Dimitri Liénard, un nouveau challenge à Bastia pour terminer en île de Beauté
Il était un des emblèmes du Racing Club de Strasbourg. Avec le club alsacien, Dimitri Liénard avait tout connu ou presque, des affres de la 4ᵉ division à la Ligue Europa en à peine quelques saisons. Le milieu défensif était indissociable de l'ère Marc Keller mais les histoires d'amour finissent mal en général et celle-ci n'a pas fait exception. Un imbroglio a terni sa dernière année de contrat.
"J'aurais aimé avoir au moins un petit coup de fil de Marc pour que les choses soient claires", avait-il déclaré dans L'Équipe le 27 juin dernier. "Ça n'a pas été le cas. Je me fais une raison. Mais il n'y a pas d'amertume. J'ai fait dix superbes saisons. J'aurais aimé que la fin se passe simplement un peu différemment. Le Racing reste une énorme partie de ma vie."
Coordinateur sportif du club et ex-coéquipier entre 2016 et 2018, Kader Mangane avait répondu le jour même, toujours dans L'Équipe : "on connaît l'émotivité de Dimitri, c'est pour ça qu'on l'aime, mais je tiens à préciser qu'il a été reçu par le président, Loïc Désiré (directeur du recrutement, ndlr) et moi-même à la fin de la saison. Le président lui a proposé une reconversion au Racing, soit tout de suite s'il souhaitait arrêter de jouer, soit plus tard, quand il décidera d'arrêter sa carrière de joueur, d'ici un an ou deux. Mais eu égard à son état de fatigue à la fin de la saison, le président lui a proposé de prendre trois semaines pour réfléchir à ce qu'il avait envie de faire".
Déjà un but et trois passes décisives
Une question s'est posée : stop ou encore ? Liénard n'a pas tergiversé très longtemps. À 35 ans, il avait encore suffisamment d'envie pour découvrir autre chose.
"Beaucoup de gens pensaient même que j'allais entamer une reconversion au club et que j'allais mettre un terme à ma carrière sur ce maintien", expliquait-il au début de l'été. "Mais j'ai envie de continuer ! Il faut aussi savoir regarder les choses en face. Avec sa vente aux Américains, le club entre dans une autre dimension. De toute façon, je ne serais pas resté au Racing simplement pour rester et jouer les bouche-trous. J'ai encore beaucoup de choses à donner."
Initialement, on a pensé le retrouver à Caen où le projet de Malherbe était de nature à lui convenir, avec l'objectif de la montée. Le promu havrais et Brest se seraient aussi renseignés. Finalement, c'est bien plus au sud qu'il a mis le cap. Direction la Corse et Bastia. Club historique, public bouillonnant : pas de quoi totalement le dépayser après avoir été l'un des chouchous de la Meinau.
Et, comme promis, Liénard a montré qu'il avait toujours faim de ballon. Au Sporting, il effectue des débuts tonitruants. Dès son premier match à Furiani, il ouvre le score contre Valenciennes (3-0) lors du premier succès du club de la saison. Malgré la défaite à Amiens (2-1), il sert Issiar Dramé pour le but de l'égalisation à la Licorne. Contre Troyes, alors que Bastia est mené 2-0 après 30 minutes de jeu, il sonne la révolte après la pause et sert Benjamin Santelli puis Facinet Conte lors d'une victoire échevelée (3-2).
Titulaire à tous les matches, Liénard a déjà pris ses habitudes dans le milieu de terrain à trois de Régis Brouard. Ce lundi, il découvrira le derby sur la pelouse de l'AC Ajaccio. Deux points séparent les deux clubs. L'Ours est 13ᵉ avec 10 points tandis que les Turchini sont 14ᵉ, à deux unités. Sur une série de trois défaites consécutives dont une lourde en milieu de semaine à domicile contre Pau (4-1), Bastia a besoin d'une victoire chez le rival insulaire pour remonter et s'approcher du haut de tableau. Le genre de match qui a convaincu Liénard de prolonger le plaisir. La reconversion attendra encore un peu.