"J'espère être prêt d'entrée, pas nécessairement pour gagner une étape, mais pour ne pas perdre de temps", a déclaré Remco Evenepoel en visioconférence cette semaine. Le leader de la Soudal Quick-Step a une stratégie bien en tête pour espérer finir le plus haut possible à l'arrivée prévue à Nice le 21 juillet.
Prévu de longue date sur la Grande Boucle, Evenepoel va tenter le premier très grand défi de sa carrière. À 24 ans, il fait partie de la cour des grands sur le World Tour et prétendre à une victoire finale sur la course la plus prestigieuse du monde est une étape logique.
Néanmoins, gagner dès cet été paraît compromis, mais pas impossible. Il a chuté sur le Tour du Pays basque début-avril, comme le Danois Jonas Vingegaard et n'est probablement pas encore à 100 %. Il a néanmoins affirmé qu'il avait "bien récupéré". Evenepoel se sent donc encore mieux que sur le Dauphiné - à l'issue duquel il a fini 7ᵉ après avoir été un temps leader -, et c'est de bon augure pour le suspense durant les trois prochaines semaines.
Car, il y a un grand favori cette année sur le Tour. Il s'agit de Tadej Pogacar, qui a écrasé le Giro au printemps et qui veut récupérer son maillot jaune le soir de l'arrivée à Nice.
"Je m'attends à ce que Tadej soit quasiment inaccessible. Ce qu'il a montré au Giro a été impressionnant sans même qu'il ait eu besoin de puiser profond dans ses réserves. Il sera l'homme à battre sur le Tour de France", a déclaré le Belge.
Le rival n°1 de Pogacar ?
Maintenant, la question est de savoir si Evenepoel pourra rivaliser… Et, au regard des éléments disponibles, il est difficile de se prononcer. Effectivement, le Slovène devrait prendre les devants assez rapidement et gagnant peut-être le contre-la-montre de la 7ᵉ étape, mais pas sûr que l'écart soit particulièrement conséquent.
Pogacar va tenter de réaliser le doublé Giro-Tour pour la première fois depuis 26 ans et ces dernières semaines ont forcément été très énergivores. Pas sûr qu'il arrive parfaitement frais à Florence. Ses rivaux, eux, semblent davantage reposés, mais ont moins prouvé sur les routes dernièrement.
Ce cocktail devrait proposer un sacré spectacle qui pourrait profiter ainsi à Evenepoel. Ce dernier donne l'impression d'une montée en puissance intrigante et la pression ne sera pas sur ses épaules.
"Les étapes 1 et 4 sont très difficiles. J'espère construire sur cette première semaine pour progresser et atteindre mon pic de forme lors du deuxième week-end à l'approche de la troisième semaine. Ce serait le scénario idéal", a-t-il souligné cette semaine. La stratégie est établie.
"Je vais aborder la première semaine de manière un peu plus prudente. Le Tour de France, c'est trois semaines, il faut que je m'économise ou c'est possible, que je reste un peu plus calme, que je regarde autour de moi aussi pour voir comment la course se développe, surtout que c'est mon premier Tour de France. Je vais prendre la course au jour le jour avec le moins de stress possible."
Par le passé, il a prouvé qu'il était capable de performer sur des Grands Tours, reste à savoir si son corps lui permettra de viser le maillot jaune d'ici le 21 juillet. D'autant qu'il l'a montré au début du mois de juin sur le Dauphiné, il peut surprendre ses concurrents en contre-la-montre et évidemment aussi en montagne.
Cependant, il ne faut pas oublier qu'un triomphe du Belge dans trois semaines constituerait une sacrée surprise au regard de la cote ultra-favorable de Pogacar, mais le talent d'Evenepoel n'est un secret pour personne.
