Caroline Garcia à la recherche du titre à Melbourne et de la plénitude
Elle n'en est pas passée loin lors du dernier US Open, où une agressivité de tous les instants lui avait permis de survoler ses cinq premiers matches. Mais elle avait abordé sa première demi-finale majeure pétrifiée face à Ons Jabeur, qui en avait profité.
La Lyonnaise a toutefois confirmé son nouveau statut en remportant en novembre le plus beau titre de sa carrière à ce jour, les Masters de fin d'année qui regroupent les huit meilleures joueuses de la saison. "Le rêve, c'est toujours de remporter un tournoi du Grand Chelem", a-t-elle prévenu en janvier juste avant de reprendre la compétition à la United Cup, estimant même qu'il était "maintenant possible" de réaliser ce rêve.
Elle se présente à Melbourne avec deux matches et deux victoires en United Cup puis encore une au tournoi d'Adélaïde avant une défaite en quarts face à Belinda Bencic (13e).
Bilan mitigé
Un bilan qu'elle considère comme mitigé avant de se lancer dans le Majeur des antipodes qu'elle considère non pas comme un tournoi venant à la suite de sa brillante fin de saison 2022, mais bien comme un recommencement.
Le sort lui a réservé une mise en route supposée tranquille avec au premier tour la Canadienne Katherine Sebov, issue des qualifications, avant un éventuel deuxième tour bien plus piégeux contre sa compatriote Alizé Cornet.
"Je n'ai pas autant de victoires que j'espérais (en arrivant à Melbourne), mais je dois parvenir à me préparer pour l'Open d'Australie même si je ne me sens pas tout à fait au mieux", reconnaît-elle. Or justement, les sourires sur les courts et la joie retrouvée de mimer un avion en vol après ses victoires cachent des imperfections dans sa vie personnelle et tennistique.
Comme ces douze jours de vacances pris seule à Bali fin novembre et début décembre. "Deux jours avant de prendre l'avion, je n'avais pas d'hôtel. En arrivant, je me suis dit : Qu'est-ce qui ne va pas dans ma vie pour me retrouver seule en vacances ?", a-t-elle raconté dans un entretien à L'Équipe en précisant que ce coup de tête lui avait "fait du bien".
Boulimie, pleurs
Car, malgré les succès de la fin d'année 2022 qui couronnaient un retour au plus haut niveau (elle était encore 79e mondiale en mai et craignait de ne jamais se remettre d'une aponévrose du pied), la joueuse était loin de la plénitude. Elle s'en est d'ailleurs ouverte à ses fans sur les réseaux sociaux en publiant une lettre retraçant son année 2022, juste avant de partir se reposer à Bali.
"J'ai plusieurs fois été envahie par des doutes, me suis laissée submerger par le négatif, j'ai questionné l'univers, me suis dit que peut-être ma chance était passée, que je n'y arriverais plus jamais... J'ai fait des nuits blanches, des crises de boulimie, j'ai pleuré dans ma chambre d'hôtel, j'ai pleuré sur des courts de tennis, j'ai été en béquilles, j'ai juré, j'ai réappris à marcher, j'ai galéré à me chausser, j'ai souffert physiquement et mentalement...", recensait-elle.
Elle explique avoir surmonté ces problèmes psychologiques en acceptant de céder de temps à autre à une envie, par exemple de pizza. Mais elle reste à fleur de peau. Toujours sur les réseaux sociaux, elle a ainsi publié en fin d'année une photo d'elle en pleurs, prise en octobre alors que les résultats étaient là, mais qu'elle perdait son entraîneur Bertrand Perret qui l'avait remise sur la voie de la gagne et de la confiance en soi.
"C'est pour montrer que malgré tout le positif qu'il y a eu, je me suis posé énormément de questions", explique-t-elle dans L'Équipe. À Melbourne, où elle est attendue cette année comme l'une des favorites, il lui faudra maintenant trouver des réponses.