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Le 21 juillet 1985, Bernard Hinault devenait le dernier français à rafler la Grande Boucle

Sébastien Gente
Le Blaireau, à jamais le dernier ?
Le Blaireau, à jamais le dernier ?AFP
38 ans que l'on attend. 38 ans depuis la dernière fois qu'un Français est monté sur la plus haute marche du podium pour la dernière fois. Souvent critiqué pour son style et sa gouaille, Bernard Hinault n'en est pas moins le dernier des derniers.

Cinq victoires françaises d'affilée sur le Tour de France, de 1981 à 1985. Le chant du cygne du cyclisme tricolore sur son épreuve. Aujourd'hui, la France détient toujours le record de succès dans la compétition (36), et pour longtemps encore. Mais attend toujours celui qui ramènera le vélo français au sommet. 

Personne n'y est parvenu depuis Bernard Hinault. Toujours co-recordman du nombre de succès dans l'épreuve reine du cyclisme (5), le Blaireau a conquis la Grande Boucle pour la dernière fois le 21 juillet 1985. Et cela aura été tout sauf facile.

Car les deux éditions précédentes ont été remportées par Laurent Fignon, et avaient de plus vu l'avènement de Greg LeMond. La fin de règne était enclenchée pour Hinault, en tout cas, c'est ce que tout le monde annonçait. Mais un seul croyait le contraire : Hinault lui-même.

Pourtant, Bernard Tapie, patron mythique de l'équipe La Vie Claire, semblait moyennement convaincu. Au point d'aller débaucher LeMond pour l'associer à Hinault. Deux précautions valent mieux qu'une, l'investissement de "Nanard" a été conséquent, il veut un retour sur investissement. Peut-être vexé, Hinault remporte le Giro en préambule et s'apprête à tenter le doublé. 

Histoire de rappeler à tout le monde que le patron est de retour, il gagne le prologue. La course s'écoule d'abord tranquillement, il semble serein, mais le sort frappe. Dès le lendemain de la journée de repos, Hinault chute et s'en tire avec une fracture du nez. À ce moment-là, il porte le maillot jaune, mais sa victoire est tout sauf assurée. 

C'est alors que la course prend un tournant "politique". Lors de l'étape reine des Pyrénées, Hinault est frappé par une bronchite, et il est en souffrance, notamment dans le Tourmalet. LeMond, lui, vole sur le vélo, et sent l'ouverture. Mais ça ne marche pas comme ça à La Vie Claire. Paul Köchli, directeur sportif intervient : interdiction d'attaquer. Ce qui fait grand bruit pendant l'étape et aussi après.

De mauvaise grâce, l'Américain s'exécute, et Hinault lui promet que l'année prochaine sera son année et qu'il l'aidera. Ce qui fera sourire un an plus tard, car le Blaireau fera tout son possible pour gagner sa 6e Grande Boucle, avant de flancher à la pédale et de devoir reconnaître la supériorité de l'Américain. Alors même qu'avant le départ, il avait promis qu'il serait un coéquipier modèle. Ce qui donnera notamment une arrivée mythique à l'Alpe d'Huez, avec un scénario écrit par Bernard Tapie "himself", jamais en rade quand il faut faire le spectacle. 

L'essentiel est fait pour Hinault, qui a réalisé son pari : remporter cinq fois la Grande Boucle. Mais comme souvent, la manière aura fait jaser. Rejoindre l'équipe de Bernard Tapie pour continuer hors du giron Renault où il avait engrangé ses plus grands succès sous la férule de Cyrille Guimard. Imposer ses ambitions au détriment de coureurs plus forts que lui. La pilule a eu du mal à passer, notamment pour LeMond.

Mais la vérité, c'est que c'est la fierté qui a permis à Hinault de gagner une 5e Grande Boucle. Sans doute la seule fois où il l'a emporté sans être le vrai patron de la course, de façon indiscutable. Il voulait être l'égal de son ami Jacques Anquetil et d'Eddy Merckx, laisser une vraie trace dans l'histoire. Mais sans doute ne s'attendait-il pas à ce que son nom soit évoqué à chaque Tour de France comme le dernier vainqueur tricolore. Et cela pourrait durer encore quelques années...

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