Au lendemain de sa victoire en sprint, le poleman Jorge Martín (Pramac) pouvait réaliser le triplé au Sachsenring et accentuer son avance sur Francesco Bagnaia (Ducati), 3e la veille. Il y est parvenu... jusqu'au premier virage du 29e tour.
Le Madrilène a réalisé un très bon départ, tout comme Miguel Oliveira (Trackhouse) qui, après avoir failli passer en tête a finalement été passé par "Pecco" qui s'est ensuite occupé du "Martinator". Parti 13e, Marc Márquez (Gresini) était déjà 8e avant même la fin de la 2e boucle.
Deuxième pilote Pramac, Franco Mobidelli était le plus rapide en course, ce qui confirmait l'état de forme des GP24. La fratrie Márquez, sur une GP23, était aussi en verve : après 5 tours, Ález était 4e, Marc 7e.
Devenu le plus rapide en course, Martín a repassé Bagnaia. Le tourniquet du Sachsenring ne fait pas de cadeau et Maverick Viñales (Aprilia) a tiré tout droit, perdant sa 6e place mais s'évitant une lourde chute en gardant l'équilibre dans les graviers. Malgré cela, il a terminé 12e !
Quasiment 4 dixièmes plus rapide que Bagnaia, Martín creusait un premier écart tandis que Morbidelli harcelait le double champion du monde en titre et s'est emparé de la 2e place au début du 9e tour. Le Turinois semblait connaître quelques problèmes techniques car Á.Márquez était sur ses talons au tiers de la course. Pendant ce temps-là, les Pramac maintenaient un rythme élevé. Et c'est Morbidelli qui tournait plus vite que le leader du championnat !
De retour dans le coup, Bagnaia a remis la gomme et en l'espace de quelques secteurs, il était sur le point de repasser Morbidelli. Il lui restait encore une moitié de Grand Prix pour combler la seconde de marge de Martín. Huit fois vainqueur sur ce circuit, MM93 a fini par dépasser Oliveira pour passer 5e, dans son style caractéristique. Son cadet était aux portes du podium, dans la roue de Morbidelli, subitement en perdition.
Devant, Bagnaia a repris 3 dixièmes et demi en un seul tour. A.Márquez est passé 3e, tandis que Marc était toujours au contact. À l'entame du dernier tiers de course, le Martinator avait six dixièmes et demi d'avance sur Pecco. 6 des 8 Ducati du plateau étaient aux 6 premières, Enea Bastianini (Ducati) complétant l'hégémonie.
Dans le 22e tour, MM93 a cru s'offrir Morbidelli, qui est sorti large avant de refermer la porte : les deux pilotes se sont touchés mais sont restés sur leur machine, alors que "La Bestia" a débordé le Catalan, vexé, qui a immédiatement repris sa place initiale.
Pour la victoire, cela semblé plié en faveur de Martín, tout comme pour le podium. Pour assister à une bataille, il a fallu redescendre d'un cran, avec un MM93 surexcité et bien décidé à rendre la monnaie de sa pièce à Morbidelli. Et...M.Márquez est sorti vainqueur ! 4 tours et 2 secondes à combler pour revnir sur son frère ? Et pourquoi pas !
En MotoGP, rien n'est jamais fini. Dans le premier virage, mis sous pression par Bagnaia, Martín a perdu le contrôle de son guidon et il est parti à la faute.
Passé 3e, Marc a dépassé Álex à l'amorce du dernier tour. Et dire qu'il est parti 13e et qu'il pilote une GP23 avec un doigt cassé et des côtes tuméfiées ! C'est la première fois depuis 1997 et les Aoki que deux frères montent sur le podiium de la catégorie reine.
Pour son 100e départ en MotoGP, Fabio Quartararo (Yahama) termine 11e. Johann Zarco (LCR) est, lui, 17e.
