Bravissimo ! Julian Alaphilippe remporte la 12e étape du Giro en solitaire
Julian Alaphilippe n'avait plus levé les bras depuis le Dauphiné, il y a quasiment un an. Pour sa découverte du Giro, il a accroché une étape, après plusieurs essais infructueux depuis le départ. Et de quelle manière ! Dans son style offensif et combattif, "Loulou" a montré qu'il avait encore des frissons à proposer à ses supporters. Son raid conclu en solitaire a rappelé ses plus beaux exploits avant que les chutes, la méforme et les critiques incessantes de Patrick Lefevere ne le freinent pendant plusieurs mois. Même le compte X a trollé le boss de la Soudal-Quick Step !
Fidèle à sa philosophie et convaincu qu'il était proche d'aller aux fleurs, Alaphilippe est reparti à l'avant dès l'entame de l'étape, accompagné de Mirco Maestri. L'ancien double champion du monde et le coureur de la Polti-Kometa sont passés en tête de tous les classements intermédiaires tandis qu'un groupe de 9 coureurs, dont Benjamin Thomas, parti à contre-temps faisait la chasse.
À 55 kilomètres de l'arrivée, la montée de l'Ostra, un 4e catégorie, a fait beaucoup de mal aux jambes de l'Italien tandis que "Loulou" appuyait sur les pédales en danseuse, au contraire de son compagnon de fugue, tassé sur sa selle.
À l'approche de l'ultime difficulté du jour, moins d'une minute séparait le duo des poursuivants, le peloton ayant fait rideau très tôt, pointant à près de 7 minutes. Mais ça, c'était avant l'arrivée du vent de côté. La Bahrain-Victorious, avec Damiano Caruso en tête, a tenté le coup de la bordure en faveur de leur leader, Antonio Tiberi, 5e du général. Un coup pour rien.
Dans le mur final du Monte Giove, avec des pentes à 20%, Alaphilippe a lâché Maestri qui n'a pas pu faire illusion très longtemps.
Derrière, Jhonatan Narváez, Michael Valgren, Quinten Hermans et Christian Scaroni ont accéléré. Au sommet de cette excroissance flandrienne au beau milieu des Marches, Alaphilippe a basculé avec 40 secondes d'avance. Excellent descendeur, le Français n'a rien perdu sur Narváez et Hermans qui avaient réussi à faire la cassure dans les dernières rampes.
À Fano, Alaphilippe devient le 109e coureur de l'Histoire à remporter une étape sur chaque Grand Tour. Loin d'être anecdotique et une belle manière de rappeler sa place dans le cyclisme du XXIe siècle. Après Benjamin Thomas et Valentin Paret-Peintre, c'est la 3e victoire tricolore sur ce Giro 2024.
