Giro 2023 : que faut-il attendre des Français engagés en Italie ?
Ne nous faisons pas trop d'illusions, cette année sur le Giro, il n'y a malheureusement que très peu de chances de voir un Français triompher. Face à des coureurs en feu comme Evenepoel ou Roglic, hormis les outsiders derrière, même Thibaut Pinot ne semble pas parer à jouer les premiers rôles.
Néanmoins, les Tricolores présentent quelques atouts qu'ils pourraient bien mettre en valeur. Zoom sur un quator prometteur.
Thibaut Pinot, finir en beauté
Il prendra sa fin de retraite à la fin de la saison, il ne reste que quelques mois à Thibaut Pinot pour performer aux yeux du monde entier. À presque 33 ans, celui qui arrive en leader de la Groupama-FDJ va disputer son 3e Giro, après 2017 et 2018. Il y a six ans, il avait fini au pied du podium qui avait vu une édition remportée par Tom Dumoulin devant Nairo Quintana et Vincenzo Nibali. Le Français avait été loin d'être ridicule, mais avait dû s'incliner lors de l'ultime étape sur un contre-la-montre.
On le sait, ce n'est pas son exercice préféré, mais Pinot va tout de même tenter de figurer du mieux possible ce samedi. Ensuite, nul doute qu'il risque de nous faire plaisir devant nos écrans. Par le passé, sans succès sur un Grand Tour, l'ancien très grand espoir du cyclisme français a tout de même réussi à faire vibrer ses supporters sur des courses de trois semaines.
L'objectif est donc de batailler avec les meilleurs en montagne, de décrocher au moins une victoire d'étape et pourquoi pas jouer le podium. Il y a quelques jours, Pinot a terminé le Tour de Romandie à la 5e place, durant lequel il a montré de belles choses. Ce qui laisse croire qu'il sera capable de faire encore mieux sur les routes italiennes.
Pavel Sivakov, le bon lieutenant ?
Lui aussi a toutes ses chances pour finir dans le top-10, ou du moins, de tenter de jouer les premiers rôles, Pavel Sivakov va disputer son 4e Giro. 9e en 2016 et 16e l'année dernière, celui naturalisé il y a un a les qualités pour jouer sa carte à fond parmi Ineos.
En effet, il n'est pas le leader et in fine, il est amené à aider Tao Geoghegan Hart en montagne. Mais il pourrait tout de même être dans le coup pour des victoires d'étapes, au moins durant la 1re semaine, notamment dans le massif des Apennins lors de la 7e étape. À noter que Sivakov n'a qu'une 9e place sur Paris-Nice comme fait d'armes cette saison. Néanmoins, il semble en forme et il ne serait pas étonnant de le voir tenter des attaques en montagne.
À presque 26 ans, il est peut-être temps pour lui de se révéler pour de bon, lui qui n'a jamais fait mieux sur un Grand Tour depuis sa 9e place sur le Giro 2016.
Warren Barguil, la découverte du Giro
Habitué à la Grande Boucle, ainsi qu'à la Vuelta dans une moindre mesure, Warren Barguil n'avait jamais été au départ d'un Giro. Pourtant, à 31 ans, c'est probablement le meilleur moment pour lui d'aller au bout d'une course de trois semaines. Ces deux dernières saisons particulièrement, le Français avait dû jeter l'éponge lors des Tours de France 2021 et 2022.
Sur ce Tour d'Italie, il a l'occasion d'enrichir son palmarès, lui qui a déjà gagné sur les deux autres Grands Tours. Leader d'Arkéa-Samsic, il va pouvoir encadrer certains autres jeunes coureurs tricolores qui découvrent également le Giro. Cette édition 2023 risque d'être placée sous le signe du plaisir.
10e de la Flèche-wallonne, il y a quelques semaines, Barguil n'est pas dans la forme de sa vie, mais on espère le voir tenter des attaques en montagne pour faire vibrer ses supporters.
Aurélien Paret-Peintre, pour le panache
Lui aussi n'a pas une grande expérience du Giro, mais peu importe, Aurélien Paret-Peintre a tout du coureur présent pour le panache. Combatif, il arrive en Italie avec son frère Valentin pour espérer bousculer le peloton. Tout comme Barguil, à 27 ans, Paret-Peintre va mener une petite colonie de tricolores sur les routes du Giro.
Pour beaucoup, c'est une première, à l'image d'Alex Baudin et de Paul Lapeira. 2e du Tour des Alpes-Maritimes et du Var en février, "APP" a été plus qu'intéressant sur les premières grandes courses du début de saison - 11e sur Paris-Nice, 13e du Tour des Alpes et 18e de Liège-Bastogne-Liège. Jamais vainqueur d'une étape d'un Grand Tour, c'est donc le moment pour lui de glaner le plus beau succès de sa carrière d'ici le 28 mai.