Copa del Rey : avec un triplé de Benzema, le Real Madrid humilie le Barça et va en finale
CAMP NOU - Avec un avantage d'un but conquis à Santiago-Bernabéu le 2 mars dernier (1-0), le FC Barcelone recevait le Real Madrid pour la 1/2 finale retour de Copa del Rey, 5e et dernier Clásico de la saison 2022-2023. Vainqueur des 3 derniers épisodes, tous disputés en 2023, le club blaugrana se présentait devant son public avec de nombreux cadres blessés (Andreas Christensen, Frenkie de Jong, Pedri et Ousmane Dembélé). Capables de déjouer tous les pronostics avec un jeu essentiellement concentré sur les tâches défensives à l'aller, les hommes de Xavi Hernández s'attendaient à une opposition revancharde, surtout après la défaite en Liga la 19 mars dans les arrêts de jeu (2-1) et quasiment synonyme de titre.
Un Barça possessif mais inoffensif
Comme face à Valladolid en championnat (6-0), Carlo Ancelotti a aligné un trio Rodrygo-Benzema-Vinicius en attaque, positionnant Fede Valverde devant la défense et Eduardo Camavinga latéral gauche.
Dès la 2e minute, le Barça a animé le Camp Nou. Décalé devant la surface par Franck Kessié, Sergi Roberto a centré sur Raphinha, contré in extremis par Camavinga. Dans la continuité, sur un centre de Gavi, joueurs comme public ont réclamé un penalty pour une main, refusée par l'arbitre avec l'appui de la VAR.
Comme à l'accoutumée, Vinicius a retrouvé son ennemi préféré, Ronald Araújo qui a marqué son territroire sur une première intervention musclée dans le camp merengue (5e). Déjà en évidence, Raphinha a ensuite piqué le ballon à Camavinga, alertant ensuite Robert Lewandowski qui a été contré sur son tir (6e). Clairement, le Barça voulait être maître du terrain avec un pressing oppressant, laissant au Real Madrid, le rôle de challenger soucieux de contre-attaquer en cherchant la verticalité sur les côtés. C'est ce qui s'est passé à la 11e minute quand Valverde a lancé Rodrygo côté droit et dont le centre repris par Vinicius a été taclé miraculeusement par Araújo. Quelques secondes plus tôt, à la 10e minute évidemment, le stade avait scandé le nom de Lionel Messi, une preuve d'amour qui n'a pas dû laisser la Pulga de marbre.
Très tôt, les relances de Marc-André ter Stegen ont constitué une difficulté pour les Madridistas, partagés entre leur volonté de presser le gardien, au risque d'être mis hors de position par un dégagement long. À ce titre, le placement de Kessié s'est révélé précieux pour orienter. Cela a notamment permis de trouver des décalages côté gauche où la vitesse d'Álex Baldé prenait le pas sur Dani Carvajal. Ce n'est pas anodin si, à la 14e minute, le latéral gauche a trouvé la tête de Raphinha, sans danger pour Thibaut Courtois. Pendant l'essentiel de la première période, le jeu du Barça a été intéressant, rapide, intense mais sans influence dans le dernier tiers du terrain.
Toujours capable de transformer une possession en apparence anodite en but, le Real Madrid a fait trembler le club blaugrana sur un centre de l'extérieur du droit de Vinicius repoussé par Ter Stegen (23e), puis sur une ouverture de Carvajal tout proche de profiter à Rodrygo (24e).
Premier joueur recherché, le Brésilien a fait preuve de beaucoup de nervosité (il a reçu un jaune après une altercation avec Gavi, lui aussi averti), ce qui n'a pas améliorer sa cote de popularité en Catalogne et, surtout, ne lui a pas fait contribuer à effectuer de meilleur choix. Peu en vue, Karim Benzema lui a prêté main forte lors d'une inscurion dans la surface (33') suivi d'une occasion pour le Français, servi au second poteau par Toni Kroos dans un angle trop aigu pour contraindre ter Stegen à une intervention difficile.
