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Avant d'affronter Ryad Mehry, Tony Yoka s'est remis en question pour croire encore en son étoile

François Miguel Boudet
Tony Yoka face à Ryad Mehry lors de la pesée
Tony Yoka face à Ryad Mehry lors de la peséeProfimedia
Tony Yoka reste sur deux défaites d'affilée marquantes. Ce samedi soir, à Roland-Garros, "L'Artiste" affronte le Belge Ryad Mehry, ancien challenger mondial d'Arsen Goulamirian chez les lourd-légers monté temporairement dans la catégorie reine. Le champion olympique de 2016 a changé de coach et sait qu'il s'agit là de sa dernière chance pour espérer faire la carrière dont il rêve toujours.

Tony Yoka (31 ans) veut relancer sa carrière mais, désormais, il n'est plus question de conquête. Ni de reconquête d'ailleurs. Laminé par Martin Bakole en mai 2022 puis défait par Carlos Takam en mars, le poids lourd affronte le Belge Ryad Mehry qui est temporairement monté de catégorie en octobre 2022 après avoir pris des kilos pendant le confinement.

26 KO en 31 victoires

Le natif de Côte d'Ivoire jouit d'une solide expérience chez les lourd-légers qui l'a conduit à affonter Arsen Goulamirian pour la ceinture WBA par intérim en 2018. Ce fut sa première défaite, son seul KO (11e) également. Il remportera le titre en 2019, à Charleroi, contre Imre Szello (KO7), avant de remporter le titre WBA de plein exercice contre le Chinois Zhaozin Zhang (KO8) en 2021. 

Passé chez les lourds, Mehry reste sur une défaite contre le Sud-Africain Kevin Lerena. Pour autant, avec 33 combats à son actif, plusieurs combats à enjeu depuis 2015, le Bruxellois n'est pas le premier venu. Lors de 31 victoires, il l'a emporté 26 fois par KO, ce qui dénote une puissance de frappe très intéressante. Pour autant, il rend 20 bons centimètres à Yoka (1.81m contre 2.01m), ce qui le contraindra à réduire la distance et à marcher sur le Français. Ce travail de sape, Takam l'a réalisé avec un succès certain. Il s'agira en partie du même style de combat, mis à part que Mehry a 11 ans de moins que le Franco-Camerounais. 

Néanmoins, il ne compte pas faire carrière chez les lourds, comme il l'a expliqué au micro de RFI : "je ne me vois pas faire une carrière en poids lourds, il faut rester réaliste, je fais 1,81 m, mon poids de forme à tout casser est de 104-105 kilos (104,1kg à la pesée de vendredi, contre 110kg pour Yoka). La nouvelle génération des poids lourds, c'est 2,10 m pour minimum 115 kilos. Je ne suis pas taillé pour boxer des gars comme ça". Coup de chance pour lui, la WBC a créé une nouvelle catégorie entre les lourds-légers et les lourds : les Bridgerwaters (90-101kg) où il est classé numéro 1. Ainsi, contrairement au Français, il n'a rien à perdre et ne considère pas ce combat avec la même importance : "je viens ici pour le défi sportif : affronter Tony Yoka. Je n’ai rien à perdre dans l’histoire. Je viens ici juste pour réaliser un bonus dans ma carrière. C’est une belle vitrine, on boxe à Roland-Garros, c’est un événement qui va faire beaucoup de bruit. Je suis serein, il a bien plus à perdre dans l’histoire que moi". 

Nouveau coach, nouvelle ville

Embringué dans un feuilleton mal patronné par Canal +, Yoka n'a pas suivi le meilleur plan pour développer sa carrière, au point qu'il s'est mis une grande partie du public à dos. En 2017, alors que "L'Artiste" était encore auréolé de son titre olympique glané à Rio, son coach de l'époque, son coach de l'époque, s'était extasié, voire enflammé dans les colonnes de L'Equipe : "ça va prendre moins de trois ans pour devenir champion du monde ! Tony a de super bases techniques ! Tony a commencé très jeune, il a des qualités que les autres n'ont pas. Il a le pedigree ! Joshua n'a commencé qu'à dix-sept ans"

Six ans plus tard, Yoka n'a disputé que 13 combats et perdu une année de compétition en raison de manquements à la réglementation antidopage. En l'espèce, le Français n'a pas un rythme suffisant et il l'a payé contre Bakole puis Takam. S'il n'a pas davantage augmenté son nombre de combats, Yoka a changé ses plans pour se relancer. "J'ai tout changé, j'ai changé de pays, j'ai changé d'entraîneur, je suis avec Don Charles en Angleterre", a-t-il expliqué à Ring Magazine le mois dernier. 

Contre Mehry, plus que jamais, il faudra la victoire et la manière : "je dois revenir avec une grosse victoire, faire bonne impression pour montrer à ma catégorie de poids que je suis toujours là". Il l'assure, les deux années écoulées n'étaient "que des erreurs car j'ai eu beaucoup de problèmes" et qu'il est "de retour au sommet". Un très grand optimisme qui ressemble tout de même au discours avant son combat contre Takam. À la différence près que Charles est un spécialiste des lourds puisqu'il a coaché Joshua et Dereck Chisora et a également sous ses ordres Daniel Dubois. Un changement d'environnement (il s'est entraîné à Londres et pas aux États-Unis) qui doit absolument lui être bénéfique, au risque de plonger dans les classements : "je sais que c’est un combat important pour moi. Je suis vraiment excité à l’idée de revenir parce que je sais que beaucoup de gens doutent de moi et pensent que je suis fini".

Son adversaire a planté le décor de ce rendez-vous, même si le Français devra "lui passer dessus", comme il l'a dit à RFI : "la catégorie est bloquée donc le seul intérêt pour lui en ce moment, c'est le classement et non la quête d’une ceinture, ça il peut oublier pour l’instant. Il faudrait vraiment que Yoka batte un grand nom pour atteindre ce carré magique de champions qui ne s’affrontent qu’entre eux. Je ne suis pas un nom donc ça ne va rien changer pour lui"

Poussé par Charles à aller au mastic plutôt que d'être principalement dans l'évitement, Yoka estime que "Merhy un adversaire parfait pour moi car la façon dont j'ai commencé à travailler avec Don sera parfaitement adaptée à un adversaire comme lui". Confiant, il a aussi affirmé vouloir disputer un combat dès le printemps, face à un opposant plus réputé. Avant cela, il a rendez-vous à Roland-Garros pour un combat sans filet. 

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