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Deux ans après sa révélation sur Gand-Wevelgem, Biniam Girmay doit encore apprendre

Sébastien Gente
Retour au top pour Biniam Girmay ?
Retour au top pour Biniam Girmay ?AFP
Biniam Girmay avait écrit l'histoire voilà deux ans en remportant Gand-Wevelgem et en se révélant aux yeux du monde du cyclisme. De retour sur les terres de son exploit, il a une belle occasion de revenir au sommet.

L'histoire. Voilà ce qu'avait écrit Biniam Girmay le 27 mars 2022. Auréolé d'un début de saison prometteur, il n'était pourtant pas attendu à pareille fête. Pourtant, deux jours avant Gand-Wevelgem, il avait déjà bluffé le peloton en prenant la 5ᵉ place de l'exigeante E3 Saxo Classic, arrivant dans un groupe de spécialistes des Flandriennes (Stefan Küng, Dylan van Baarle, Tiesj Benoot, Kasper Asgreen…) pour signer une performance notable. 

Mais ce n'était rien comparé à la suite. Car ce jour-là, il faisait face notamment à la redoutable armada Jumbo-Visma, menée par Wout Van Aert, vainqueur deux jours plus tôt, à tous les coureurs susmentionnés, ainsi que d'autres spécialistes comme Yves Lampaert, Sep Vanmarcke ou Jasper Stuyen, et dans sa propre équipe (Intermarché - Wanty - Gobert Matériaux), il n'était pas détonnant de considérer l'expérimenté Alexander Kristoff comme le leader. 

Et, quand Wout van Aert a posé son attaque dans la dernière ascension du Kemmelberg, à une trentaine de kilomètres de l'arrivée, cela semblait en être fini du suspense dans cette course. Mais le Belge, moins aérien qu'à l'accoutumée, ne faisait pas la différence, et un regroupement général s'opérait. Moment choisi par son coéquipier, un certain Christophe Laporte, pour tenter sa chance. Moment surtout parfait pour Girmay de suivre le mouvement. 

Laporte, Girmay, Dries Van Gestel et Jasper Stuyven : voilà le quatuor qui s'extirpe à la pédale et qui va se jouer la gagne. Du velours pour le Français, pense-t-on. Mais c'est malheureusement lui qui se retrouve en tête au moment de l'emballage, et l'Érythréen en profite pour lancer son sprint à 250 mètres de la ligne. Sa pointe de vitesse est alors méconnue, mais elle est redoutable : jamais le Tricolore ne le remontera. 

L'histoire écrite, c'est celle de Biniam Girmay qui devient le premier coureur africain à remporter une classique World Tour. Une performance inattendue ? Oui, clairement, même s'il s'était signalé favorablement depuis quelque temps déjà. Surprenant 2ᵉ du Trofeo Laeguglia en 2020 alors qu'il était dans une obscure formation continentale, Intermarché - Wanty - Gobert Matériaux se jette sur lui et lui propose un contrat. Il rend la confiance avec une victoire dans la Classic Grand Besançon Doubs et surtout un titre de vice-champion du monde espoirs sur route en 2021. Mais de là à le voir gagner une classique flandrienne… 

Sur sa lancée, il participe à son premier Grand Tour, le Giro. Objectif victoire d'étape, un objectif autour duquel il tourne autour un bon moment, alignant pas moins de cinq Top 5 avant d'enfin triompher sur la 10ᵉ étape en s'offrant au sprint Mathieu van der Poel, excusez du peu. Mais ce qui reste en mémoire, c'est cet incident sur le podium, quand il prend le bouchon de champagne pleine poire, un accident qui fait d'abord rire avant que l'on apprenne qu'il doit renoncer à la suite de la compétition. 

Mais malgré tout, on pensait sa carrière lancée. Deux ans après, on reste un peu sur notre faim. Certes, il a gagné quelques courses çà et là, notamment une étape sur le Tour de Suisse 2023, mais il avait totalement raté sa campagne flandrienne. Lui-même ne se voilait pas la face l'an dernier au moment de défendre son titre sur Gand-Wevelgem, dans une interview auprès de In de Leiderstrui

"L'année dernière, j'ai soudainement obtenu de bons résultats, mais j'ai encore beaucoup de choses à améliorer. Les attentes sont parfois très élevées, mais les gens peuvent oublier mon âge et mon expérience. Je n'ai pas grandi avec les pavés, mais j'y ai été confronté lorsque je suis arrivé en Europe. C'était quelque chose de complètement différent pour moi."

Petit à petit, il apprend, et surtout le plus dur : performer lorsqu'on est attendu. Le début de saison en Australie a été bon, avec une victoire sur la Surf Coast Classic et deux podiums sur le Down Under Tour, mais on l'attend forcément sur le terrain des classiques; car quand on regarde l'effectif de la formation Intermarché - Wanty, il en est indiscutablement le n°1 sur les courses d'un jour. 

Un leader en développement, cela peut paraître ambigu. Mais c'est le prix à payer quand on est un coureur talentueux appartenant à une équipe qui possède l'un des plus petits budgets du peloton World Tour. Au lieu d'être lieutenant dans une grosse écurie en attendant qu'on lui donne sa chance, Biniam Girmay apprend à la dure avec quelques vétérans de bon conseil. Et comme il le dit lui-même, "le plus important, c'est que j'aime vraiment courir". Ce que l'on vérifiera cet après-midi sur Gand-Wevelgem

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