Camille Lopez : "Maintenant, ce n’est que du bonus (pour Bayonne)"
Q : Imaginiez-vous vivre une telle saison en signant à l'Aviron l'été dernier ?
R: "Non. Ce serait prétentieux de dire l'inverse. Quand on a su que l'Aviron montait en Top 14, on s'est surtout dit qu'on était le seul promu de la catégorie. Je connaissais la difficulté du championnat. Je me disais que ça allait être compliqué. Aujourd'hui, beaucoup de choses nous sourient. On prend ! Attention, la réalité du jour n'est pas celle du lendemain."
Q : Quelles sont les clefs de votre réussite ?
R: "Je ne sais pas... Il y a eu énormément de changements à l'intersaison, dans le staff et le groupe de joueurs (NDLR : 20 arrivées), et la chose la plus flagrante, c'est qu'on a réussi à créer très vite quelque chose de fort. Les anciens ont fait en sorte que cela marche, malgré les bouleversements. Franchement, ils nous ont super bien intégrés. Les résultats positifs dès le début de la saison nous ont aussi aidés. Forcément, ça te donne de la confiance, du positif. Quand tu viens à l'entraînement en ayant gagné le week-end d'avant, ça aide. Et à l'extérieur, on n'a jamais pris de branlée, on s'est toujours accroché. Ce sont des éléments positifs pour tout le groupe."
Q : Le contrat du maintien est acquis. Vous êtes 5e à sept journées de la fin. Que vous dites-vous au sujet de la qualification ?
R : "Le challenge est de continuer ce qu'on fait depuis le début de saison, sans se prendre la tête sur quoi que ce soit. Même si mathématiquement, on ne peut pas dire qu'on est maintenu, on a neuf orteils en Top 14. Maintenant, ce n’est que du bonus. Il faut qu'on profite encore, qu’on ne change rien à ce qu'on fait durant les sept derniers matches. Il faut qu'on s'accroche tout le temps, à l'extérieur comme à domicile. Et on fera les comptes à la fin."
Q : Vous n’êtes pas dans les calculs ?
R : "Non. Un, c'est trop tôt. Deux, on ne peut pas prétendre pouvoir calculer. On en parle entre nous. J'ai connu le haut du tableau de ce Top 14. Sur cette fin de saison, les grosses équipes vont monter en puissance. Mine de rien, ça va être très costaud de suivre la cadence. Nous, il faut qu'on continue à jouer, à s'accrocher à Perpignan (13e) ce samedi. Ce sera un match très compliqué. Cette équipe a beau être dans le bas du classement, elle nous avait embêtés au match aller (victoire de Bayonne 24-20). Si elle avait gagné chez nous, il n'y aurait rien eu à dire. Il n'y a pas de petites équipes. Il y a des grandes équipes, hiérarchiquement, mais ce championnat est fou. En témoigne notre saison: on est invaincu à domicile (dix victoires), on a gagné une fois à l'extérieur (Clermont), on y a fait un nul (Pau), et malgré ça, si tu perds deux matches d'affilée, tu te retrouves dixième. C'est la complexité de ce championnat. Donc, on est personne pour prétendre à calculer et à viser quelque chose."
Q : Voyez-vous des limites à votre équipe ?
R : "Il y en a. Contre le Stade Français (victoire de Bayonne 29-26), on se fait 'cabosser' tout le match. Même quand le banc rentre, tu ne vois pas la différence: ils tabassent. On ne peut pas prétendre à dire qu'on a un effectif aussi complet que certaines équipes. C’est notre limite. On respecte toutes les équipes parce qu'on est le petit. On s'accroche. On a peur de charger, donc on essaie de se mettre au niveau. C'est ça qui fait notre force. On a des joueurs de qualité, des jeunes de talent, et ça c'est hyper important pour l'avenir. La confiance de nos résultats nous permet de jouer plus libéré. Il faut qu'on la garde, surtout qu’on n’a rien à perdre".