La Vuelta 2023, un trio de favoris pour un grand cru en perpsective ?
Nous y sommes, nous voici au pied du dernier Grand Tour de cette saison 2023. Après la victoire de Primoz Roglic au Giro en mai et celle de Jonas Vingegaard au Tour en juillet, la formation Jumbo pourrait réaliser un accomplissement historique : remporter les trois tours sur la même année. La Sky entre 2017 et 2018 en avaient remporté quatre – grâce à Christopher Froome et Geraint Thomas –, mais c'était à cheval sur deux années.
À présent, il semble qu'un seul homme soit en mesure d'arrêter l'équipe en jaune : Remco Evenepoel. Le vainqueur de la dernière Vuelta remet son titre en jeu, mais un coureur vient marcher sur ses plates bandes en cette fin d'été : Vingegaard. Vous l'avez compris, un sacré trio devrait se former pour ravir le maillot rouge.
Attention, le bulldozer Jumbo approche
Robert Gesink, Wilco Kelderman, Sepp Kuss ou encore Dylan van Baarle, tels sont les coureurs qui vont s'élancer de la Catalogne ce samedi du côté de la Jumbo. Particulièrement forts pour mener le peloton peu importe le pourcentage ainsi que pour épauler leur leader lorsque cela grimpe, ces quatre hommes risquent d'en larguer plus d'un.
On le voit ces dernières saisons et spécifiquement sur la Grande Boucle depuis deux étés, Vingegaard est particulièrement bien accompagné lorsqu'il s'agit d'aller ravir le maillot de leader. Et sur ce Tour d'Espagne, les quatre mousquetaires vont se comporter tels de magnifiques rampes de lancement pour le Danois ainsi que pour Roglic. En effet, les deux coureurs, vainqueurs de six Grands Tours à eux deux vont se partager le leadership de la Jumbo pour espérer détrôner Evenepoel.
Pour le double vainqueur du Tour de France, l'objectif est de revenir sur la Vuelta après la découverte en 2020 (il avait fini 46ᵉ en accompagnant Roglic jusqu'à Madrid). Mais surtout, espérer nourrir de belles ambitions au général. Seuls trois cyclistes ont réalisé le doublé Tour-Vuelta la même année dans l'histoire (Jacques Anquetil, Bernard Hinault et Froome). Il fait donc partie des favoris, mais son coéquipier est également ambitieux.
Pour le Slovène, l'idée est de prendre sa revanche sur "le petit cannibale" après son abandon sur chute l'année dernière – alors qu'il était 2ᵉ au général à l'issue de la 16ᵉ étape. S'il triomphe à Madrid le 17 septembre, il remporterait, par ailleurs, le quatrième Tour d'Espagne de sa carrière : un accomplissement extraordinaire. Roglic rejoindrait ainsi Roberto Heras (2000, 2003, 2004, 2005) dans la légende.
Et il faut bien comprendre que grâce à leurs superbes équipiers, les deux ont une grande longueur d'avance sur Evenepoel. On l'a vu au début de l'été, Kuss a été capable de se montrer tellement performant au point de lâcher quasiment tout le monde en montagne pour mettre Vingegaard dans les meilleures conditions à l'approche des sommets.
À titre indicatif, il faut savoir que les bookmakers voient Vingegaard favori pour la tunique rouge devant Roglic, et donc le leader de la Quick-Step…
Remco seul contre tous ?
Vainqueur l'an dernier, Remco Evenepoel va être une troisième fois opposé à Roglic, après la Vuelta 2022 et le Giro 2023. Avec un trophée chacun, ce Tour d'Espagne 2023 devrait être passionnant. D'autant que le Belge a encore progressé. Troisième au classement UCI derrière Tadej Pogacar et Wout van Aert et devant son futur rival danois, Evenepoel a effectué jusque-là une saison incroyable.
Champion du monde du contre-la-montre, champion de Belgique sur route, vainqueur du Tour des Emirats arabes unis, de Liège-Bastogne-Liège et de la Classique San-Sebastian, il s'est montré très dominant sur le vélo. La marque des plus grands, à seulement 23 ans. De quoi nous garantir une sacrée Vuelta lorsqu'on regarde les CV des prétendants (le Tour de France 2024 est déjà coché sur le calendrier). Mais ce n'est pas tout, car "l'Aéroballe" a également gagné six autres fois, durant l'année, notamment sur le Tour d'Italie.
En mai, il a impressionné au point de prendre le maillot rose à l'issue de la 9ᵉ étape (qu'il a remporté avec une seconde d'avance sur Thomas). Malheureusement, il a déclaré forfait dans la foulée pour s'être révélé positif au Covid-19. Un sacré coup dur, puisqu'il avait largement les moyens de glaner son deuxième Grand Tour. Toutes ses performances, magnifiées par son succès à Stirling le 11 août laissent croire qu'il est évidemment capable de gagner sur cette Vuelta.
Mieux (ou pire, c'est au choix) encore, il semble le seul armé pour rivaliser avec les deux leader de la Jumbo. En effet, seuls Mattia Cattaneo et Mauri Vansevenant devraient pouvoir l'aider en montagne. Mais le Belge l'a déjà prouvé, malgré son jeune âge, il est fait pour les grands rendez-vous. Prodige pour de nombreux observateurs, Evenepoel écrit progressivement sa légende et il ne serait pas étonnant qu'il le fasse d'ici l'arrivée à Madrid dans trois semaines.
Les outsiders ont-ils une chance ?
Avant de nous quitter, il convient de noter quelques noms supplémentaires. Ceux qui vont suivre devraient avoir leur carte à jouer durant ces trois semaines.
Geraint Thomas et Egan Bernal pour Ineos Grenadiers, Joao Almeida et Juan Ayuso pour UAE, Enric Mas pour la Movistar, Aleksandr Vlasov pour la Bora-Hansgroe, Romain Bardet pour la Team DSM–Firmenich ou encore Giulio Ciccone pour Lidl-Trek.