"Tu rates ton Tour de France, tu rates ta saison", selon David Gaudu
Le Finistérien de Groupama-FDJ, désormais installé dans le Sud, explique, dans un entretien à l'AFP, qu'il ne veut pas "revivre le Dauphiné" de l'an passé fini à une anonyme trentième place.
Mais il espère surtout briller sur le Tour (29 juin-21 juillet) où il reste sur deux Top 10 (4e et 9e) avec l'envie de "courir plus libéré" que par le passé.
Dans quel état d'esprit abordez-vous le Dauphiné ?
"Avec l'équipe on n'a pas envie de revivre le Dauphiné de l'an passé. Cela avait été très difficile. Je ne me fixe pas d'objectif au classement général mais si on arrive à aller faire Top 10, voir se rapprocher du Top 5 certains jours, sans être au pic de forme, c'est le top du top".
Le Dauphiné reste d'abord une course de préparation ou c'est un objectif en soi ?
"C'est entre les deux. On a envie d'être présent mais sans être en pic de forme non plus parce que si c'est pour craquer en troisième semaine du Tour derrière..."
Faire un podium sur le Dauphiné, voire un jour le gagner, ça compte quand même ?
"Oui, c'est sûr. Gagner le Dauphiné c'est un truc de ouf. Mais il ne faut pas se tromper. Si tu es inexistant au Tour derrière, ta saison est ratée".
Même si vous devenez le premier Français à gagner une course par étapes World Tour depuis 2007 ?
"Depuis Christophe Moreau (au Dauphiné justement). Ben oui, ta saison est quand même ratée si tu rates ton Tour".
Le Tour de France écrase vraiment tout à ce point ?
"C'est le Tour (rires). C'est LA course".
Quelles seront vos ambitions en juillet ?
"L'an passé, on avait un objectif (podium, ndlr) qui était supérieur à l'année d'avant, ce qui était normal. Là, on ne se fixe pas d'objectif au classement général. J'ai envie de courir plus libéré. J'aurai moins d'équipiers avec moi car l'équipe voudra aussi gagner des étapes, ce n'est plus arrivé depuis 2019. Donc ça va mixer un petit peu tout. Si un jour, je peux me retrouver dans une échappée pour aller chercher du temps et une étape, ce sera avec plaisir".
Vous terminez généralement bien en troisième semaine. Elle sera très dure cette année. Vous avez regardé le parcours ?
"Je connais la troisième semaine par cœur parce que ce sont les routes que j'ai toujours sillonnées. J'ai toujours bien fini en troisième semaine, c'est vrai, et celle-là va être terrible. On verra. Déjà on termine pas loin de la maison, à Nice. Je pourrais dire à mes enfants que papa a fait un chrono sur le Tour le dernier jour".
Est-ce que sera un Tour de France plus ouvert après les graves chutes de plusieurs leaders ?
"Compliqué à dire. Ca dépend vraiment de comment ils vont arriver au Tour. Pogacar va vouloir les tester d'entrée de jeu. Mais il ne faut enterrer personne. Moi je fais comme si tout le monde était à 100%".
Vous avez suivi Tadej Pogacar sur le Giro ?
"Un peu, oui. Il était le plus fort et n'a pas laissé beaucoup d'étapes aux autres. Il a bien géré sa course. Il s'est mis à 100% sur ses accélérations. Après, une fois que les écarts étaient faits, il était en totale gérance, à l'image d'un Van der Poel sur les cyclo-cross de début de saison".
Il est capable de faire le doublé Giro-Tour ?
"Oui bien sûr. Il est en forme depuis début mars et il est capable de l'être jusqu'à fin juillet".