Désiré Doué, la promesse rennaise dans les pas de Dembélé, Camavinga et Tel ?
C'est un nom que l'on s'habitue à voir sur les convocations du Stade Rennais. Désiré Doué a 17 ans, il est encore au lycée et il est une des révélations de ce début de saison. En dépit d'une grosse concurrence dans le secteur offensif, Bruno Genesio l'a intégré de manière pérenne dans son groupe.
Déjà 15 matches cette saison
Il en va ainsi des forts potentiels : ils ont tendance à percer à un niveau supérieur sans passer trop de temps dans les catégories inférieures. Désiré Doué a à peine 10 matches de National 3 avec la B de Rennes dans les jambes (1 but, 1 passe décisive) mais il est déjà apparu 15 fois cette saison dans l'effectif professionnel (11 fois en Ligue, 4 fois en Ligue Europa). Dès la saison dernière, le champion d'Europe U17 avait pointé le bout des crampons sur le banc, sans entrer en jeu, contre Troyes en février, puis contre Leicester City en Ligue Europa Conference en mars. Une semaine après avoir joué en amical contre Aston Villa, le milieu offensif a enfin pu faire ses débuts dans l'élite lors de la 1re journée de championnat. Contre Lorient, il dispute 17 minutes et, malgré la défaite (1-0), son jeune âge interpelle.
Égrener la liste de tous les joueurs sortis du centre de formation rennais prendrait un temps infini, tant le travail opéré depuis des décennies en a fait une place forte du football hexagonal. Néanmoins, vu la précocité de Doué, pur produit du club arrivé dès l'âge de 6 ans dans les pas de son frère aîné de 3 ans Guéla, les exemples d'Ousmane Dembélé, Eduardo Camavinga et Mathys Tel sont les plus récents et les plus évidents.
Le premier a rejoint le Borussia Dormund à 19 ans, le second le Real Madrid à 18, le troisième le Bayern à 17. Tel, de 2 mois l'aîné de Doué, n'avait que quelques apparitions avec le groupe professionnel quand il a pris la direction de la Bavière pour 20M€.
L'international U19 suit luis aussi des temps de passage élevés. Contre Brest, il a été le premier joueur né en 2005 à marquer en L1. En 15 matches dont seulement 4 titularisations (3 en L1, 1 en C3), Doué a trouvé 3 fois le chemin des filets, offert la victoire contre le Dynamo Kiev dans les dernières secondes et expédié un missile dans lucarne contre Nantes. Un but qui compte dans le destin européen des Rennais, puisqu'ils sont au coude à coude avec Fenerbahçe (11 points), seulement séparés par la différence de buts générale (+4 pour les Turcs, +3 pour les Français).
Inscrit dans la durée à Rennes ?
Après avoir signé son premier contrat professionnel au printemps dernier, Désiré Doué a paraphé mercredi un bail d'une saison supplémentaire, le liant au Stade Rennais jusqu'en 2025. "C'est un grand plaisir de prolonger, s'est-il enjoué. Avec mon club formateur, c'est encore plus de bonheur. Je suis dans le bon club pour continuer de progresser. J'espère que ça va durer encore longtemps". Couvé par le staff, il est suivi avec une acuité particulière par Florian Maurice, le directeur sportif du club, qui refuse de lui mettre une pression superflue : "il a fait des choses assez extraordinaires mais il faut rester mesuré, attentif et accompagner sa progression".
Une phrase qui fait peut-être bien référence à son entrée en jeu contre le Dynamo Kiev où, malgré un but capital, il avait suscité des critiques de ses coéquipiers et son entraîneur pour quelques envolées individuelles. Mais, comme c'est le cas pour les joueurs qui débarquent très tôt chez les pros, les critiques vont dans l'intérêt de la progression de la nouvelle pépite, d'autant que le Stade Rennais semble vouloir inscrire Doué dans la durée, même si concurrencer dès à présent un secteur offensif fourni très performant qui, en plus des titulaires inamovibles (Lovro Madjer, Xeka, Martin Terrier, Benjamin Bourigeaud, Amine Gouiri, Arnaud Kalimuendo entre autres), compte aussi de jeunes joueurs aux dents tout aussi longues (Jérémy Doku, Mathis Abline, Kamaldeen Sulemana). Surclassé depuis son plus jeune âge, Doué entre dans le grand monde, celui où la concurrence est exacerbée. C'est plus que jamais le moment de valoir des droits sur son patronyme.
