Vœu de chasteté en attaque, vœu de Saliba en défense : tel pourrait être le résumé de cet Euro français. Si l'organisation offensive fait pénitence depuis quatre matches, la solidité défensive ne se dément pas et peut de résumer dans la figure tutélaire de William Saliba.
Alors qu'Ibrahima Konaté semblait en pole position pour accompagner Dayot Upamecano, c'est le Gunner qui est passé devant pendant la préparation et il n'est pas disposé à laisser sa place. Hormis une erreur qui a failli coûter un but contre la Belgique alors qu'il a voulu bien faire en cherchant à dépasser sa fonction pour donner de la vitesse sur le côté gauche, le défenseur central a rendu des copies globalement propres, même s'il remporte moins de 50 % de ses duels (9/19 depuis le début de la compétition).
L'ancien Marseillais défend debout, perd un minimum de ballons, intervient à bon escient et transmet du calme à ses partenaires.
Pour l'heure, l'édifice tient et le test passé face à Romelu Lukaku, peu inspiré, mais toujours aussi physique, a été relevé sans dégâts par l'axe gauche, même s'il doit une fière chandelle à Théo Hernandez et que Timothy Castagne n'est pas aussi buteur que Yannick Carrasco.
Très présent dans son axe gauche aux côtés de Dayot Upamecano, Saliba a débuté l'Euro par une belle prestation. Garant de la défense des Bleus, il a pris des initiatives avec ballon, touchant 73 fois le cuir en 90 minutes. Il n'a pas eu l'occasion de se projeter dans la moitié de terrain adverse, mais a posé les bases d'un tournoi réussi.
Contre les Oranje, Saliba s'est montré moins impactant, car probablement moins sollicité par les attaquants adverses. Il a touché encore plus de ballons (91), s'est projeté un peu plus, avec le même déterminant : toujours bon dans les duels. En revanche, il convient d'indiquer qu'il n'a pas pris énormément de risques, ne faisant pas progresser le bloc. Mais, il semble que son sélectionneur ne l'a pas chargé de relancer et de simples passes latérales ont suffi.
Face à la Pologne, il a été également peu sollicité, mais a été particulièrement important dans les airs. Et quand il a fallu dégager la balle, il a su prendre ses responsabilités pour ne pas causer d'erreurs. De plus, il a tenté quelques projections dans la surface adverse, indiquant peut-être la voie à suivre pour qu'il soit encore meilleur.
Et, justement, en 8ᵉ de finale, il a probablement effectué sa meilleure rencontre. Au-delà du très bon travail de ses coéquipiers défenseur, lui a su contenir le travail de Lukaku, ne le lâchant pas d'une semelle. 78 ballons touchés, toujours autant de précision balle au pied (97 %) et 4 duels remportés sur 7, Saliba s'est comporté comme un patron en charnière. De plus, quand il a fallu se mouiller, il a réussi son tacle. Enfin, offensivement, il a encore été présent dans la surface adverse, mais sa tête n'a pas trouvé le cadre. Dommage, mais il pourrait bien être un artisan dans l'éventuelle qualification des Bleus contre le Portugal…