C'est l'une de ses principales forces. La persistance. Avec 3 Coupes du monde dans les jambes, une jolie carrière, notamment en Premier League, et en Italie, et le meilleur record de buts inscrits pour la France, Olivier Giroud est un exemple pour tout footballeur souhaitant évoluer au haut niveau.
Joueur atypique, connu pour sa force, son jeu de tête et sa grande taille, il a fait les beaux et mauvais jours Arsenal (2012-2018), puis aidé Chelsea (2018-2021) à se maintenir en haut du classement, bien que beaucoup sur le banc. Retour sur le passé anglais de l'un des plus fidèles soldats de Didier Deschamps.
Critiqué à Arsenal...
A son arrivée en Angleterre, Olivier Giroud a subi beaucoup de moqueries. Footballeur de 26 ans, possédant un passé en Ligue 2, mais un titre de meilleur buteur (21) de Ligue 1 en 2011, il est débauché par Arsenal, qui voit en lui le remplaçant de Robin van Persie. Pas le même calibre, pas le même profil, le Français doit répondre immédiatement aux exigences d'outre-Manche.
"Je ne suis pas là pour faire oublier Robin Van Persie. Je n’ai pas la prétention de dire que je vais le remplacer car j’ai trop de respect pour lui après sa dernière saison où il a été énorme. Je ne suis pas lui, mais je compte apporter quelque chose de différent", s'était-il exprimé dans The Sun, à l'époque.
Parfois mis en concurrence avec Lukas Podolski, il fait ses débuts en août 2012 face à Sunderland. Malheureusement, la rencontre se solde sur un 0-0. Il faudra attendre la fin du mois pour voir Olivier Giroud inscrire son premier but pour les Gunners, face à Coventry (League Cup). Sa toute première réalisation en Premier League, elle, est arrivée en octobre, contre West Ham.
Mais l'attaquant n'est pas aussi rayonnant qu'on pourrait le penser et met du temps à s'adapter à sa nouvelle équipe. Si bien que les critiques apparaissent, tout comme les premiers couacs avec la presse tabloïd anglaise, avec un pic scandaleux en 2014.
Arsenal essuie une saison 2012-2013 blanche, et une 4e place en championnat, Olivier Giroud n'a que 17 buts à son compteur, toutes compétitions confondues. Trop peu pour se faire une place dans le coeur des supporters.
...puis idôlatré malgré quelques soucis
Dès l'été 2013, Arsenal met les bouchées doubles pour retrouver les sommets en s'achetant les services de Mesut Özil. Un milieu de terrain avec qui le Champion du monde va tout de suite s'entendre. Certes, le club londonien est victime d'un nouveau revers en 2013, et atteint encore la 4e place du championnat, mais débloque son compteur de trophées en remportant la FA Cup Hull City (3-2, avec un somptueux but de l'avant-centre). Olivier Giroud finit meilleur buteur du club avec 22 réalisations toutes compétitions confondues. Il s'est enfin adapté.
Puis, 2014-2015 vient pointer le bout de son nez et avec... Son lot de mésaventures. Olivier Giroud remporte le Community Shield avec les Gunners mais se fracture le pied face à Everton dès août. Coup dur pour l'attaquant, qui reste 4 mois éloignés des terrains. Et il n'est pas le seul. Arsenal enchaîne les blessures si bien que les choses se gâtent et les premières banderoles "Wenger out" apparaissent.
Finalement, le numéro 12 d'Arsenal parvient à marquer à nouveau à partir de janvier 2015, mais se voit dispenser la pire performance de l'équipe en huitièmes de finale de Ligue des champions face à l’AS Monaco (3-1). Décrié et jugé comme responsable de l'élimination, le Français se corrige et fait preuve d'une grande force mentale pour revenir et être auréolé "meilleur joueur de Premier League" en mars, marquant contre toutes les équipes se présentant face à lui.
Ensuite, les saisons passent et se ressemblent pour le club londonien. Olivier Giroud s'inscrit dans cette dynamique et devient une référence à son poste. Si bien qu'on chante son nom à travers l'Emirates Stadium, inspiré de la chanson "Hey Jude" des Beatles. Tournant autour de 15 buts par saison, l'attaquant est autant pointé du doigt que respecté, ce qui conditionne sa force mentale et sa résistance. Et en effet, à l'image de ses critiques, le Savoyard peut autant faire preuve de grande dextérité, comme des plus gros ratés.
Olivier Giroud laissera cependant à jamais son empreinte au club du nord de la capitale anglaise, non seulement grâce à ses 105 réalisations, mais aussi son "scorpion", inscrit en 2017 face à Crystal Palace, témoignant au passage de sa capacité à se montrer technique. Seul coup d'éclat dans une saison catastrophique pour Arsenal, il lui vaudra de remporter le Prix Puskas de l'année.
Mais l'attaquant des Bleus passe une partie de la saison sur le banc. Sur conseils de Didier Deschamps en vue de la Coupe du monde 2018, il signe à Chelsea et passe à "l'ennemi".
Trois années de résilience à Chelsea
Avec "OG" à la pointe de son attaque, Chelsea est propulsé en finale de la FA Cup, finale que les Blues remportent d'ailleurs en 2018. Oui, mais voilà, Chelsea évolue en Ligue Europa et cela revient aussi à l'attaquant de faire briller l'équipe. Qu'à cela ne tienne, Olivier Giroud contribue largement au succès des Blues dans la compétition. Avec 11 buts en 14 matchs, il leur permet de remporter le trophée, contre son ancien club, en mai 2019 (4-1), rencontre au cours de laquelle il se montre ultradécisif.
En 2020, Chelsea décide de faire émerger de nouveaux talents (Mason Mount, Reece James, Callum Hudson-Odoi), et de recruter (Timo Werner, Hakim Ziyech, Kai Havertz). Si bien que le Français se voit petit à petit être remplacé au profit de la jeunesse. Ses seuls coups d'éclat se font ressentir en compétition européenne, et non pas en championnat. Olivier Giroud est donc notamment buteur contre Rennes avec un but dans les dernières minutes de jeu, ou face à l'Atlético de Madrid en février 2021, avec un beau retourné qui laisse passer Chelsea en quarts de finale.
Cette année-là, Olivier Giroud remporte enfin une Ligue des champions (0-1), fruit de son travail et de son abnégation. Il est temps pour lui de tirer sa révérence et de quitter Londres pour Milan, là où il brille actuellement, à 36 ans.
Détenteur d'une Coupe du monde et de la coupe européenne aux grandes oreilles, il fait partie de ces joueurs incontournables de cette dernière décennie. Certes, plus discret que certains, mais tout aussi appliqué, il a marqué l'Angleterre de sa patte gauche et son jeu de tête.
Ce samedi, il répondra présent face aux Three Lions, dans un duel au sommet en quarts de finale du Mondial 2022. A cette occasion, il affrontera son ex-coéquipier Mason Mount, avec toute l'énergie et le mental nécessaire.
