BMX freestyle : Anthony Jeanjean veut glisser en douceur vers l'or olympique
7e des derniers Jeux de Tokyo, le rider de 25 ans revient à Montpellier en habitué pour défier ses grands rivaux, l'Australien Logan Martin, champion olympique en titre, et le champion du monde japonais Rim Nakamura. Tous ont déjà Paris 2024 en tête.
Vous jouerez forcément la gagne à Montpellier puis aux Mondiaux de Glasgow, mais Paris 2024 reste bien votre objectif premier ?
"Ça serait mentir de dire que je ne vise pas un titre de champion du monde et je veux gagner à Montpellier. Mais tous mes entraînements, toutes mes compétitions sont tournés vers Paris. On a la chance que les Jeux soient à Paris et je compte bien m'y préparer pour pouvoir les vivre à fond. Pour ça, c'est bien d'avoir une certaine fluidité, un certain rythme dans la préparation, que ça soit pour Paris, Los Angeles en 2028 ou même pour toute ma carrière. C'est important de continuer à vivre cette pression, qu'on ne retrouve finalement qu'en compétition. Mais c'est un sport compliqué, où l'on peut vite passer de la première à la cinquième place. J'essaie de rester juste, réaliste, et toujours positif. Une petite 'contreperf' peut être une étape vers un plus gros succès."
Sur quoi misez-vous pour battre vos concurrents ?
"Je fais des figures techniques, aériennes, impressionnantes. On dit que je suis très propre, très fluide. Je ne pédale pas beaucoup (entre les figures), je garde de la vitesse. Je sais que ça a vraiment un impact. Faire une figure, c'est 'facile', on la répète, on la répète... Alors que garder une certaine vitesse, un certain rythme, c'est beaucoup plus compliqué. Ce qui nous rapporte aussi énormément de points, c'est d'avoir notre touche personnelle. Quand on roule, les juges se disent 'Ça, c'est du Anthony Jeanjean, ça, c'est du Logan Martin'."
Le BMX freestyle est-il réellement devenu un sport grand public après les JO de Tokyo ?
"En tout cas, on a passé un cap. Ici à Montpellier, il y a énormément de monde qui vient nous voir, pas forcément des gens du milieu, pas forcément des riders, mais des gens qui nous ont vu à la télé, notamment aux JO. C'est un format assez simple. On est jugés sur la prise de risque, le niveau technique, la hauteur, l'amplitude, la vitesse, l'exploitation du parc, le style, la propreté, ne pas faire d'erreurs... C'est plein de critères, mais, en fin de compte, on est jugés sur l'aspect général. Et quand le public voit un passage énorme, qu'il réagit, en général, la note des juges va avec. Ça reste un grand show, les gens voient les différences de hauteur, de vitesse, les nombres de tours. D'un rider à l'autre, les mecs ne font pas du tout la même chose et le public réagit différemment, même s'il n'est pas spécialiste."
Propos recueillis par Philippe SIUBERSKI