Felix Gall rafle l'étape reine du Tour, Jonas Vingegaard a course gagnée
C'était l'heure de la dernière étape alpestre, mais surtout de la plus prestigieuse. Col des Saisies, Cormet de Roselend et le redoutable Col de la Loze, sommet du Tour 2023. Après la démonstration de Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) la veille sur le contre-la-montre, on attendait la réaction de Tadej Pogacar (UAE Emirates) alors que de nombreux baroudeurs voulaient accrocher cette étape démentielle à leur tableau de chasse.
Et une fois encore, le début de course a été animé, avec plusieurs tentatives mais aussi une chute sans gravité de Pogacar. Dans la course au maillot à pois - qui devait être déterminé aujourd'hui - Giulio Ciccone (Lidl-Trek) et Neilson Powless (EF Education EasyPost) ont tenté de créer la décision dès le Col des Saisies. Le premier a fini par créer une échappée avec en son sein Simon Yates (Jayco-AlUla), candidat au podium.
Mais la Jumbo-Visma n'était pas de cet avis, et a sérieusement vissé pour lâcher le peloton et rejoindre le groupe de tête, avec Pogacar dans la roue. Une situation confuse, mais au sommet, Ciccone a pris les points qu'il convoitait. Sur sa lancée, il a fait la descente pour s'isoler en tête avec Krists Neilands (Israel PremierTech) et Julian Alaphilippe (Soudal-QuickStep).
Ils vont être rejoints au pied du Cormet de Roseland par plusieurs contre-attaquants. Mais la course restait animée, des équipiers des deux leaders tentant de s'extirper du peloton. Au final, un groupe d'une trentaine de coureurs a fait la montée, avec des Français : Alaphilippe, mais aussi Thibaut Pinot, Valentin Madouas et David Gaudu (Groupama-FDJ), Guillaume Martin (Cofidis), Clément Champoussin et Simon Guglielmi (Arkéa-Samsic), et Nans Peters (AG2R-Citroën).
Ciccone a fait l'effort pour passer en tête au sommet du Cormet de Roseland, puis de la modeste Côte de Longefoy, se rapprochant du Grand Chelem. Mais ce qui était attendu, c'est bien entendu l'ascension du Col de la Loze. Un monstre. 28.3 km à 5.9% de moyenne, et des points grimpeurs doublés au sommet. Et une ascension qui promettait de décider du destin de l'étape.
Très vite, l'échappée à haussé le rythme provoquant un écrémage nécessaire. Le peloton, mené par les INEOS, vissait alors pour grignoter le retard. Mais ce que l'on n'avait pas prévu, c'est que Pogacar, dont on attendait une attaque, a lâché à 8 kilomètres du sommet. Et le suspense s'écroulait alors, aussi vite que l'écart augmentait. Devant, il ne restait plus grand monde, le moment pour Felix Gall de tenter sa chance.
Sauf que Vingegaard voulait s'offrir l'étape reine, et valider le travail de ses coéquipiers, qui avaient fait péter tout le monde, mais se voyait ralenti par la chute d'une moto. Devant, Gall tentait de résister à Simon Yates, et basculait au sommet en tête avec 20 secondes d'avance sur le Britannique. Mais restait la rampe finale à 18% à gérer pour les hommes de tête.
Néanmoins, le grimpeur autrichien d'AG2R-Citroën va gérer en patron sa fin d'étape, et aller chercher une victoire très attendue par son équipe. Une belle récompense pour un coureur en devenir. Jonas Vingegaard, lui, n'a plus qu'à rallier Paris pour aller chercher un deuxième Tour de France d'affilée. Le Danois est le plus fot, c'est indiscutable. Et Pogacar devra revenir l'année prochaine.