Bagnaia fait craquer Martín
Le dimanche est redevenu le domaine exclusif de Francesco Bagnaia. Pour la 4e fois consécutive, "Pecco" a remporté le Grand Prix et cette fois-ci, il a clairement frappé un grand coup, alors que Jorge Martín avait signé la pole avant de remporter la sprint de samedi. Le Madrilène a craqué psychologiquement alors qu'il ne restait que deux tours à couvrir. Dans le virage 1, il est parti à la faute alors que le Turinois se rapprochait mais semblait court pour espérer le mettre sous pression sur le tourniquet du Sachsenring.
Ce GP d'Allemagne marque un point d'inflexion puisque Bagnaia prend la tête du championnat. Au-delà du point de vue comptable, les dernières semaines ont été délicates pour le Martinator et Pramac. D'une part, l'Espagnol a été écarté par l'écurie officielle Ducati au profit de Marc Márquez, cela a provoqué la fin du partenariat avec le team satellite, parti avec Yamaha et le départ du pilote chez Aprilia.
Au moment de la pause estivale, Bagnaia va faire cogiter son premier rival pendant plusieurs semaines.
Si seulement Márquez avait une GP24...
Marc Márquez roule avec une GP23 et on n'ose imaginer ce qu'il serait capable de faire avec une GP24 comme les officiels Ducati et Pramac. Même avec un doigt cassé et des côtes endolories, stigmates d'une chute vendredi, le Catalan a réalisé une nouvelle remontée prodigieuse, de la 13e à la 2e place. Huit fois vainqueur au Sachsenring, MM93 n'a pas joué la victoire mais sa tentative de dépassement avec Franco Mordibelli et son rush pour revenir sur son frère Álex et le doubler ont été des moments forts du weekend, voire de la saison.
Se profile un futur problème de très riche chez Ducati : comment gérer Bagnaia qui pourrait débuter la saison 2025 dans la peau d'un triple champion du monde en titre avec un mythe absolu du MotoGP ? Car à chances égales, difficile de pas voir en M.Márquez l'immense favori pour le titre la saison prochaine.
Ducati, une hégémonie mortifère
Jusqu'à la chute du Martinator, les 6 premières places du GP étaient occupées par des Ducati. Finalement, seuls Miguel Oliveira (Trackhouse), 6e, et Pedro Acosta (Tech 3), 7e, se sont intercalés entre Bagnaia, de l'écurie officielle, et Marco Bezzecchi, 8e et dernier pilote en course d'un team satellite Ducati.
Liberty Media, nouveau propriétaire du MotoGP, a comme chantier prioritaire de rebattre les cartes en matière de team satellite. Pramac a déjà fait un pas en partant chez Yamaha mais quel sera sa place vu les difficultés récurrentes du constructeur japonais depuis plus de 2 ans ?
La catégorie reine a besoin de retour de plusieurs constructeurs et de davantage de diversité pour équilibrer les forces en présence.
