Cofidis, AG2R et la Française des Jeux, plus de 20 ans de fidélité au cyclisme français
Il existe des équipes qui sont existantes depuis bien plus longtemps que les formations sus-citées. La Movistar et la Jumbo-Visma existent depuis les années 80, mais à l'époque, on les appelait Banesto et Rabobank. Des sponsors qui ont fini par fuir, lassés des affaires.
En France, les sponsors sont fidèles. Cofidis est là depuis 1996, soit un an avant la Française des Jeux et 4 avant AG2R, qui existait sous la forme Casino ou Chazal avant que les assureurs ne se joignent à la fête. Depuis plus de 20 ans, ils font preuve d'un engagement infaillible quoi qu'il se passe.
Car si l'on regarde sur le plan brut, les résultats ne valent sans doute pas un tel engagement. Ces équipes n'ont que rarement possédé de World Class Racers. Un point souligné par l'identité des grands noms de chaque équipe : Franck Vandenbroucke pour Cofidis, Alexander Vinokourov chez Ag2R, Davide Rebellin pour la FDJ.
Mais rapidement, tout le monde a tenté de recentrer son recrutement sur les coureurs français. Et ce sont bien eux qui leur ont offert la majorité des grands triomphes. La FDJ l'a rapidement compris, elle qui pour son entrée dans le peloton en 1997 voulait aller chercher nul autre que Miguel Indurain pour frapper un premier grand coup.
Au final, elle sera allée chercher trois Monuments grâce à deux coureurs "maison" : Frédéric Guesdon, Arnaud Démare et Thibaut Pinot. Bien sûr, deux triomphes dans de telles courses en 25 ans, c'est maigre, en tout cas, cela parait maigre. Mais quand on sait qu'un coureur français n'a plus gagné un Grand Tour depuis 1995, cela reste tout à fait honorable. Et quand "Nono" a gagné Milan San Remo en 2016, il était le premier coureur Tricolore à rafler un Monument au XXIe siècle.
Une stratégie tout français qui a également marché pour AG2R, qui est allé chercher 4 podiums de Grand Tours grâce à John Gadret, Jean-Christophe Péraud et Romain Bardet (x2). Cofidis a eu moins de réussite avec ses Français, mais reste tout de même engagé dans le cyclisme tricolore. Et a vu sa persistance récompensée avec le succès de Victor Lafay sur la 2e étape.
D'ailleurs, ces trois équipes alignent au moins 50% de Bleus au départ du présent Tour de France. Et c'est le cas depuis 15 ans. La dernière fois qu'une de ces formations s'est présentée avec une majorité d'étrangers, c'était la Cofidis en 2007, et ironie du sort, elle avait retiré son équipe en pleine Grande Boucle suite au contrôle positif de l'Italien Christian Moreni.
Car c'est bien là le point le plus important : ces sponsors sont restés fidèles alors qu'ils sont arrivés juste avant ou juste après l'affaire Festina. Et sont restées fidèles dans la tempête pendant toutes les affaires qui ont suivi, même quand elles ont frappé leurs propres coureurs. Une sacrée dévotion qui voit par exemple AG2R être encore titulaire du 4e budget du peloton aujourd'hui (source : Sportune).
Bien sûr, elles ne disposent pas d'un Pogacar, d'un Evenepoel, d'un Vingegaard, d'un Van Aert ou d'un van der Poel. Ce qui minimise leurs chances de succès dans les plus grandes courses. Mais un peloton cycliste, ce n'est pas que cinq coureurs. Et dans le pays de la plus grande course cycliste au monde, avoir ce genre de formations dont on n'a pas besoin de se demander si elles seront bien là l'an prochain, c'est un luxe. Une fidélité dont on espère qu'elle sera récompensée avec des victoires prestigieuses.