Décisive dès son arrivée au PFC et néo-Bleue, Julie Dufour est l'ailière qui monte
Le Paris FC a beau avoir sorti Arsenal et Wolfsburg lors des tours préliminaires de la Ligue des Champions, le début de la phase de groupes n'a pas été à la hauteur des ambitions de Julie Dufour et ses coéquipières. Battues par les Suédoises du BK Häcken à Charléty (2-1), la joueuse a tout de même inscrit le penalty de l'espoir, finalement inassouvi. Après la déroute contre l'Olympique Lyonnais en championnat (1-6), le PFC affiche aussi quelques limites collectives, peut-être dues aussi à la débauche physique fournie depuis plusieurs semaines.
Un début de saison tonitruant
En revanche, Dufour est l'une des joueuses indéboulonnables de Sandrine Soubeyrand, bien qu'elle soit arrivée seulement il y a quelques mois. Formée à Lille, la joueuse a rejoint la Gironde pour progresser à Bordeaux. Après 3 saisons qui l'ont emmené jusqu'en Équipe de France, elle a mis le cap sur la capitale pour signer deux ans au Paris FC.
Championne d'Europe U19 en 2019 avec la génération Selma Bacha, Maëlle Lakrar et Vicki Becho, la Nordiste avait été sélectionnée deux fois par Corinne Diacre en 2021 mais n'avait pu honorer une première cape, blessée au mauvais moment. Finalement, en septembre, elle a enfin pu aller à un rassemblement, alors que les Bleues allaient affronter le Portugal chez elle, à Valenciennes. "La première fois, j'étais repartie blessée, malheureusement, je n'avais pas pu faire mes débuts en sélection, a-t-elle expliqué dans L'Equipe. Forcément, j'étais déçue. La deuxième fois aussi. En deux ans, j'ai beaucoup changé, beaucoup travailler pour revenir. Voilà la récompense maintenant".
Sa convocation n'a pas fait l'ombre d'un doute. Le parcours du Paris FC lors des tours préliminaires de la Ligue des Champions a été exceptionnel et Dufour a inscrit un triplé contre les Ukrainiennes de Kryvbas (4-0). Pour autant, elle a dû attendre le 27 octobre à Oslo pour porter le maillot des A pour la première fois, contre la Norvège (victoire 2-1). Entre temps, l'ailière a encore été décisive avec le PFC lors de l'exploit contre Wolfsburg, finaliste de la dernière édition (3-3; 2-0). "Je ne m'attendais pas à ce début de saison. même si mon objectif en signant à Paris, c'était de grappiller un cran au niveau personnel et c'est ce qui se passe actuellement", confiait-elle alors à l'AFP.
Pas de sentiment contre Bordeaux dimanche
La fan de Louisa Necib et d'Amandine Henry qui la couve à Clairefontaine a déjà eu un aperçu des attentes à son égard : encensée après sa première, critiquée lors du match retour (0-0). Pas de quoi altérer son début de saison, grandement valorisé par Hervé Renard : "quand on est capable de prouver son niveau contre des grandes équipes européennes comme Wolfsburg ou Arsenal, il n'y a pas de raison de ne pas y arriver en bleu (...). On la suit depuis le mois d’avril, elle avait fait de belles performances avec Bordeaux. On est ravis qu’elle soit là et qu’elle puisse démontrer ses capacités au niveau international".
Buteuse à 4 reprises en championnat, notamment lors de la 7e journée contre Saint-Étienne (6-1), Dufour constitue avec Gaëtane Thiney, Mathilde Bourdieu, Louise Fleury et Louna Ribadeira, une ligne d'attaque ambitieuse qui peut encore viser plus haut que la 3e place de D1 Arkema conquise la saison dernière. Si l'OL paraît encore une fois un cran au-dessus, le PSG semble vivre une période de transition qui pourrait profiter aux voisines du PFC. Au moment d'affronter Bordeaux, Dufour devra mettre le passé de côté, même si les Girondines sont au bord du précipice. Au tiers de la saison, "l'autre" club parisien validerait leurs progrès. Et pour Dufour, la perspective de disputer les Jeux olympiques constitue un objectif suffisamment tangible pour poursuivre son apprentissage du très haut niveau.