C'était écrit : Joao Félix offre la victoire au Barça contre l'Atlético
Torse bombé, bras levés, juché sur une pancarte publicitaire, Joao Félix toise le parcage colchonero en face de lui. Le Portugais choisissait ses matches à l'Atlético de Madrid, au point d'exaspérer Diego Simeone, lassé de lui répéter que, dans son équipe, il fallait penser avant tout au collectif. En retour, O Menino a choisi l'heure de sa revanche, celle qu'il attendait depuis qu'il a signé au FC Barcelone. Ce délice de piqué du gauche pour effacer Jan Oblak a converti la domination du Barça depuis le coup d'envoi et a suffi pour remporter ce choc de Liga.
Lewandowski sans réussite
Jusqu'à cette délivrance, on aurait pu se demander si les Blaugranas n'allaient pas s'escrimer en vain. Raphinha dès les premières secondes (1re) a caviardé une opportunité à bout portant. Robert Lewandowski (3e du gauche, 7e de la tête, 13e d'un ciseau du droit) a eu trois occasions nettes mais, toujours en quête de confiance, il a vendangé comme rarement.
Si Montjuic n'a pas fait le plein, un peu à cause du froid et un peu aussi en raison d'une billetterie un tantinet excessive (89€ pour le sésame le moins cher avant qu'une opération -20% n'essaie de contenir ce raté), le FC Barcelone a peut-être délivré l'un de ses meilleurs matches de la saison, avec les 65 premières minutes du Clásico. Sauf que cette fois-ci, il n'y a pas eu de Jude Bellingham vêtu de rayures rouges et blanches pour inverser la mécanique.
Au terme de la première période, l'Atleti pouvait s'estimer heureux de n'avoir qu'un seul but de débours. Félix, servi par Ilkay Gündogan, venait de voir une parade au sol laser d'Oblak pour le priver d'un doublé et l'intervention de Mario Hermoso sur la reprise du Portugais aurait pu valoir un penalty (44e). Lewandowski, trouvé par Joao Cancelo de nouveau latéral gauche, a vu sa tête partir au-dessus de la transversale (45e+2).
L'Atlético n'a pas démérité pour autant. Cornaqués par Antoine Griezmann, les Rojiblancos ont buté sur un mur blaugrana, à commencer par "Grizi" qui a vu son tir croisé du gauche être taclé à la desesperado par Frenkie de Jong alors qu'il semblait partir au fond des filets d'Iñaki Peña (36e). Dirigée de main de maître par Ronald Araújo finalement axial après le forfait de dernière minute d'Íñigo Martínez, et secondé par Jules Koundé qui n'aime pas ce poste de latéral droit qui, lui, semble beaucoup l'apprécier, l'arrière-garde barcelonaise n'a pas spécialement tremblé.
Difficile d'en dire autant chez leurs homologues madrilènes : Josema Giménez (31e), Axel Witsel (34e) et Koke (48e) ont été avertis et César Azpilicueta, entré à la pause, a été sanctionné d'emblée (47e).
Après plusieurs matches d'un goût douteux, le Barça semblait avoir attendu ce choc pour retrouver un sens collectif. Après avoir combiné avec Pedri (quelle talonnade dans la course !), Raphinha a vu un but splendide se refuser à lui à cause du poteau gauche d'Oblak (58e). Or même dominé, l'Atlético pouvait toujours espérer. Sur un contre, Griezmann a tenté sa chance dans un angle fermé et a trouvé le petit filet extérieur de Peña (59e).
Sprint enfantin et Peña impérial
La deuxième période n'atteignait pas les standards de la première. La meilleure action a peut-être été celle de ce gamin haut comme trois pommes qui a pris l'appel en profondeur entre les agents de sécurité pour poser avec Lewandowski. Le sprint a été très mal pris par le personnel de sécurité et le Polonais a lui-même dû calmer les gens avant que Montjuic ne scande "Llibertat, llibertat" pour soutenir le minot qui a même adressé un petit signe au virage en remerciement.
De nouveau titulaire en raison de la blessure au dos de Marc-André ter Stegen, Peña ne s'était pas encore illustré. Sur un coup france à l'entrée de la surface légèrement à gauche, le gardien s'est envolé pour claquer la frappe millimétrée de Memphis Depay sur son poteau extérieur (80e). Quelques instants plus tard, Griezmann a tenté sa chance, quasiment du même endroit, mais a heurté le coude de De Jong, sans dégât pour le Néerlandais (82e).
Lewandowski a eu la balle du KO au bout du pied : il a mis Hermoso dans le vent d'un crochet du gauche mais a dévissé sa frappe du droit alors qu'il avait fait le plus dur (86e).
La fin de match était tendue, Montjuic appréciant modérément les divers coups de sifflets de l'arbitre. Dans les dernières secondes, Peña a boxé un missile d'Ángel Correa qui lui arrivait dessus plein fer (90e+4). Le Barça a eu une balle de 2-0 mais le contre a été mal joué alors que le camp rojiblanco était quasiment déserté (90e+5). Sans conséquence pour les Blaugranas qui passent troisièmes devant leurs adversaires qui comptent 3 points de moins et toujours un match en retard à disputer contre Séville. La semaine prochaine, le Barça aura droit à un autre morceau de choix pour valider ses progrès : Girona, surprenant deuxième, pour un derby catalan qui s'annonce spectaculaire.