Des USA à la Corée du Sud, les demi-finalistes surprises précédant le Maroc
Apparue elle aussi une seule fois dans le dernier carré, l'URSS du légendaire gardien Lev Yachine, n'était pas une surprise en 1966, championne d'Europe en 1960 et vice-championne en 1964.
1930 : la première époque du "soccer" aux USA
Dans les premières décennies du football, le soccer connaît un certain essor aux États-Unis et vit une courte période dorée dans les années 1920, avec un premier championnat fédéral, l'American Soccer League, qui périclite en 1933. Maillots et shorts blancs et chaussettes marine, l'équipe des États-Unis est notamment composée de joueurs britanniques récemment naturalisés, cinq Écossais et un Anglais.
Le coup d'envoi d'USA - Belgique (3-0) est donné en même temps que France - Mexique, ce sont les deux premiers matches de Coupe du monde. Contre le Paraguay (3-0), l'attaquant américain Bertram Patenaude, déjà buteur une fois contre les Belges, inscrit le premier triplé de l'histoire du tournoi, mais en demi, "Team USA" subit la loi de l'Argentine (6-1).
1962 : le Chili poussé par son public
Poussée par la ferveur de ses supporters, la Roja réussit une Coupe du monde historique, dans le sillage de son attaquant Leonel Sanchez (4 buts). Elle sort d'un groupe redoutable en battant la Suisse (3-1) puis l'Italie (2-0) dans un match très dur passé à la postérité comme la "Bataille de Santiago".
Les deux équipes multiplient les mauvais coups, deux Italiens sont exclus et la police doit plusieurs fois intervenir pour séparer les joueurs ! En quarts, les Chiliens battent l'URSS (2-1) avant de plier en demi contre le Brésil (4-2) sur les doublés de Vava et Garrincha. Ils arrachent la troisième place à la dernière minute contre la Yougoslavie (1-0).
1994 : Bulgarie, génération Stoitchkov
Portée par une génération exceptionnelle, la Bulgarie atteint le dernier carré aux États-Unis. Le leader est Hristo Stoitchkov, co-meilleur buteur du tournoi avec le Russe Oleg Salenko (6 buts). Mais derrière la star du Barça de Johan Cruyff, on compte Emil Kostadinov, Krasimir Balakov, le chauve Yordan Letchkov, qui abat l'Allemagne en quarts (2-1) d'une magnifique tête plongeante et le défenseur au look de Syldave dans Tintin Trifon Ivanov, pommettes saillantes, barbe et nuque longue.
L'aventure s'arrête contre l'Italie de Roberto Baggio en demi-finales (2-1), et les Bulgares n'ont plus de jus pour la médaille de bronze, corrigés par la Suède (4-0).
2002 : la folie Corée du Sud, la surprise turque
Portée par un public en délire et pas désavantagée par un arbitrage très critiqué, la Corée du Sud de Guus Hiddink devient le premier demi-finaliste du continent asiatique. Elle bat l'Italie (2-1 b.e.o.) en 8e de finale sur un but en or d'Ahn Jung-hwan, puis l'Espagne aux tirs au but (0-0, 5 t.a.b. à 3) avant de s'incliner contre l'Allemagne (1-0).
La Turquie, pour sa deuxième participation après 1954, fait pleurer l'autre hôte, le Japon (1-0) en 1/8, puis le Sénégal (1-0 b.e.o.) en quarts grâce au but d'Ilhan Mansiz, avant de rendre les armes face au Brésil (1-0) de Ronaldo, buteur. Les Turcs remportent le match pour la 3e place (3-2) avec le but le plus rapide de l'histoire de la Coupe du monde, signé Hakan Sukur au bout de 10.8 secondes.