Débrief Moto GP : Bagnaia "à la Márquez", une sprint dantesque et un Diablo en progrès

Bagnaia, le point d'inflexion

Pour vaincre Marc Márquez, il faut se comporter comme Marc Márquez. Quand il a fallu aller frotter de près le sextuple champion du monde de la catégorie reine, Francesco Bagnaia n'a pas tremblé. Dans le virage 9, les deux hommes se sont livrés un duel épique et c'est le numéro 1 qui l'a emporté. 

Pour le pilote Ducati, gagner était une obligation après sa chute la veille lors de la sprint. Il l'a fait, d'abord en poussant Jorge Martín, vainqueur samedi, à la faute alors que l'Espagnol était en tête et sous pression, puis en tenant tête à MM93 qui n'a jamais été aussi proche de mettre fin à une disette de plus de 900 jours. 

Déjà vainqueur au Qatar en ouverture de la saison, "Pecco" devait mettre un terme à une période de doutes qui semblait perdurer à Jérez pour le 3ᵉ weekend de compétition consécutif. Ce sont donc bien plus que 25 points que le Turinois a pris et qui le rapprochent à 17 unités du "Martinator". 

Une course sprint totalement dingue

Pedro Acosta n'en demandait pas tant, mais, en un seul virage, il a gagné 3 places quand Enea Bastianini, Brad Binder et Álex Márquez sont tombés simultanément dans un virage encore humide et très glissant. 

Dès le deuxième tour, Francesco Bagnaia était parti dans le décor après un contact entre Marco Bezzecchi et Binder. Et à 4 tours de la fin, c'est Marc Márquez, le poleman, qui est tombé alors qu'il était à la lutte avec Jorge Martín pour la victoire. 

Un scenario rocambolesque qui valide totalement l'incorporation de ce format au calendrier. Des courses en apnée comme celle-là, on en redemande ! 

Quartararo, un weekend encourageant

Le weekend avait une forte odeur de sable quand, après la Q1, Fabio Quartararo a terminé 13ᵉ, ce qui le condamnait à partir de la 23ᵉ position sur la grille. "El Diablo" n'a certainement pas la meilleure machine du paddock, mais il sait toujours piloter.

Un gros départ, des chutes et un opportunisme dont Yamaha ne pouvait se plaindre vu ses résultats depuis plusieurs mois et une 3ᵉ place synonyme de podium : la course sprint du Niçois était parfaite, avec donc 20 positions remontées dans un peu plus d'un quart d'heure. Une pénalité pour un défaut de gonflement des pneus l'a contraint à rendre deux positions, mais, malgré tout, cette 5ᵉ place constituait une belle surprise. 

Même si le point pris dimanche n'a guère d'importance pour lui, la 15ᵉ place acquise a malgré tout signifié une capacité à bien rouler en course. À domicile dans deux semaines au Mans, le Français s'attachera à débuter plus haut sur la grille pour se mêler à la lutte et confirmer le développement de sa moto.