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Milan - San Remo restera sans doute le seul Monument au palmarès de Julian Alaphilippe

Sébastien Gente
Un grand moment de la carrière de Julian Alaphilippe.
Un grand moment de la carrière de Julian Alaphilippe.Profimedia
Voilà déjà cinq ans que Julian Alaphilippe a inscrit son nom au palmarès de la Primavera. Mais plus les jours avancent, plus il semble qu'il ne réaccrochera pas un Monument à son palmarès de sitôt. Retour sur un des jours de gloire de "Loulou".

Quand on pense Julian Alaphilippe, on pense bien entendu à ses deux titres de champion du monde sur route d'affilée en 2020 et 2021. Où encore à ses trois triomphes en haut du Mur de Huy sur la Flèche Wallonne. Mais quand on pense à Julian Alaphilippe sur les Monuments, on pense à Liège-Bastogne-Liège, qui s'est dérobée tant de fois sous ses pieds, par la faute d'Alejandro Valverde ou de Tadej Pogacarou encore d'un platane.

Mais s'il n'a jamais pu accrocher La Doyenne à son palmarès, c'est vite oublier qu'il a tout de même remporté un Monument, l'un de ceux où il a souvent brillé : Milan - San Remo. Après ses performances sur les Ardennaises, on ignorait s'il pouvait y briller, mais il avait répondu en 2017, quand il avait suivi le coup décisif, formant un trio royal avec deux champions du monde : un certain Peter Sagan et le futur vainqueur, Michal Kwiatkowski

Finalement troisième cette année-là, il avait prouvé qu'il avait ce qu'il fallait pour remporter une telle course, qu'il pouvait passer la Cipressa et le Poggio avec les meilleurs. Pas au rendez-vous en 2018, ses ambitions étaient nettes en 2019, et la Quick-Step avait répondu à l'appel en assumant le poids de la course, faisant le tempo dans les difficultés, car son leader avait de bonnes jambes, et voulait jouer devant. Ah, cette belle époque de l'alchimie entre une équipe et son n°1...

Et pourtant, dans cette formation, au départ, il y avait un certain Philippe Gilbert. À 36 ans, le Belge était tout sauf fini, puisqu'un mois plus tard, il remportera Paris-Roubaix pour la première fois. Ce qui fait qu'au moment de faire les comptes, seul Milan - San Remo manquera à son palmarès. Il aurait fait un leader crédible, il ne sera que celui de rechange. Car quand on jette un oeil au palmarès, la saison 2019 est candidate pour être la meilleure de la carrière de Julian Alaphilippe

Pas moins de 12 victoires, dans un exercice qui comprend bien entendu son fameux Tour de France, achevé à la 5e place après deux victoires d'étape et le maillot jaune porté pendant deux semaines, ainsi qu'un succès à la Flèche Wallonne. Mais pour en revenir à Mila - San Remo, s'il en était le leader de son équipe, c'est parce qu'il venait de rafler deux étapes sur Tirreno-Adriatico, et surtout un succès splendide sur les Strade Bianche, quand il avait atomisé Jakob Fuglsang et Wout Van Aert dans la rampe finale. 

Alors, sa formation a fait le travail, l'emmenant sur un plateau au pied du Poggio, avec un travail magnifique de Zdenek Stybar. Philippe Gilbert, lui, s'était mué en équipier en contrôlant les envies de certains, dont Alejandro Valverde, dans la Cipressa. Et quand Simon Clarke a lancé les hostilités dans le Poggio, c'est Alaphilippe lui-même qui est allé le chercher, créant la décision et le groupe qui allait se jouer la victoire. 

Mais on le sait, Milan - San Remo peut aussi se jouer dans la descente, comme l'a prouvé en 2022 Matej Mohoric, qui avait bâti sa victoire après le Poggio. Le Slovène faisait d'ailleurs partie de ce groupe royal qui comptait notamment Peter Sagan, Michal Kwiatkowski, Vicenzo Nibali, Alejandro Valverde, Wout Van Aert, Matteo Trentin ou Tom Dumoulin. Que du lourd, auquel on aurait pu ajouter John Degenkolb, trahi par sa mécanique. 

Trentin tentait sa chance au pied de la descente, sans succès, et c'est Mohoric qui en mettait une, contré par Alaphilippe, avant de se relever. La raison de ce stop est cruelle cinq ans après : quand il a vu que le Français était dans sa roue, il s'est arrêté pour ne pas se faire cueillir par "Loulou", pensant que son coéquipier Sonny Colbrelli, ultra rapide sur ce genre d'arrivée en petit comité, était dans le groupe de tête. Problème, il n'y était pas, c'était Nibali. Pas la même histoire, et tout le monde se retrouvait pour un sprint. 

C'est d'ailleurs pour cela que Mohoric a lancé le sprint, toujours suivi par Alaphilippe qui a trouvé là le poisson pilote idéal. En tête à 150 mètres de l'arrivée, il va porter un dernier coup de reins pour résister au surprenant Oliver Naesen et à Kwiatkowski, et lever les bras sur la Via Roma. Un succès de prestige, mérité, récompensant le travail de toute une équipe, et qui prouvait qu'il savait non seulement accompagner les meilleurs, mais les battre.

Il faut toujours une part de réussite pour remporter un Monument. Celle que Julian Alaphilippe n'a pas eu sur Liège-Bastogne-Liège, il l'a eu ce jour là sur Milan - San Remo. Mais elle est infime, car il était quand même le plus fort, et ce jour là, le plus fort à gagné. Sur la pente descendante, "Loulou" ne gagnera probablement plus un Monument. Mais il ne sera pas bredouille dans ces sommets du cyclisme mondial, et ce n'est que justice. 

France gouvernement

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