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C'est l'incompréhension qui a une nouvelle fois régné en F1 ce weekend

AFP
Le weekend de F1 s'est déroulé dans l'incompréhension générale.
Le weekend de F1 s'est déroulé dans l'incompréhension générale. AFP
La Formule 1 a gagné en popularité grâce à la série "Drive to Survive" de Netflix, mais son règlement reste incompréhensible pour le plus grand nombre et, comme l'a montré l'épilogue du Grand Prix du Japon dimanche, même pour ses pilotes.

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? Le règlement de la Formule 1 s'est une nouvelle fois retourné contre elle au moment de sacrer champion du monde une deuxième fois d'affilée Max Verstappen à Suzuka.

Pendant plusieurs minutes, le Néerlandais lui-même n'était pas sûr: "je suis champion ou pas?", demandait-il encore après avoir été titré grâce au deus ex machina de la sanction infligée à son rival Charles Leclerc (Ferrari).

C'est la deuxième fois que Verstappen connaît un couronnement rocambolesque, après celui polémique de 2021.

Le barème de la discorde

La confusion est née cette fois d'une perversité du règlement concernant le système de points en cas de course suspendue. 

Cette règle a été modifiée après la farce du GP de Belgique 2021. Des demi-points avaient été attribués à Verstappen pour cette "course" alors que seulement deux tours avaient été effectués derrière la voiture de sécurité, sous le déluge.

Il faut désormais au moins deux tours sans voiture de sécurité pour donner des points. Ensuite, plus la distance parcourue est longue, plus le barème de points augmente: avec des seuils de 25%, 50% et 75% de la distance initialement prévue (dès ce dernier seuil franchi, le barème normal s'applique). 

Dimanche, seulement 28 tours sur 53, soit près de 53% de la distance prévue, ont été bouclés. Tous les points récompensant le vainqueur ont pourtant été attribués, ce qui a permis à Verstappen d'être titré. 

Pourquoi? Car le règlement parle d'une course "suspendue" qui "ne peut être reprise", or la course japonaise a pu reprendre... Le diable est dans les détails. 

"Le plan était de gagner, mais une fois que j'ai franchi la ligne, je ne savais pas s'il s'agissait de points complets, de demi-points ou de 75% de points ou quoi que ce soit," a balayé Verstappen qui a trouvé la situation "marrante".

Les équipes elles-mêmes pensaient que le barème applicable serait celui des 50% de la course qui offrait 19 points au vainqueur et non 25, ce qui aurait retardé le sacre de Verstappen

Mattia Binotto, directeur de l'écurie Ferrari, s'est dit "déconcerté". Même chose chez son homologue de Red Bull, Christian Horner, même s'il était lui "merveilleusement surpris".

Horner lui-même l'a reconnu: la manière dont la règle a été modifiée après Spa est "une erreur" car "le problème n'a pas été résolu". La FIA et la F1 vont encore devoir s'y remettre.

"Différences de comportement"

Sans parler du fait que les pilotes ne savaient pas s'il s'agissait ou non du dernier tour en piste -la course doit se terminer au maximum trois heures après le premier départ, donc le chrono faisait foi et non plus le nombre de tours. Un autre point de confusion concernait la sanction infligée à Leclerc...

Le Monégasque a été pénalisé de cinq secondes pour avoir coupé un virage et "obtenu un avantage" contre Sergio Perez, qui le pourchassait. Le pilote Ferrari a perdu sa 2e place et sa rétrogradation à la 3e a sacré Verstappen.

Binotto s'est dit "très surpris" et "très déçu" par la pénalité et la manière dont elle a été annoncée, quelques minutes seulement après la course.

"Sept jours après Singapour, alors que là-bas il fallait tant de tours pour décider (d'une sanction contre Perez, NDLR), et même après la course ils ont écouté les pilotes pour prendre une décision, alors qu'aujourd'hui (dimanche) ils l'ont prise en quelques secondes", a-t-il déclaré. "Je suis surpris que nous ayons eu une telle différence de comportements".

Tout le cirque de Suzuka rappelle bien sûr celui d'Abou Dhabi 2021.

Au terme d'un duel intense toute la saison entre Verstappen et Hamilton, le titre s'est décidé dans le tout dernier tour après, là aussi, une intervention de la direction de course.

Sans appliquer le règlement à la lettre cette fois, le directeur de course de l'époque Michael Masi, depuis écarté par la FIA, avait relancé la course alors neutralisée derrière la voiture de sécurité. Hamilton, en tête, n'avait pas changé ses pneus. Verstappen si, et l'avait doublé pour être finalement sacré.

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