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Des promesses ambitieuses sur le climat mais des questions qui demeurent concernant les JO

Image d'illustration.
Image d'illustration.STEFANO RELLANDINI/AFP
Les organisateurs des Jeux olympiques de Paris promettent "des engagements inédits pour le climat", avec des émissions divisées par deux par rapport aux éditions précédentes et le financement de projets verts. Mais les experts voient aussi des reculs et des ambiguïtés.

Des émissions réduites

Les organisateurs se sont engagés à diviser par deux la moyenne des émissions de gaz à effet de serre liées à l'organisation et à la tenue des Jeux, comparé à la moyenne des éditions des Jeux d’été de Londres (2012) et Rio (2016).

L'empreinte de la construction est en particulier limitée grâce au recours à 95 % à des infrastructures existantes ou temporaires, à l'inverse de la Coupe du monde de football très décriée au Qatar. Un tiers des émissions attendues doivent provenir des déplacements.

Paris 2024 avait initialement prévu l'émission de quelque 1,58 million de tonnes équivalent CO2, mais ne se réfère plus à un chiffre spécifique.

"L'objectif chiffré, qui était le grand pas en avant par rapport aux Jeux précédents et qui a été annoncé avec beaucoup de fanfare, est abandonné. Sans objectif chiffré, aucune obligation vérifiable", juge Martin Müller, professeur à l'Institut de géographie et durabilité de l'Université de Lausanne.

Selon ses calculs, la moyenne des émissions de Londres et Rio est de 3,9 millions de tonnes de CO2 : "ils peuvent donc émettre 1,95 million de tonnes et toujours dire qu'ils ont atteint leur objectif", soit "une augmentation de plus de 20 % par rapport à l'objectif original".

"Contribution climat"

Les organisateurs avaient initialement garanti des Jeux à "contribution positive pour le climat", en ayant recours à des compensations, avant d'abandonner cette notion jugée trompeuse sur l'empreinte réelle des Jeux.

La communication officielle promet désormais de "soutenir des projets de contribution climat qui permettront d'éviter ou de capter du CO2 à hauteur des émissions des Jeux qui n’auront pas pu être évitées".

Ce changement de terminologie "est un bon moyen de rester honnête sur leur empreinte tout en finançant des progrès vers les objectifs mondiaux de neutralité carbone", salue Kaya Axelsson, chercheuse à la Smith School of Enterprise and the Environment, de l'université d'Oxford.

"Cela ne trompe plus le public en lui faisant croire que les Jeux n'ont pas d'impact sur le climat", abonde Benja Faecks, experte chez l'ONG Carbon Market Watch.

Les organisateurs évoquent des projets à l'étranger (reforestation, foyers améliorés, énergies renouvelables, etc.) et en France, mais sans fournir plus de détails.

Pour Carbon Market Watch, il ne faut pas se fier aux standards internationaux de certification pour garantir la qualité des projets : "Il est important que les organisateurs des JO fassent leurs propres vérifications approfondies avant d'investir", presse Benja Faecks.

"Pollution plastique injustifiée"?

Sous la pression d'ONG, le comité d'organisation a précisé le détail des 18 millions de boissons vendues et distribuées : 9,6 millions à partir de fontaines ou de bouteilles en verre, 6,2 millions dans des gobelets à partir de bouteilles en plastique recyclé, 2,2 millions de bouteilles en plastique recyclé pour les athlètes qui se verront aussi proposer des gourdes et auront accès à des fontaines.

Le réseau France Nature Environnement (FNE) dénonce pour sa part une "pollution plastique injustifiée" de la part du sponsor Coca-Cola et critique notamment le "subterfuge" consistant à verser le contenu de bouteilles en plastique dans un gobelet.

L'assurance que ces bouteilles puissent être collectées et recyclées ne les convainc pas plus. "Le recyclage n'est pas une solution : Coca-Cola aurait dû réduire ses déchets", juge auprès de l'AFP Axèle Gibert, chez FNE.

Quel avenir pour les JO ?

Des chercheurs – dont Martin Müller – avaient préconisé, dans une étude publiée dans Nature Sustainability en 2021, une révolution : "réduire considérablement la taille de l'événement, faire tourner les Jeux entre les mêmes villes et mettre en œuvre des normes indépendantes de durabilité."

L'association The Shifters propose, pour notamment limiter les déplacements aériens, de "maximiser à l’avenir la vente des billets aux spectateurs locaux et des pays limitrophes dont les déplacements sont moins carbonés".

Cela avec "des fan-zones décentralisées, gérées par le pays organisateur et situées dans les différents continents afin d’accueillir de nouveaux visiteurs se déplaçant sur de plus courtes distances".

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