Giro d'Italie - étape 13 : les choses sérieuses commencent à Crans Montana
Finie la montée au sommet du Grand-Saint-Bernard. Trop de neige. Néanmoins, pour la treizième étape du Giro d'Italia, la première dans les Alpes, ce n'est pas une perte très grave.
Pour les sensations fortes, en effet, il faudra encore attendre les Croix de cœur et surtout la dernière ascension de la journée vers Crans Montana, où ils arriveront 199 kilomètres après être partis de Borgofranco d'Ivrea et avoir franchi 5100 mètres de dénivelé.
"Compte tenu des chutes de neige exceptionnelles et du risque d'avalanches, il est annoncé que la course ne passera pas par le col du Grand-Saint-Bernard, mais par le tunnel", explique le communiqué des organisateurs, qui confirment également la nouvelle ascension la plus élevée de cette édition. La Cima Coppi sera donc déplacée à l'arrivée des Tre Cime di Lavaredo, la montée du Grand Saint-Bernard restera un GPM de 1ʳᵉ catégorie, et les points seront attribués en conséquence.
En cas de passage par le Gran San Bernardo, les coureurs seront confrontés à 25,7 km de montée constante, avec des pentes moyennes somme toute faibles, de l'ordre de 5 %, jusqu'à une altitude de 1878 mètres au-dessus du niveau de la mer.
La descente, comme nous l'avons dit, est longue et une fois dans la vallée, il n'y aura même pas un moment de repos. Ainsi, le groupe, à l'exception des courageux habituels de la journée, arrivera compact au pied de la Croix de cœur. Là, la route recommence à grimper : 15,5 kilomètres à une pente moyenne de 8,6 % avec des pointes à 13 %.
Les premières attaques pourraient arriver à un kilomètre du sommet, mais même dans ce cas, il faudra attendre la fin pour voir si, vu l'état de la route glacée, l'organisation ne décidera pas d'éviter ce tronçon également.
Si tel était le cas, le coup porté à la course serait très dur, car indépendamment d'une éventuelle attaque, les virages en épingle à cheveux de La Croix sont un spectacle tant pour ceux qui courent que pour ceux qui les vivent au bord de la route ou à la télévision.
Les 20 kilomètres de plat qui séparent la fin de la deuxième descente du début de l'ascension finale pourraient décourager une attaque sur la Croix. Mais les difficultés ne s'arrêtent pas là. Bien au contraire. Il est en effet presque certain que ce sont les 13 kilomètres de l'ascension menant à Crans Montana qui offriront des sensations fortes et du spectacle, non seulement en termes de paysage, mais aussi en termes de compétition.
Avec une pente moyenne de 7 % et un maximum de 13 %, la première partie comporte de nombreux virages en épingle à cheveux et peut inviter à l'offensive. C'est le premier rendez-vous dans les Alpes, le premier vrai face-à-face entre les favoris.
Difficile de dire si l'un d'entre eux pourra faire la différence, même si dans la montée des Capucins, Primoz Roglic a montré qu'il avait une vitesse supplémentaire quand la route monte. Attention également à Joao Almeida, qui pourrait officiellement présenter sa candidature à la victoire finale dans la montée même de Crans Montana.
Mais les hommes d'Ineos, l'équipe du leader Geraint Thomas, pourraient rendre la journée si difficile que le Slovène (deuxième à 2 secondes) et le Portugais (troisième à 22 secondes), les deux poursuivants les plus immédiats du maillot rose, devraient économiser leur énergie pour les deux autres étapes alpines prévues la semaine prochaine, avant le contre-la-montre final de samedi.
Et c'est pourquoi ce pourrait être le jour d'un outsider à Damiano Caruso qui a besoin d'un exploit pour faire comprendre que celui qui veut gagner le Giro devra aussi composer avec lui.