Cavendish, une carrière record avec le Tour de France en fil rouge
2008, l'irruption d'une fusée
Après une première participation manquée, Mark Cavendish crève l'écran sur les routes du Tour 2008. À 23 ans, il s'offre une première victoire d'étape à Châteauroux devant Oscar Freire et Erik Zabel. Quatre autres suivront la même année, un décollage réussi pour le "Man of Man", du nom de l'île dont il est originaire. Il confirme l'année suivante avec six victoires, dont la dernière, symbole de son ultra-domination cette année-là, sur les Champs-Elysées. Le Britannique poursuit sur sa lancée en 2010 avec cinq nouveaux bouquets. Le cru 2011 est du même tonneau, et est agrémenté d'un succès, maillot vert sur le dos, à Paris.
2009, la conquête d'un Monument
Après son entrée en matière fracassante lors du Tour 2008, Cavendish se présente au départ de Milan-Sanremo 2009 avec la pancarte du sprinteur à battre. Un statut qu'il assume pour remporter la Primavera, le seul Monument à son palmarès 15 ans plus tard.
2011, sur le toit du monde
Deux mois après avoir terminé le Tour avec cinq étapes remportées, le "Cav" se présente à Copenhague, site des Championnats du monde de cyclisme 2011, avec le plein de confiance. Sur un tracé favorisant les sprinteurs, Cavendish ne se fait pas prier et confirme sa suprématie en dominant Matthew Goss et André Greipel au terme des 260 km. Il offre au Royaume-Uni son premier maillot arc-en-ciel depuis celui glané par Tom Simspon en 1965.
2016, la piste olympique
En plus d'être un sprinteur né, Mark Cavendish a toujours été un pistard dans l'âme. Champion du monde de l'américaine en 2005 avec Rob Hayles puis en 2008 et 2016 avec Bradley Wiggins, Cavendish est allé chercher la médaille d'argent lors de l'épreuve de l'omnium à Rio en 2016.
2017, la traversée du désert
Après avoir connu un Tour 2016 faste, marqué par sa victoire lors de la première étape à Utah Beach et le port du maillot jaune, puis de trois autres succès, Cavendish souhaite enchaîner en 2017. Mais le "Cav" accumule les galères et ne retrouve pas le chemin du succès lors des courses qui comptent. La traversée du désert dure cinq ans, malgré une tentative de relance en signant chez Bahrain-McLaren en 2020.
2021, le retour en grâce
Recruté à la surprise générale par la Deceuninck-Quick Step de Patrick Lefevere alors qu'il semble plus que jamais en bout de course, Cavendish retrouve petit à petit un niveau honorable en début d'année. Il profite du forfait du finisseur maison Sam Bennett pour être au départ du Tour. La magie opère rapidement, et le sprinteur lève les bras à Fougères dès la quatrième étape. Lancé, il ajoute trois succès supplémentaires à son palmarès, dont une victoire chargée d'émotions à Châteauroux, lieu de sa première, lors de la 10ᵉ étape. Trois jours plus tard, il s'impose à Carcassonne et égale le record de victoires d'étapes dans le Tour détenu jusque-là par le seul Eddy Merckx. Il repart également de France avec un deuxième maillot vert.
2023, le dernier rêve brisé
Pas retenu par Deceuninck-Quick Step en 2022, il rejoint Astana en 2023 pour accomplir le dernier défi de sa carrière : obtenir un 35ᵉ succès et dépasser le "Cannibale". Trop juste lors des premiers sprints du Tour, il passe tout près du record absolu, battu dans les derniers mètres à Bordeaux par Jasper Philipsen lors de la 7ᵉ étape. Alors que l'espoir est permis pour les sprints suivants, Cavendish chute le lendemain, se blesse à l'épaule et doit abandonner le Tour, qu'il avait annoncé être son dernier.
2024, un record inespéré
Le Britannique change d'avis et décide de rempiler pour la saison 2024, afin de viser à nouveau un succès sur les routes du Tour. Le défi semble trop ambitieux lorsque, dès le début de la première étape, il souffre terriblement de la chaleur et vomit sur son vélo. Cavendish s'accroche et surgit comme le sprinteur qu'il est dans le final de la cinquième étape à Saint-Vulbas (Ain) pour s'imposer largement et devenir le seul détenteur du record de victoires d'étapes dans le Tour de France, avec 35 succès.