Le billet d'humeur de la 4e étape : même l'échappée publicitaire n'existe plus dans le vélo moderne
Tout fout le camp messieurs dames. Oui, le cyclisme actuel est sur une bonne voie, avec des coureurs spectaculaires, qui attaquent partout et tout le temps sur les classiques, des cyclistes polyvalents et populaires, qui annoncent depuis quelques années un vent de renouveau.
Mais dans une institution aussi ancienne que le Tour de France, les traditions sont importantes. Les étapes de plaine sont réservées aux grosses cuisses. Et en attendant le show des 500 derniers mètres, on avait l'habitude de voir les petites équipes, les sans-grades, les inconnus de la Grande Boucle, connaître leur moment de gloire à l'avant.
Pierre Le Bigaut, Jean-Claude Colotti, Cyril Saugrain, Christophe Agnolutto, Sylvain Calzati, tous ces gregarios qui ont gagné leur bataille contre le peloton et offert des moments inoubliables, les maillots Z, Ariostea, Castorama, Agritubel, Bonjour, Jean Delatour et tant d'autres, ces formations de moindre niveau qui n'avaient qu'un but : mouiller le maillot et montrer le nom du sponsor.
Oui mais voilà, malgré cinq équipes françaises et une seule qui joue le général, personne n'a jugé bon de se dépouiller aujourd'hui. L'escapade à deux après le sprint intermédiaire n'a eu que des airs de randonnée. La seule chose qui empêche de faire la sieste devant les étapes de plat disparaît sous nos yeux. Si le vélo moderne à des côtés intéressants et tente d'oublier un passé pas toujours glorieux, il ne faut pas tout jeter. Rendez-vous vendredi pour, sans doute, exactement la même analyse.