Difficultés offensives à Lyon, irrégularité défensive à Montpellier : le miroir et le cagnard
Sous le soleil exactement
L'été est chaud à Lyon, au propre comme au figuré. Prévue à 17h, la 2ᵉ journée de championnat disputée au Groupama Stadium a été décalée de deux heures pour protéger les joueurs. Les footballeurs peuvent remercier les homologues rugbymen du LOU qui, eux, devaient affronter Toulon en ouverture du Top 14 à 16h, alors que le mercure devait dépasser les 40 degrés.
"C'est juste du bon sens de décaler les matches, mais les droits télé sont importants, a tonné Laurent Blanc en conférence de presse jeudi alors que la LFP n'avait pas encore validé l'application d'un accord contractuel en vigueur depuis 2020. La santé des joueurs devrait être déterminante, mais on sait très bien que ce n'est pas le cas. Il faudrait qu'ils aient plus de poids, mais on n'en est pas encore là. Les gens qui décident de cela sont dans l'incapacité de changer les choses".
L'aliénation par la rémunération ferait un très bon thème pour le Bac de philo mais, en attendant, le meilleur buteur de l'histoire de Montpellier retrouve son club formateur dirigé par Michel der Zakarian. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est déjà bouillant à l'OL. L'encadrement de la masse salariale par la DNCG a mis à mal le mercato lyonnais. Castello Lukeba est parti au RB Leipzig (30 millions d'euros), départ compensé à moindre coût (1 million) par la venue de Jake O'Brien en provenance de Crystal Palace où John Textor a des parts. De son côté, Bradley Barcola n'est pas encore certain d'être encore un Gone d'ici la fermeture du mercato. Et pour couronner le tout, Anthony Lopes, Dejan Lovren et Clinton Mata sont blessés et seront absents tout le mois d'août. Un moindre mal sachant qu'Alexandre Lacazette avait réclamé le changement en fin de match contre Strasbourg (2-1).
Cette défaite inaugurale à la Meinau (2-1) a déjà mis l'OL sous pression. Si l'intensité de son pressing est le plus efficace de Ligue 1 (8,5 passes de l'adversaire par action défensive en moyenne en 2022-2023, 7 contre Strasbourg), la conversion offensive n'est pas optimale, sans parler des trous défensifs. En l'état actuel, difficile d'envisager l'effectif lyonnais comme un postulant aux places européennes, d'autant que Blanc paraît agacé depuis plusieurs semaines, voire mois du contenu des matches.
"Le match a été très frustrant, on a dominé une bonne partie du match mais on n’a pas su être efficace, a estimé Maxence Caqueret. Il faut reproduire les bonnes choses et gommer les mauvaises pour être au top samedi. Il faut de l’efficacité défensive et cela concerne tous les joueurs. Il faut mettre plus d’agressivité". Avant de tempérer : "on se sentait vraiment bien physiquement, c’est un des points positifs à retenir de ce match. On est prêts dans ce domaine".
Akor parfait et défense fébrile
Si la situation n'est pas au beau fixe, les chiffres, eux, sont en faveur de l'OL. Le club n'a jamais perdu ses deux premiers matches de championnat depuis 1966 ni subi de revers à domicile d'emblée au XXIe siècle (16 victoires, 6 nuls). Les deux derniers passages de Montpellier au Groupama Stadium ont été mémorables, mais pas forcément à leur avantage : les Pailladins ont encaissé 10 buts (5-2 en 2022, 5-4 en 2023). Leur ultime venue a donné lieu à l'un des plus grands matches de la saison avec un double quadruplé (Elye Wahi et Lacazette) quelques heures après que Jean-Michel Aulas a été écarté de ses fonctions par Textor.
Et au-delà de ces chiffres, le match nul concédé à domicile contre le promu havrais (2-2) a frustré les Héraultais, à commencer par Der Zakarian : "il faut qu'on retrouve notre jeu aussi mais je l'incombe au terrain de la Mosson... Pour faire du jeu, il faut que le ballon roule mieux, qu'il n'y ait pas de rebonds". L'entame et la fin de match ont été mal gérées par ses joueurs et l'épisode a été manifestement mal digéré par le technicien : "on ne marque pas sur une situation d'entrée, deux minutes après, il y a coup franc contre nous, on n'est pas au marquage, on défend mal, on se retrouve avec un handicap et ça donne plus de force à l'équipe en face".
La désynchronisation défensive dans le dernier quart d'heure a irrité "DerZak" et une amélioration est attendue ce samedi, comme l'a martelé Benjamin Lecomte : "le constat est le même que l'année dernière. Quand je suis arrivé en janvier, j'avais dit qu'il n'y avait pas un match où on n'allait pas marquer et qu'il ne fallait pas prendre de buts. C'est le constat le plus facile et, à la finalité, j'ai eu raison parce qu'on a marqué à tous les matches. Le problème, c'est que si tu en prends deux et qu'il faut en mettre trois pour gagner, c'est compliqué. C'est pour ça qu'on doit être collectivement plus rigoureux pour encaisser moins de buts".
Outre les déclarations d'intention traditionnelles concernant l'agressivité des deux côtés du terrain, Der Zakarian a évidemment évoqué les débuts en fanfare d'Akor Adams, arrivé cet été en provenance de Lillestrom en Norvège : "il faut le laisser tranquille, qu'il continue de faire de ce qu'il sait faire, aller dans la "box" et mettre des buts au bon moment. Sur le premier match et ce qu'il nous montre à l'entraînement, c'est une bonne pioche, à lui maintenant de confirmer ce début de saison. Il part de loin, il est puissant, il conduit bien le ballon, il frappe des deux pieds".
Lecomte a lui aussi mis en avant les qualités athlétiques du nouvel attaquant : "il peut servir de point d'appui et proposer des solutions de secours dans les relances avec quelqu'un capable de garder énormément de ballons".
Promesse de buts à tous les étages donc, avec un supplément de pression pour l'Olympique Lyonnais pour ses retrouvailles devant son public. Le mois d'août promet d'être encore plus long et irrespirable en cas de mauvais résultats contre un MHSC qui n'a rien à perdre.