Débrief MotoGP : "BatMav" Viñales au plus que parfait à Austin, Bagnaia inquiétant
Il faudra compter sur Viñales et Aprilia cette saison
Maverick Viñales a signé un weekend parfait à Austin. La pole position ? C'est pour lui. La course sprint ? C'est pour lui aussi. Et le Grand Prix ? Évidemment que c'est pour lui !
"BatMav" s'est transformé en blockbuster au Texas, surclassant la concurrence. Samedi, il n'a laissé aucune chance au reste du paddock en dominant de bout en bout les 10 tours de la course sprint. Pas rassasié, il a récidivé ce dimanche. Quand bien aime, il a totalement raté son départ, il a remonté un à un tous ses rivaux depuis la 11ᵉ place jusqu'à Pedro Acosta qui avait réalisé un départ canon avant de rendre chèvre Jorge Martín qui a multiplié les tentatives de dépassement au prix de ses pneumatiques. Peut-être aurait-il fallu pour les pilotes Ducati suivre la stratégie d'Aprilia et GasGas en partant avec un medium à l'arrière…
Dans un Grand Prix spectaculaire, Marc Márquez a fini au tapis, non sans avoir perdu un bout d'aileron au départ avant de jouer la tête, de toucher Martín dans un virage et de continuer à servir show sur un circuit où il s'est déjà imposé 7 fois, en spécialiste des pistes qui tournent majoritairement à gauche.
Pour Viñales, ce 10ᵉ succès en carrière, le premier avec Aprilia après avoir déjà gagné avec Yamaha et Suzuki, intervient 1 113 jours après sa victoire au Qatar en 2021. Au Portugal, sa boîte de vitesse l'avait lâché à deux boucles de l'arrivée alors qu'il était 2ᵉ. Cette fois-ci, il s'est imposé de la tête et des épaules.
Bagnaia dans le dur
Le double champion du monde en titre a l'habitude de monter en gamme au fur et à mesure du weekend. Or, à Austin, Pecco Bagnaia a été loin du compte pour un pilote de son acabit doté de la meilleure machine du paddock, la Desmosedici GP24.
11ᵉ du FP1, il avait rassuré en réalisant le 2ᵉ chrono du FP2. 4ᵉ de la Q2, il a rétrogradé en course. 8ᵉ samedi, 5ᵉ dimanche alors que son coéquipier Enea Bastianini terminait 6ᵉ de la sprint et 3ᵉ du Grand Prix, Bagnaia pointe à la 5ᵉ place du classement général avec 50 points, soit 9 de moins que son coéquipier chez Ducati et surtout 30 que Jorge Martín. Vainqueur à Lusail, l'Italien semblait déjà lancé vers une troisième couronne, mais sa chute après 23 tours à Portimao a constitué un petit coup d'arrêt, surtout que le Martinator l'a emporté.
Dans un championnat de 21 Grands Prix et autant de courses sprint, ce retard n'est pas rédhibitoire, mais la réaction de Bagnaia sera suivie de près à Jerez dans deux semaines.
Un weekend à oublier pour Quartararo et Zarco
Fraîchement prolongé chez Yamaha et convaincu, selon ses dires, du recrutement opéré par le team japonais pour développer sa moto ainsi que par le projet à moyen terme, Fabio Quartararo ne s'est pas qualifié en Q2, terminant 6ᵉ de la Q1, à plus d'une seconde de Jack Miller (KTM) et plus de 9 dixièmes de Miguel Oliveira (Trackhouse). 15ᵉ de la sprint et 12ᵉ dimanche, El Diablo a pris 4 points.
Une situation difficile, mais finalement loin du cauchemar de Johann Zarco qui traîne sa peine chez LCR. Le team satellite de Honda est en fond de grille. Le Français et son coéquipier Takaaki Nagakami n'ont fini aucune course : Zarco a chuté deux fois dans le 6ᵉ tour, tandis que le Japonais est parti à la faute d'emblée lors de la sprint et a aussi abandonné dans le 6ᵉ tour dimanche. Honda ne peut même pas se réjouir des résultats de ses pilotes officiels : Álex Rins a abandonné dans les deux courses tandis que Luca Marini a terminé dernier à chaque fois. Marc Márquez doit encore moins regretter d'avoir rejoint Gresini…