Candidat au titre en Ligue 1, l'AS Monaco a-t-il intérêt à jouer la Ligue Europa à fond ?
La Ligue Europa est-elle un lot de consolation ou un véritable objectif ? À ce stade de la saison, difficile de se prononcer. Surtout quand il s'agit de l'AS Monaco, lancé à l'assaut du PSG et de l'OM en championnat avec de sérieuses chances de coiffer tout ce beau monde au poteau.
Les Asémistes ont connu un début de saison difficile, marqué au mois d'août par une élimination au 3e tour de barrages de Ligue des champions contre le PSV et deux défaites cuisantes à Louis-II contre Lens (4-1) et Troyes (4-2). Malgré des victoires à Nice (1-0) puis contre Lyon (2-1), le club du Rocher a perdu contre deux rivaux pour la qualification en Ligue des champions : Lille (4-3) puis Marseille juste avant la trêve du Mondial (2-3).
Depuis le retour aux affaires courantes, l'équipe de Philippe Clement avec 6 victoires et 2 nuls. C'est au niveau offensif que Monaco impressionne avec 22 buts inscrits. Le 4-4-2 appliqué est d'une précision redoutable et le PSG en a fait les frais la semaine dernière (3-1), laminé par le rythme imprimé, le pressing, les compensations défensives et la virtuosité de Wissam Ben Yedder, épaulé par Eliesse Ben Seghir, la dernière merveille du cru.
En conférence de presse mercredi, Philippe Clement a évoqué le cas de la révélation de la saison : "Eliesse a été performant contre le Paris Saint-Germain tout comme Takumi Minamino. La force de cette équipe, c'est que tout le groupe se tient prêt et est concerné. J'ai la possibilité de faire des changements à chaque poste et c'est un atout important".
De la rotation dans l'air
Les barrages de Ligue Europa arrivent dans ce moment très favorable mais, précisément, l'ASM doit-il prendre le risque d'exposer ses joueurs alors que le calendrier en championnat est particulièrement favorable avec aucun membre du Top 6 actuel à l'horizon jusqu'au déplacement à Lens le 23 avril ?
Sur la scène continentale, malgré un groupe a priori accessible pour une qualification directe, les Monégasques ont été irréguliers (3 victoires, 2 défaites, un nul), avec des tentatives de défense à 3 peu probantes et un revers notoire sur la pelouse de Trabzonspor (4-0). Dès lors, la compétition constitue-t-elle un objectif ou simplement un obstacle ?
Après avoir manqué deux fois la qualification en C1 après avoir terminé à la 3e place de L1, Monaco n'a pas envie de prendre de nouveau le risque d'une déception européenne. Et entre les lignes, on a comme l'impression que le coach belge pense surtout hexagonal et non continental : "marquer le club, ça ne passe pas uniquement par des trophées ou à un parcours européen. Le plus important c’est le chemin que tu empruntes pour y parvenir. À mon arrivée à l’AS Monaco, une des premières choses que j’ai dites au groupe c’est que ce qui importe le plus pour moi, c’est de voir des joueurs ambitieux".
À l'inverse, le Bayer Leverkusen, qui connaît une saison difficile marquée notamment par le licenciement de Gerardo Seoane et l'arrivée de Xabi Alonso pour sa première expérience à ce niveau, a besoin de la C3 pour retrouver de la confiance et s'aérer l'esprit alors que la 4e place de Bundesliga est à 10 points.
Reversé de la Ligue des champions après avoir fini terminé 3e derrière Porto et le Club Brugge mais devant l'Atlético, le club allemand jouera le coup à fond. "C’est une formation très bien organisée, très forte dans les transitions et solidaire dans les efforts, a exposé Clement. Si l’on regarde leur forme récente, ils ont obtenu quatre cleen sheets sur les cinq derniers matchs disputés à domicile, ce qui est un indicateur de la qualité de cette équipe. (...) Jeremie Frimpong et Moussa Diaby sont des joueurs très rapides, qui peuvent changer l’issue d’un match à eux seuls".
À l'heure où la Ligue Europa devient une planche de salut pour le Bayer, Monaco pense avant tout à ménager les cadres pour les joutes qui pourraient lui faire retrouver le sommet français.