coupe du monde prévue en Océanie du 20 juillet au 20 août 2023, et le premier test s'est soldé par un revers 2-1 vendredi à Dresde.
Les partenaires d'Alexandra Popp, déjà supérieures en juillet en demi-finale de l'Euro et victorieuses sur le même score, ont de nouveau offert une leçon d'efficacité et d'engagement, laissant ouverte cette question : les Bleues, à la qualité de jeu indéniable, sont-elles capables de rivaliser avec les meilleures ?
"Qui a les premières occasions ? Si on met une ou deux au fond dans les trente premières minutes, on ne parlerait pas de la même chose aujourd'hui. Mais on ne les a pas mises. L'intensité, le jeu, c'est nous qui l'avons fait. Mais dans les 20-30 derniers mètres, on n'a pas été efficace", a retenu la sélectionneuse Corinne Diacre, lundi depuis Göteborg.
"Mentalité de rage"
Après le revers en Allemagne, la milieu Charlotte Bilbault avait pointé ce déficit de réalisme, mais pas que. "Il faut qu'on soit plus tranchantes, déterminées, tueuses devant le but", a remarqué la joueuse de Montpellier, appelant ses partenaires à "avoir cette mentalité de rage, de hargne."
Produire du "beau jeu" ne suffit en effet pas toujours pour l'emporter, surtout face à des équipes de haut niveau.
Interrogée lundi sur l'état d'esprit de l'équipe, la capitaine Wendie Renard n'a pas vu de carence particulière. "C'est important de pouvoir mettre de l'intensité, d'être capable de pouvoir imposer notre jeu à l'adversaire pendant plusieurs minutes, mais ça ne fait pas tout. C'est important aussi de bien gérer le ballon et surtout de le mettre au fond (du but adverse)", a-t-elle répondu.
De son côté, Diacre a toute de même relevé une "différence d’attitude" entre les deux équipes vendredi. "Sur le penalty que l'on marque, qui va chercher le ballon dans le but ? Une Allemande."
Dans cette optique, le déplacement à Göteborg fait office de nouveau test grandeur nature. Les Françaises vont y défier les vice-championnes olympiques en titre, demi-finalistes comme elles du dernier Euro, soutenues par 15.500 spectateurs au Gamla Ullevi, annoncé à guichets fermés.
"Les Suédoises sont athlétiques et techniquement, elles aiment jouer, elles ont des joueuses capables de faire des différences, elles aiment aussi prendre la profondeur", a relevé Renard.
Accumulation de blessées
La deuxième équipe au classement FIFA est privée de plusieurs joueuses, comme la défenseure Hanna Glas, non convoquée en raison d'une blessure, ou encore l'attaquante Sofia Jakobsson (ex-Montpellier, désormais aux Etats-Unis), partie du stage en raison d'un pépin physique.
L'armada jaune et bleue comptera néanmoins dans ses rangs la Parisienne Amanda Ilestedt, l'ex-du PSG Kosovare Asllani (AC Milan), la capitaine de Chelsea Magdalena Eriksson, l'attaquante d'Arsenal Stina Blackstenius ou encore Fridolina Rolfö, joueuse du FC Barcelone.
De leur côté, les Françaises disputent ce second rassemblement de la saison sans leurs grandes blessées Griedge Mbock et Marie-Antoinette Katoto, éloignées des terrains pour plusieurs mois. Sakina Karchaoui, Sandie Toletti et Élisa de Almeida ont également été contraintes au forfait.
"Il y a de plus de plus de blessées, de longues blessures, donc il faut se poser les bonnes questions", affirme Renard. "Les matches, on aime les jouer, mais à un moment donné, on laisse aussi des plumes et, surtout, on se pète", relève la Lyonnaise, rappelant que les joueuses ont "besoin de récupérer, ne serait-ce que psychologiquement."
Tancée par l'OL en septembre après la blessure de Mbock, Diacre a reconnu avoir "forcément des objectifs différents" par rapport aux clubs.
"Je suis sélectionneure de l’équipe de France, mon travail c'est de préparer une équipe pour la Coupe du monde, même si je dois prendre en compte l'état physique des joueuses par rapport aux différentes compétitions dans leur club. Mais j'ai aussi mon objectif, à un moment, il faut que je la pense aussi un peu solo", a-t-elle répliqué.