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Après la Formule 1, Netflix s'attaque au Tour et aux "galériens" du cyclisme

Flashscore, avec AFP
Image d'illustration.
Image d'illustration.Profimedia
Des coureurs qui vont au bout d'eux-mêmes, un peloton qui avance comme une furie, de la sueur et des larmes: après la Formule 1, Netflix s'attaque au Tour de France avec l'ambition de rendre "sexy les galériens" du cyclisme.

Tourné lors de la Grande Boucle 2022, le docu-série, baptisé "Tour de France : Au cœur du Peloton", sort le 8 juin, et raconte sur huit épisodes la conquête du maillot jaune, la bataille de sprinteurs, la stratégie des équipes, les morceaux de bravoure et la ferveur incroyable qui entoure la plus grande course de vélo du monde.

La série utilise les mêmes recettes qui ont fait le succès de "Drive to survive" sur la F1, en s'attardant sur plusieurs personnages marquants. Comme le sprinteur néerlandais Fabio Jakobsen, qui a frôlé la mort lors d'un accident effroyable en 2020 et qu'on accompagne dans son retour à la lumière, lorsqu'il gagne une étape ou quand il va puiser au plus profond de lui-même pour rentrer dans les délais sur une étape de montagne.

"Il y a la magie du Tour, mais on est surtout dans un sport où il y a des histoires formidables et des personnages qui portent des thèmes universels", souligne Yann Le Bourbouac'h, l'un des producteurs de la série, dans un entretien à l'AFP.

Il cite Jakobsen, le Français Julian Alaphilippe, qui apparaît dans un épisode où il apprend sa non-sélection pour le Tour, mais aussi Julien Jurdié. Touchant de sincérité, le directeur sportif d'AG2R-Citroën s'étrangle d'émotion lors de la victoire d'étape de son coureur Bob Jungels, exhibe ses tatouages à la gloire du vélo et pleure devant la caméra lorsqu'il évoque son père disparu.

Portes grandes ouvertes

"J'espère qu'avec la galerie de personnages qu'on a, on arrivera à séduire ma génération et les plus âgés. Mais aussi que les jeunes finiront par les trouver un peu sexy ces galériens", souligne Yann Bourbouac'h, grand fan de cyclisme et admiratif de ces "titans".

Pour permettre aux équipes de Netflix de raconter ces destins et la course de l'intérieur, les organisateurs ont "ouvert les portes en grand", souligne Julien Goupil, directeur médias et Partenariats chez Amaury Sport Organisation (ASO).

"C'est un projet de longue haleine, les premiers contacts datent de 2018", dit-il. "C'est nous qui avons fait la démarche avec l'objectif de toucher le public le plus large possible. Pas forcément pour rajeunir l'audience mais pour l'élargir. Et on est très contents du résultat."

Les huit équipes participantes - qui ont touché un peu d'argent au passage -, ont joué le jeu, sans aucun droit de regard sur le résultat final. Y compris en amont de la course pour permettre aux caméras de Netflix de suivre les athlètes dans leur préparation ou dans leur vie privée.

On peut notamment voir Geraint Thomas s'interroger sur son après-carrière avec sa femme en couvant du regard son fils dans un jardin d'enfant. Et Thibaut Pinot nourrir ses chèvres avec sa compagne dans sa ferme de Mélisey, en Haute-Saône.

"Moyens énormes"

"Ils ont vraiment mis des moyens énormes. Ils sont venus me voir en stage à Tenerife, dans le sud de la France, sur le Dauphiné et chez moi en Bretagne. Tout ça avant même le Tour", dit à l'AFP David Gaudu, auquel la série consacre un épisode pour raconter sa lutte pour le podium.

Les destins individuels s'entre-mêlent avec l'œuvre collective. On embarque dans les voitures des directeurs sportifs et les bus pour assister aux briefings d'avant-course. On s'assied au coin de la table de massage pour écouter les confidences des coureurs brisés par une journée en montagne. On suit au plus près Jonas Vingegaard et Jumbo-Visma qui paniquent sur l'étape des pavés avant de faire craquer Tadej Pogacar dans l'odyssée du Granon. On découvre les descentes supersoniques et les pauses pipi acrobatiques de Tom Pidcock.

Les images sont mélangées avec des extraits de la course et accompagnées par les commentaires d'Alexandre Pasteur, la voix du Tour sur France Télévisions. Le résultat est spectaculaire, avec un bémol, outre l'éventuelle lassitude des téléspectateurs - après la F1, Netflix a déjà décliné le concept dans plusieurs sports : l'absence de l'équipe UAE de Pogacar, qui n'a pas voulu participer. Et cela ne devrait pas changer pour la saison 2, déjà en préparation.

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