Le football est fait d'aléas en tout genre : soit le départ d'un coéquipier pour commencer à briller – dixit Benzema quand Cristiano Ronaldo est parti ; ou bien une blessure pour prendre la place vacante et prouver ce que l'on vaut – par exemple, Diego López avec Casillas ou Militão quand Varane et Ramos ont été longtemps out. Mais surtout, le football est fait de moment, d'instant T, que vous ne pouvez pas rater en tant qu'athlète à la recherche de la performance. Car si vous manquez ce laps de temps, d'autres, à leur retour, se feront une joie de vous éteindre.
Amis dans la vie, mais compétiteur quand il chausse les crampons : Eduardo Camavinga a la chance ce samedi de profiter de la blessure de Tchouaméni pour disputer la finale de la Ligue des champions en tant que titulaire. Une aubaine, puisqu'il va pouvoir démontrer qu'il est fait pour jouer les plus grands matches à son poste de prédilection. Face au Bayern, l'ancien rennais avait été laissé sur le banc, Ancelotti préférant son compatriote. Peut-être n'avait-il pas donné toutes les garanties nécessaires face à Manchester City au tour suivant ?
Peu importe. Le moment est venu pour "Edu" de s'affirmer et de montrer sa valeur en tant que "6" dans une finale de Ligue des champions.
Wembley pour rayonner aux yeux de tous
Lundi, comme avant chaque finale de Ligue des champions, le Real Madrid organisait son traditionnel Open Media Day à la Ciudad Real Madrid (Valdebebas). Passé par le plateau de Realmadrid TV, le milieu de terrain français s'est confié au micro de Roberto Carlos, assurant être "très excité" et "avoir hâte" de disputer ce match. Pour lui, celui-ci sera une première en tant que titulaire, après avoir commencé sur le banc en 2022 contre Liverpool.
"J'aime la pression, mais je suis aussi une personne très relax, disait-il, ensuite, à la presse présente dans le centre d'entraînement du Real Madrid. Samedi, je jouerai mon football, je ferai les choses que je sais faire, je suis motivé et tout le groupe veut remporter cette Ligue des champions. La blessure d'Aurélien Tchouaméni ? Je suis déçu pour lui et, quant à moi, je suis prêt à aider mes coéquipiers." L'ancien Monégasque, lui, expliquait à son tour au micro de RMTV avoir confiance en ses coéquipiers pour finir le travail : "nous avons l'effectif me remplacer, nous avons beaucoup de joueurs qui peuvent jouer dans ma position. Le plus important est de remporter cette 15ᵉ Coupe d'Europe".
Victime d'une fracture de fatigue au métatarse (pied gauche) depuis le match retour des demies, le Français est donc obligé de laisser sa place à son compatriote. Les aléas du football, comme expliqué plus haut, qui peuvent, cette fois-ci, profiter à Eduardo Camavinga. Le joueur de 21 ans apporte différentes choses sur terrain comparé à Tchouaméni. S'il est plus cantonné à un rôle fixe en tant que "6", Camavinga, lui, n'hésite à utiliser son explosivité pour gagner des mètres. Deux styles de jeu totalement différents et qui divisent parfois les observateurs et les fans.
Beaucoup plus posé, peut-être plus lent aussi, Tchouaméni est utilisé par Ancelotti comme réelle sentinelle, chose qui peut ne pas ravir certains. Néanmoins, nul doute que cela est une consigne stricte de l'entraîneur italien et que le Français applique cela à la lettre. S'appuyer sur les qualités intrinsèques de ses hommes, voilà ce que fait le coach au plus grand palmarès européen. Une devise qui s'applique aussi à l'ancien rennais, quand celui-ci a toute la liberté nécessaire pour casser des lignes et se projeter vers l'avant sans réfléchir.
Samedi, Camavinga aura l'occasion de prouver son statut de futur grand du football une bonne fois pour toutes. Face à une équipe du BVB qui risque d'être compliqué à bouger tactiquement, le Français peut être une pièce maîtresse pour ouvrir certaines failles en face. Jouer son football, c'est ce que Ancelotti lui demandera, lui qui devra forcément trouver un moyen de combler les potentiels trous qu'il pourra laisser au milieu de terrain – un effort qui sera surement réclamer à Fede Valverde.
Aussi, le numéro 12 du Real Madrid ne pouvait pas rêver meilleure situation avant l'Euro. L'opportunité est trop belle pour envoyer un message à Didier Deschamps en lui montrant qu'il peut compter sur ses qualités de milieu de terrain lors d'un grand match. Et si une belle performance pouvait revoir les plans initiaux du sélectionneur français ? À Camavinga de faire remuer les choses !