Vini et Benzema maîtres du Camp Nou
Un Clásico, ça peut aller très vite. À la 45e minute, alors que les arrêts de jeu débutaient, Lewandowski a eu la balle du 1-0 au bout du pied. Parade exceptionnelle de Courtois, contre express et, au bout, l'ouverture du score de Vinicius, pour une fois sans Araújo sur le porte-bagages qui, malgré le retour de Jules Koundé, a pu conclure sur un service de Benzema. Du Madridismo pur sucre, qui a plié sans rompre avant de piquer. Et pour Vinicius, une réponse éclatante aux imbéciles qui criaient "va mourir" aux abords du stade avant le match.
Les comptes étaient remis à zéro pour la 2e période. La physionomie du match a semblé évoluer d'emblée avec un dribble létal de Vinicius sur Araújo, sans conséquence pour le Barça mais qui indiquait peut-être un changement de psychologie de part et d'autre. Cela s'est vérifié. Amorphes, les Culés ont sombré sur un but de Benzema, qui ne pouvait manquer l'offrande de Modric dans la surface (49e). Désormais éliminé, le club blaugrana avait l'obligation de répliquer. Baldé a chauffé les gants de Courtois, attentif (51'). Raphinha s'est ensuite mesuré à Camavinga qui a eu le dernier mot et qui devrait se méfier avec ce genre de performance qui risque de l'ancrer à ce poste (53'). Sur le corner qui a suivi, Araújo a surgi au 1er poteau, sans cadrer. Raphinha a eu un autre ballon sérieux dans la surface mais c'est cette fois David Alaba qui a fermé l'angle et contraint le Brésilien tirer du droit et de manière imprécise (54'). Puis Araújo, encore lui, a débordé côté droit, a perdu la balle dans la surface avant de la récupérer et de frapper de l'extérieur du droit, sans cadrer (55').
Mais alors que le Camp Nou rugissait, Vinicius a augmenté la puissance de la clim' en provoquant un penalty sur une faute inutile de Kessié. Benzema a transformé la sentence sans trembler (59').
Encore une demi-heure à jouer et l'addition devenait très salée pour le Barça. Ansu Fati est entré à la place de Kessié... et ça a failli être pour rien car, sur une relance abjecte de Marcos Alonso, Modric a manqué le 4-0 et Vinicius a été proche de convertir le tir du Croate en passe décisive (60e). Comme si le Real Madrid se vengeait des trois derniers Clásico perdus et un peu aussi de sa première période qui, hormis le but, n'avait pas été sensationnelle collectivement. Cette fois-ci, la maîtrise était totalement merengue. Tempo, précision, réalisme : tout y était et le poids des absents côté catalan était désormais accablant pour Xavi.
Perdus sur le terrain, à l'image de Ferran Torres, absolument catastrophique, et en proie à des atermoiements défensifs, les Blaugranas ont pris un bouillon terrible. Benzema, après une erreur de Koundé, a manqué le cadre (77') et il a fallu une parade au sol de ter Stegen pour empêcher Marco Asensio, nouvel entrant, d'humilier le rival de toujours (78'). Une question de secondes. Après une nouvelle perte de balle de Torres -convaincu qu'il peut déborder alors qu'il en est incapable, face à Alaba, Vinicius s'est projeté avant d'offrir un triplé à Benzema (80'), le 2e en 4 jours après celui contre Valladolid.
Etrangement, Vinicius est sorti de ses gonds alors qu'il avait fait la preuve de sa supériorité, ce qui a provoqué des tensions sur le terrain et également la sortie préventive du Brésilien par Ancelotti. L'occasion pour les bas du front d'en remettre une couche dans leurs chants. Le Camp Nou se vidait. Il n'y aura pas "triplé espagnol" cette année pour les Blaugrana. Le parfum des matches aller-retour sublime toujours autant le Barça. Du côté de Chelsea, il y a de quoi être très inquiet.