De retour sur le Dauphiné, Remco Evenepoel a un coup à jouer à quatre semaines du Tour
"Mon ressenti au jour le jour sera plus important que le résultat. Je vais devoir être patient", a souligné Remco Evenepoel ce samedi à la veille du départ de Saint-Pourçain-sur-Sioule. Jusqu'à dimanche prochain, les deux grands leaders que sont Primož Roglič et Evenepoel vont se retrouver alors que le Tour de France débute dans moins de quatre semaines.
Une répétition générale donc, comme certaines courses le permettent avant la quête annuelle du Graal sur les routes de l'hexagone. Malgré le plateau XXL qui attendent les spectateurs à partir du 29 juin, certains nagent en plein doute, la faute à une vilaine chute sur le Tour du Pays basque début-avril.
Ce qui a pour conséquences de laisser le flou sur l'état de forme des favoris. Ainsi, le coureur de 24 ans de la Soudal Quick-Step s'est montré très prudent en s'adressant aux médias ce samedi. "Je vais devoir être patient", a-t-il indiqué en visioconférence, d'autant qu'il a confié n'avoir pas étudié le parcours de cette 76ᵉ édition du Critérium du Dauphiné. Une course remportée par Jonas Vingegaard l'année dernière, mais dont l'absence est remarquée puisque le Danois est toujours blessé.
Une impasse également faite par un autre grand favori : Tadej Pogačar. Le Slovène vient de remporter le Giro avec brio et a logiquement opté pour le repos alors qu'il vise le doublé sur le Tour… tout comme Evenepoel. "Il ne commence que dans un mois et se termine dans sept semaines. C'est pour ça aussi qu'on ne voulait pas se précipiter."
"Je veux juste retrouver le rythme de la course et si je termine la semaine en meilleure forme que je ne l'ai commencée, alors ce sera une semaine réussie", a pourtant signalé Remco. Face à Roglič, le Belge a une carte à jouer. L'idée est de marquer les esprits puisque la concurrence n'est pas au complet en vue de la Grande Boucle. Oui, le coureur de la Soudal Quick-Step a des ambitions pour le général, mais souhaite visiblement prôner la patience.
Tirer son épingle du jeu
"On a pris le temps pour se soigner. Si je prends le départ du Dauphiné, c'est que je suis prêt à nouveau à courir. Mais la forme, c'est une autre histoire", a insisté, lors d'une visioconférence de presse, le Flamand qui s'est préparé lors d'un stage en altitude dans la Sierra Nevada espagnole.
Cela signifie qu'il est prêt, mais qu'il ne veut pas se mettre la pression. Et, cela peut se comprendre si l'on prend en compte le fait que son a été "vraiment endommagé". Evenepoel, qui sent encore une sensation d'inconfort au niveau de l'omoplate, "surtout sur un vélo de contre-la-montre", va passer "un bon test" lors du chrono mercredi prochain. Car, oui, il sait tout de même que "la quatrième étape sera un contre-la-montre".
"Je n'ai pas regardé le parcours du tout, je sais seulement que la quatrième étape sera un contre-la-montre et que les dernières seront difficiles. Ça donne une idée de mon niveau d'attentes pour cette course."
En attendant, il va devoir faire face à de beaux pourcentages à partir de ce dimanche et ce sera un bon test pour lui. On connaît ses qualités de coureur complet, il va être intéressant de le voir en action sur une telle course. Mentalement, il peut très bien faire peur à Pogacar. "Il est spécial, un talent unique. C'est le meilleur coureur du monde et si quelqu'un peut faire le doublé Giro-Tour c'est Pogi", a estimé Evenepoel, qui pense "toute la pression sera sur Team UAE" le mois prochain.
Des constats très intrigants alors que cette Grande Boucle 2024 va réunir un très beau casting pour la première fois depuis longtemps. Avant ça, il y a donc ce Dauphiné pour les deux leaders de la Soudal et de la Bora - "une idole" qu'Evenepoel "admire" et qu'il est "content" de retrouver -, mais attention aux outsiders…
En effet, une fenêtre de tir s'ouvre pour le Belge. Néanmoins, des coureurs comme Sepp Kuss, Juan Ayuso ou encore Carlos Rodriguez ne sont pas à négliger.