Quel est le point commun entre les titres remportés à l'US Open en 2022 et à Wimbledon en 2023 par Carlos Alcaraz ? L'Espagnol n'avait pas le statut de favori. Un constat assez simpliste, mais qui peut s'avérer approprié quand on analyse le jeune crack. En effet, à chaque fois qu'il est attendu, le natif d'El Palmar craque.
L'an passé, à la Porte d'Auteuil, il est victime de crampes dans sa demie qui l'oppose à Novak Djokovic. Malgré une belle entame, il est obligé de s'incliner, étant dans l'incapacité de rivaliser. Quelques mois plus tard, il défend son titre à New York, mais se fait prendre par un grand Daniil Medvedev. Enfin, à Melbourne en début d'année, il passe totalement à côté de son quart de finale face à Alexander Zverev, laissant planer l'hypothèse que sa tête n'y était pas.
Carlos Alcaraz est-il sensible à la pression malgré les deux Majeurs remportés à 20 ans ? Effectivement, il semblerait être humain, contrairement à ses prédécesseurs extraterrestres Rafael Nadal et Novak Djokovic. Là est la marge de progression que le joueur de 21 ans doit aller chercher à l'avenir, il ne fait aucun doute. Aussi, certainement que ces deux monstres nous ont mal habitué à la normalité de ce que peut réaliser un athlète. En tout cas, pour cette édition de Roland-Garros, le numéro 3 mondial n'a pas le statut de favori, ce qui représente un poids en moins à gérer pour lui.
Inattendu et donc dangereux ?
Au regard de son passif, le contexte dans lequel il a entamé la quinzaine à la porte d'Auteuil est donc une aubaine. Avant son entrée en lice face à J. J. Wolf (6-1, 6-2, 6-1), on ne savait pas à quel niveau allait se présenter le n°3 mondial espagnol. Forfait à Monte-Carlo, Barcelone, Rome et gêné à Madrid, Carlos Alcaraz traînait une blessure à l'avant-bras droit depuis plusieurs mois. Raison pour laquelle il était attendu lors de ce premier tour.
"Mon bras est à 100 %, a-t-il avoué en conférence de presse, avant de nuancer. Mais, en fait, ça reste assez bizarre. Je dirais qu'il y a toujours un peu de peur à la frappe de coup droit. C'est toujours dans mon esprit. Tout le monde me dit que je peux y aller sur mon coup droit. Mais moi, je ne me sens pas encore aussi à l'aise qu'auparavant. Je n'arrive pas à jouer tous mes coups droits en oubliant mon avant-bras. J'essaie de les frapper à 100 %, mais j'ai le sentiment qu'il faut que je fasse encore attention. En revanche, je n'ai rien ressenti et c'est très bien pour moi. Donc, je peux dire que j'ai totalement récupéré."
Encore quelques frayeurs donc, qui devraient se dégager au fur et à mesure que l'Espagnol passe des tours. Quoi qu'il en soit, contrairement à il y a un an, où il faisait office d'antagoniste ultime pour stopper un Djokovic en méforme, l'histoire est différente cette saison pour Alcaraz. Même si cela faisait longtemps qu'il n'y avait eu aussi peu de certitudes quant à un ou des favoris clairs, le natif d'El Palmar n'entrerait probablement pas dans la discussion des plus attendus.
"Honnêtement, je suis arrivé avec peu d'attentes, a-t-il ajouté dimanche. Mais entre la semaine d'entraînement et ce premier tour, la confiance est plus élevée aujourd'hui. Mes attentes aussi probablement. On verra. Ce que je peux dire, c'est que je me suis senti incroyablement bien sur le court."
Une situation qui peut lui permettre de jouer libéré, comme à Flushing Meadows 2022 et à l'All England Lawn Tennis 2023 ? L'avenir nous le dira. Mais si sa tête va bien et si son corps supporte la pression, la promesse du tennis espagnol peut faire de grandes choses à Paris.
