Victor Lafay s'offre la 2e étape du Tour de France après un splendide coup du kilomètre
Le scénario de début de 2e étape était le même que la veille : des attaques à foison dès le baisser de drapeau. Mais la bonne échappée n'a pas tardé à se former, et elle avait fière allure : le maillot à pois Neilson Powless (Ef Education EasyPost), le glorieux ancien Edvald Boasson Hagen (TotalÉnergies) et un Français, Rémi Cavagna (Soudal QuickStep).
Un trio expérimenté, qui sait comment mener une échappée au bout. Pourtant, le peloton a facilement laissé filer ces trois fuyards, qui ont pris une belle marge et rapidement stabilisé un écart entre 4 et 5 minutes. La Team UAE Emirates du leader Adam Yates assurait alors un tempo en tête de peloton, avec sans doute pour objectif d'attendre plus tard dans l'étape pour les grandes manoeuvres.
Ainsi, le jeu du chat et de la souris, grand classique des premières étapes de Grands Tours, a démarré. Mais dans la Cote d'Alkiza, Cavagna a dû se résoudre à reconnaître qu'il n'avait plus les jambes. Le duo Powless - Boasson Hagen a continué, mais l'avance descendait alors sous les 2 minutes.
Dans la Cote de Gurutze, Powless a lâché son compagnon et consolidé pour de bon son maillot à pois, alors qu'une crevaison de Jonas Vingegaard ralentissait le peloton. La tension était présente dans le peloton, avec notamment une chute qui retardait Ben O'Connor (AG2R-Citroën). Mais c'est l'ascension du Jaizkibel, pièce maîtresse de la Clasica San Sebastian, qui devait réellement décanter la course.
Et le peloton a vissé fort en arrivant au pied de cette ascension mythique. Neilson Powless était condamné, tout comme quelques gros noms dans le peloton, tels van der Poel, Girmay, Sagan ou Wright. La formation Jayco AlUla s'est mise à la planche, relayant Jumbo-Visma et UAE, et l'Américain a été repris avant le sommet.
Un énorme relais de Rafal Majka a mis tout le monde dans le rouge, et Tadej Pogacar est venu cueillir les bonifications au somment devant Jonas Vingegaard. Le regroupement a eu lieu dans la descente, et une quinzaine de coureurs allaient se jouer la victoire d'étape. Pello Bilbao (Bahrain-Victorious) a alors tenté sa chance dans la descente, mais en pure perte.
Le collectif Jumbo-Visma s'est mis en route pour mettre Wout Van Aert dans les meilleures conditions. Mais tout le monde s'est mis à attaquer le Belge, sans succès, jusqu'à ce que Victor Lafay (Cofidis) tente le coup au kilomètre. Une attaque imparable, et le Tricolore va tout donner et résister aux Van Aert et autres, et rafler une splendide victoire d'étape !
Déjà très en vue hier, Victor Lafay s'offre une splendide victoire, sa première sur le Tour de France. C'est un grand jour pour la Cofidis, qui n'avait plus gagné sur la Grande Boucle depuis 2008 ! Adam Yates reste en jaune, mais le premier weekend est déjà riche en enseignements. Et cela ne fait que commencer.