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Cléopâtre Darleux, Estelle Mossely, Amel Majri : ces sportives de haut niveau devenues mères

Julie Marchetti
Cléopâtre Darleux, Estelle Mossely, Amel Majri : ces sportives de haut niveau devenues mères
Cléopâtre Darleux, Estelle Mossely, Amel Majri : ces sportives de haut niveau devenues mèresTwitter @CleoDarleux
Souvent pointées du doigt pour des périodes d'absences engendrées par les grossesses, les femmes sportives de haut niveau luttent durant leur carrière tout en devenant mère. Encore tabou dans le monde du sport, certaines se battent pour prouver qu'on peut toujours être compétitrice tout en ayant des enfants.

Absente des circuits depuis septembre dernier, Naomi Osaka ne reviendra pas de sitôt sur les courts de tennis. Ce mercredi, la joueuse japonaise aux 4 Grands Chelems a annoncé via un poste Twitter, qu'en effet, elle ne rejouerait pas avant 2024, puisqu'elle est enceinte. 

Avant elle, beaucoup de sportives de haut niveau ont fait une pause d'une quinzaine de mois pendant et après leur grossesse, pour ensuite faire leur retour en compétition. En France, le dernier exemple de ce temps de retrait accordé à la maternité est Amel Majri. La milieu de terrain de l'Olympique Lyonnais est revenue en décembre. Elle essaie désormais de reprendre sa place au sein de l'effectif des Fenottes.

"Devenir maman quand on est sportive de haut niveau est encore un peu tabou"

L'une est handballeuse, l'autre boxeuse, mais elles ont un point commun : elles sont toutes deux championnes olympiques. Cléopâtre Darleux et Estelle Mossely évoluent au plus haut niveau sportif. Ce qui ne les empêche pas d'avoir une vie de famille qu'elles exposent autant dans les médias que sur les réseaux sociaux. 

Etre mère est une fierté mais tabou dans le monde du sport. Les sportives peuvent craindre une suspension de contrat, des mesures pour les éloigner de la compétition quand elles reviendront de leurs congés maternité,ou même les remontrances de leurs coéquipières pour des sports d'équipe. 

"J’avais peur de la réaction et de comment ça allait se passer après : l’organisation, est-ce que j’allais rester au club, retrouver mon niveau, est-ce que j’allais pouvoir continuer ma carrière ? Devenir maman quand on est sportive de haut niveau est encore un peu tabou", a expliqué Cléopâtre Darleux au Télégramme, en mai 2022.

 "J’ai eu des remarques qui aujourd’hui me choqueraient. Par exemple : "Tu aurais pu nous prévenir avant de signer ton contrat", par une personne qui n’est plus là aujourd’hui. J’ai eu beaucoup de remarques pas top et j’ai senti après un changement au niveau de ces personnes-là. Mais ce n’était pas tout le club. Avoir des enfants ne devrait pas être une condition d’un contrat. Ca veut dire quoi ? Si on le dit, on va baisser les salaires, faire un contrat moins long ? C’est bien si le club est au courant pour qu’il puisse se retourner, mais si la joueuse n’arrive pas à être enceinte, il se passe quoi ? On est trois sur le poste ? On ne peut pas tout prévoir. Comme une blessure, ça arrive".

Estelle Moselly, maman de deux enfants, partage l'opinion de sa compatriote. Interviewée par le journal l'Equipe en septembre 2022, elle a exprimé son avis sur la question. "Soit on attend la fin de sa carrière, soit on essaye de trouver un moment pendant. Pour moi, il était logique que ça se fasse après 2016".

Lâchée par son promoteur à l'annonce de sa deuxième grossesse, la boxeuse a du faire autrement et réapprendre, ensuite, à s'entraîner de manière intensive. "Pour y arriver, j'étais suivie par un préparateur physique à l'Insep et par la gynécologue de l'institut".

62% des femmes déclarent qu'avoir un enfant pendant une carrière sportive n'est pas réalisable

"Si, pour le deuxième, il ne m'a fallu que quatre mois pour remontrer sur le ring, j'avais eu beaucoup plus de mal à revenir en forme après mon premier enfant. Je ne savais pas si j'allais reprendre la boxe. L'inconvénient d'être livrée à soi-même comme ce fut mon cas après Rio, c'est qu'on évolue aussi en dehors de tout cadre fédéral. Psychologiquement et économiquement, ça peut être difficile à gérer", a soutenu Estelle Mossely

De tels exemples n'encouragent pas vraiment les sportives à opter pour une grossesse. Pire : d'après un chiffre d'enquête effectuée par le Ministère des sports en 2021, 62% des femmes sondées ne seraient pas capable d'avoir un enfant pendant leur carrière. Pourtant, Estelle Mossely, comme Cléopâtre Darleux ont réussi à se hisser à nouveau au haut niveau, dans leurs sports respectifs, tout en gérant leur vie de famille. 

En parler reste la meilleure des solutions pour casser le tabou et la méfiance dont les sportives sont victimes. La championne olymique de handball 2021 a même décidé de faire de la sensibilisation en écrivant un livre à ce sujet : Vivre selon ses valeurs avec Cléopâtre Darleux.

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