Contre le Borussia Dortmund, Sampaoli doit réaliser un premier miracle avec Séville
Sampaoli II, le retour. Pour la suite de la série dont la saison 1 s'est achevée il y a 5 ans, l'Argentin a un sacré défi à relever : sauver Séville. Ni plus ni moins. La 4e année de Julen Lopetegui à Nervión a été celle de trop, comme tout le monde, y compris lui-même, le pressentait. Avec 5 points en 7 journées, les Andalous n'étaient plus au diapason de leur entraîneur et un changement était requis. Les dirigeants du club l'ont compris très tôt et ont courtisé l'ancien entraîneur de l'OM pendant un mois, jusqu'à le convaincre de revenir au Sánchez-Pizjuán. Sa première partie de saison en 2016-2017 est restée dans les mémoires, assurément plus que les quatre derniers mois, avec la piteuse élimination en 1/8 de finale de Ligue des Champions contre Leicester et la fin en roue en libre avec un Jorge Sampaoli tout à sa joie de devenir le sélectionneur de l'Argentine pour le Mondial.
Marcao, la solution en défense ?
Cette fois-ci, il n'y aura pas de rêve de titre de champion. Car c'est de sauvetage dont il est question. Sportif et économique. Ce mardi, la première mission du Sabio de Casilda est de sauver les meubles contre le Borussia Dortmund, un club qui ne réussit pas spécialement à Séville puisque le BVB avait remporté le 1/8 de finale en 2020-2021 et a enfoncé le clou la semaine dernière en Espagne (4-1). En d'autres termes, Nervión compte 1 seul point, acquis sur la pelouse de Copenhague (0-0) et ne doit sa 3e place qu'à une meilleure différence de buts avec le club danois.
La première obligation pour Sampaoli est de trouver une solution sur le plan défensif. Samedi contre l'Athletic (1-1), Marcao a disputé ses premières minutes officielles avec le club. Un retour qui ne peut être négligeable, sachant que les départs conjugués de Diego Carlos et Jules Koundé n'ont pas été pleinement compensés. Jusqu'à présent, la charnière a beaucoup changé, avec Nemanja Gudelj, Karim Rekik, Tanguy Nianzou Kouassi et Kike Salas. Sans grand succès. Avec 14 buts encaissés, Séville a perdu sa solidité alors que c'était sa force la saison dernière, avec 30 buts pris en 38 journées. En C1, c'est encore pire : au Sánchez-Pizjuán, Manchester City et le Borussia Dortmund en ont mis 4 chacun.
Contre le club allemand, Sampaoli pourrait aligner la même défense que face à l'Athletic avec Gonzalo Montiel à droite, Alex Telles à gauche et un binôme José Ángel Carmona-Marcao dans l'axe. Cela ferait remonter Gudelj au milieu de terrain, son poste de prédilection.
Déjà tourné vers le mercato d'hiver
Dans l'animation offensive aussi, le chantier est immense. Incapable de proposer de l'intensité, les Andalous n'ont marqué que 8 buts en Liga. Lopetegui a donné les clefs à Isco Alarcón, avec le risque qu'il s'essouffle et manque de rythme. Pour Sampaoli qui fait du sacrifice et du mouvement perpétuel des vertus cardinales, les possibilités sont très réduites d'ici la trêve du Mondial à la mi-novembre. Les solutions en pointe paraissent limitées avec Youness En-Nesyri, Kasper Dolberg et Rafa Mir. Dans le coeur du jeu, seul Óliver Torres surnage, alors qu'il était en première ligne sur la liste des transferts. La planification sportive douteuse de Monchi est sévèrement remise en cause par l'afición, au point que celle-ci réclamait son départ plutôt que celle de Lopetegui.
Ce n'est pas pour rien que l'ancien sélectionneur du Chili a bien accepté de revenir, à condition d'avoir les coudées franches dès le mercato hivernal. Vu qu'il est parti de l'OM pour des divergences avec Pablo Longoria, divergences qui ressemblaient à la folie des grandeurs (il réclamait la venue d'Antoine Griezmann, rien que ça) pour disputer la Ligue des Champions dans les meilleures conditions, cela promet un bon casse-tête pour les dirigeants sevillistas qui ont bien compris que, selon toute vraissemblance, il n'y aura pas de Top 4 et donc pas de manne financière supplémentaire. Le quotidien sportif sévillan Estadio Deportivo évoque Gabigol Barbosa qui évolue à Flamengo et Chimy Ávila d'Osasuna. Et pour ajouter du physique au milieu, le nom de Gerson est avancé. Actuellement en délicatesse avec Igor Tudor à l'OM, le Brésilien pourrait avoir des envies d'ailleurs rapidement. Mais acheté 20M€, il y a peu de chance de le voir partir avec un rabais. En attendant, Sampaoli devra faire avec ce qu'il a pour rebâtir un collectif digne de ce nom et retrouver un état d'esprit conquérant. La Coupe d'Europe peut servir d'exutoire avec désormais plus grand-chose à perdre et tout à gagner.