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Pogacar face à Evenepoel : une Doyenne pour deux jeunes loups

François Miguel Boudet
Pogacar face à Evenepoel lors de Tirreno Adriatico en 2022
Pogacar face à Evenepoel lors de Tirreno Adriatico en 2022Profimedia
Tadej Pogacar a remporté Liège-Bastogne-Liège en 2021; Remco Evenepoel lui a succédé en 2022. Ce dimanche, les deux cannibales du peloton se croiseront pour la première et peut-être seule fois de la saison. Aussi à l'aise sur les courses d'un jour que sur les Grands Tours, le Slovène et le Belge font de la Doyenne un sommet de la saison par leur simple présence.

Pour l'un, ce sera la dernière course avant une coupure bien méritée. Pour l'autre, il s'agira de se lancer vers le Giro. Pour les deux, Liège-Bastogne-Liège constitue un objectif important de leur saison, une sorte de temps suspendu où les deux prodiges s'affronteront dans un duel explosif. 

Pogacar, pour rejoindre Rebellin et Gilbert

Depuis mercredi, Tadej Pogacar a remporté toutes les classiques ardennaises. Après une leçon de tactique collective et individuelle, le Slovène a levé les bras en haut du mur de Huy, se permettant même le luxe de se retourner pour mesurer l'étendue de l'écart avec la concurrence, réduite au rang de spectatrice des fulgurances du petit Merckx déjà adoubé par le grand Eddy. Cependant, il lui reste une case à cocher : réaliser le triplé le même année. Seuls deux coureurs y sont parvenus : Davide Rebellin en 2004 et Philippe Gilbert en 2011 (qui en plus a ajouté la Flèche brabançonne). 

Considérant sa forme actuelle, ses 11 succès en 18 jours de course, "Pogi" est le favori de la Doyenne. Quatrième à San Remo, 3e de l'E3, vainqueur du Ronde, de l'Amstel Gold Race et de la Flèche wallonne, le Slovène est toujours présent sur les classiques. Après avoir commencé sa saison sur la Jaén Interior Paraíso, il a enchaîné par deux courses à étapes (Tour d'Andalousie et Paris-Nice) où il a écrasé la concurrence. Ce premier bloc prendra un terme dimanche soir quelques hectomètres après la Roche aux Faucons. Ensuite, il refera du jus en prévision du Tour de France où il veut reprendre le sceptre abandonné à Jonas Vingegaard l'an dernier. 

Evenepoel en quête du back-to-back

Pour Remco Evenepoel, Liège-Bastogne-Liège est sa seule course d'un jour du premier semestre 2023. Après une rentrée sur le tour de San Juan en Argentine (7e), le champion du monde a remporté le tour des Émirats arabes unis, sur les terres de la formation de Pogacar, et fini 2e du Tour de Catalogne derrière Primoz Roglic. Après 3 semaines, loin des pelotons, il revient pour défendre son titre, le seul Monument en sa possession. À l'inverse de Pogacar, il s'agit donc d'une épreuve de rentrée, avant de mettre le cap sur le Giro, lui qui est détenteur de la Vuelta depuis septembre. La question du rythme face à un tel calibre se posera, même si le Belge est, lui aussi, une force de la nature. L'an dernier, sa déflagration dans la côte de la Redoute à 30km de l'arrivée avait assommé ses adversaires.

Mais en un an, les choses ont beaucoup changé pour le Wolfpack de Patrick Lefevere. La grave chute de Julian Alaphilippe, précisément sur la Doyenne, a littéralement marqué un avant et un après pour le Français, d'autant qu'un Covid long lui a de nouveau retiré des forces. La Soudal-Quick Step paraît emprunter un chemin inédit : celui des Grands Tours. Certes capable de gagner sur des classiques, Evenepoel a un profil davantage fait pour les courses à étapes et le Tour de France 2024 est déjà prévu à son programme avec l'ambition folle de remporter la Vuelta, le Giro et la Grande Boucle en 3 saisons. Un désir qui poussera certainement son équipe à envisager un recrutement en conséquence. 

Ce Liège-Bastogne-Liège pourrait donc être une des rares classiques où la formation belge voudra (et pourra) jouer les premiers rôles. Alaphilippe, Louis Vervaeke, Andrea Bagioli et Pieter Serry seront au côté d'Evenepoel pour réaliser le doublé, chose qui n'est plus arrivée depuis Michele Bartoli en 1997 et 1998. Pour le Wolfpack, c'est aussi le dernier moment pour sauver une campagne de printemps désastreuse, traversée anonymement quand les Pogacar, Mathieu van der Poel et Wout van Aert ont tout éclaboussé de leur talent et de leur rivalité. 

Aussi bien Pogacar qu'Evenepoel aborde ce dernier volet du triptyque ardennais sans pression, ce qui pourrait bien offrir un spectacle exceptionnel entre deux coureurs qui réduisent les outsiders au silence tant leur supériorité est manifeste. Tels deux boxeurs déjà au sommet de leur art alors qu'ils n'ont respectivement que 24 et 23 ans, ils se donnent rendez-vous pour un combat de 255km à travers la Wallonie. Il y a du KO dans l'air. 

France gouvernement

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