Le duel Remco Evenepoel - Primoz Roglic, l'attraction principale de Paris-Nice
La Course au soleil, qui s'élance des Mureaux pour une arrivée à Nice une semaine plus tard, offre la première confrontation entre membres de la confrérie des quatre fantastiques amenés à croiser le fer cet été sur le Tour de France.
Double vainqueur du Tour et troisième de Paris-Nice l'an dernier, Jonas Vingegaard a préféré cette fois retourner sur Tirreno-Adriatico, la cousine italienne de Paris-Nice.
Tadej Pogacar, vainqueur à sa première participation sur la Promenade des Anglais en 2023, est également en Italie pour les Strade Bianche samedi et la préparation de Milan-Sanremo dans deux semaines.
Restent Primoz Roglic, le nouveau leader de Bora-Hansgrohe qui renoue avec une course où il a connu le meilleur – victoire en 2022 – et le pire – abandon sur chute en 2021 alors qu'il était en tête au général.
Et Remco Evenepoel qui n'a encore jamais participé à une course en ligne en France depuis qu'il est passé pro en 2019, une bizarrerie pour un voisin belge qu'il avait commentée ainsi en janvier : "oui mais j'ai fait beaucoup de courses en France chez les juniors et je les ai toutes gagnées."
"Un condensé du Tour"
Le duel entre les deux hommes devrait rythmer cette 82e édition avant de remettre ça, en compagnie de Vingegaard, sur le Tour du Pays basque en avril et le Dauphiné en juin, pendant que Pogacar continuera à faire bande à part, concentré sur la conquête du Giro.
Pour Roglic, ce sera la première course de l'année et une vraie curiosité entoure ses débuts sous ses nouvelles couleurs. Le Slovène de 34 ans a l'habitude de commencer ses saisons en fanfare et apparaît particulièrement affûté sur les photos partagées depuis son camp d'entraînement.
Evenepoel a, lui, gagné ses deux courses de rentrée au Portugal, la Figueira Classic et le Tour de l'Algarve. Il sera entouré d'une partie de l'équipe Soudal-Quick Step qui l'accompagnera lors de sa découverte du Tour de France, mais pas Mikel Landa, son lieutenant désigné en juillet.
Pour le Belge, qui a fait de l'épreuve son "objectif N.1" de la première partie de saison, il s'agit aussi de se familiariser avec les routes françaises, ce qui tombe d'autant mieux que Paris-Nice offre cette année un avant-goût du Tour de France plus prononcé encore que d'habitude.
"Nous avons un condensé du Tour de France en huit jours, encore plus en 2024 parce que le Tour de France se terminera à Nice en raison des Jeux Olympiques", rappelle le directeur du Tour, Christian Prudhomme.
Sprinters et outsiders
L'avant-dernière étape, qui mènera à l'arrivée inédite à Auron, passera à proximité des cols de La Couillole et d'Isola 2000 qui pourraient être les juges de paix en juillet. Et le col d'Eze du dernier jour sera lui aussi au programme du Tour à l'occasion d'un ultime contre-la-montre potentiellement décisif.
Paris-Nice commence ce dimanche par une boucle dans les Yvelines autour des Mureaux où les sprinteurs comme Dylan Groenewegen, Olav Kooij, Fabio Jakobsen, Arnaud Démare ou Sam Bennett devraient s'expliquer avec des costauds comme Arnaud De Lie et Mads Pedersen.
Il y aura, comme en 2023, un contre-la-montre par équipes lors duquel le temps sera pris sur le premier coureur de chaque équipe, mardi à Auxerre.
Deux arrivées prévues lors de précédentes éditions mais annulées à cause des intempéries ont par ailleurs été remises au programme. Le peloton montera ainsi au Mont Brouilly et franchira aussi la ligne à La Colle-sur-Loup qui n'avait pas pu accueillir la course en 2023 à cause d'une violente tempête.
Dans l'ombre du duo Roglic-Evenepoel, quelques solides outsiders postulent pour la victoire finale à l'image de Carlos Rodriguez, Joao Almeida, Mattias Skjelmose, Matteo Jorgenson et David Gaudu, épatant deuxième l'an dernier derrière Pogacar, avant de sérieusement marquer le pas au Dauphiné puis au Tour.