Bleues : Laurina Fazer, milieu précoce aux faux-airs de Grace Gueyoro
Fazer, une mini-Geyoro ? "Oui c'est souvent ce qui ressort!", en rigole son aînée, cadre des Bleues aux 56 sélections. "Elle a été capitaine en jeunes puis promue en équipe de France assez rapidement, comme moi, elle joue au PSG et on évolue au même poste", relève Grace Geyoro.
C'est une milieu de terrain "propre techniquement, qui se projette aussi, à l'aise balle au pied", poursuit-elle. Malgré son jeune âge, "elle a des vraies bases, déjà".
Les deux jeunes femmes étaient d'ailleurs ensemble le 29 septembre, dans un avion les ramenant d'un déplacement en Ligue des champions, quand Corinne Diacre a annoncé la première convocation de Fazer.
Cette dernière ne s'y attendait pas vraiment. "On venait d'atterrir, j'enlève le mode avion et je reçois un message d'un membre du staff du PSG qui me félicite. Je lui demande pourquoi, il m'envoie la liste, j'étais choquée ! Après, je suis partie vérifier si c'était exact ou pas", rembobine l'intéressée, sourire aux lèvres.
Un cadeau avant l'heure
Il s'agit cependant d'une demi-surprise pour la native d'Argenteuil (Val-d'Oise) dans la mesure où Diacre l'avait déjà "contactée pour la pré-liste de l'Euro". Figurer dans la liste d'octobre, avant son anniversaire (elle aura 19 ans le 13 octobre), "c'est un beau cadeau avant l'heure", savoure-t-elle.
Du haut de son mètre soixante-cinq, la meilleure Espoir du championnat de France 2021-2022 a confirmé ses belles promesses en ce début de saison, se muant en D1 en titulaire inamovible du PSG, dans la lignée de performances remarquées en août au Mondial des moins de 20 ans.
"C'est une jeune joueuse qui a énormément de potentiel, qui n'a pas peur de demander le ballon dos au but", a relevé la capitaine française Wendie Renard, jeudi depuis Dresde, l'encourageant "à continuer, à garder les pieds sur terre et à avancer".
"Je ne suis pas du tout étonnée par sa progression, par le fait qu'elle joue déjà en D1 et en Ligue des champions. Elle a vraiment cette capacité à intégrer très vite les contraintes du très haut niveau", remarque Sonia Haziraj, son ex-sélectionneuse chez les Bleuettes, notant également des similitudes avec Geyoro.
"Elle est capable de ressortir vite de la densité adverse, soit balle au pied soit par la passe", résume la technicienne, conquise par sa personnalité. "C'est quelqu'un de très solaire. Elle ne fait jamais la tête, elle est de bonne composition, elle arrive à être respectée du groupe et à faire l'unanimité."
Sur le terrain, Fazer "prend ses responsabilités", comme face au Japon en quarts de finale du Mondial-U20 où, au moment des tirs au but, "elle n'a pas hésité à y aller en numéro 1", relate Haziraj. Son échec durant la séance n'a semble-t-il pas écorné l'image de la capitaine, au leadership "assez naturel, même si elle n'en a pas encore totalement conscience".
Sans pression
Chez les Bleues, elle arrive sur la pointe des pieds au célèbre château de Clairefontaine et sur le terrain, avec l'aide des "plus grandes" et notamment de Geyoro.
"Pour moi, elle a un rôle de grande sœur", assure Fazer. "Sur le terrain elle est toujours là pour m'aider, me donner de bons conseils."
La pression d'une probable première sélection, contre l'Allemagne vendredi ou en Suède mardi, ne devrait pas écraser la N.18 du PSG, selon Haziraj. "Au niveau mental, Laurina a cette capacité à bien placer le curseur pour ne pas avoir trop de craintes."
À entendre la jeune Parisienne, née d'une mère malgache et d'un père guadeloupéen, devenir internationale ne changera pas sa façon d'être. Le monde la regardera peut-être différemment, mais "je sais que le regard de mes proches ne va pas changer, je resterai l'avant-dernière de la famille !", s'amuse la jeune femme, entourée de "trois frères et trois sœurs".
Avec Geyoro, ça fait même quatre.